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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
5 janvier 2010

Richard vendredi 18 juillet 1975 proposition

Richard Vendredi 18 juillet 1975

 

Gisou essuie la sueur qui coule sur son front. Se servant de sa large capeline, elle s'évente.

C'est pile l'heure où la maison ne donne pas encore d'ombre sur la longue table en rondins qui trône dans le jardin, et où le grand cèdre ne l'abrite plus non plus, de l'ardeur du soleil estival.

Elle boit une gorgée de la limonade encore fraîche contenue dans le grand verre presque vide posé à côté de la pile de queues de rhubarbe qu'elle épluche depuis une heure.

Cette année, la récolte a été bonne et la mère de son homme pourra faire de la confiture pour tout l'hiver. Elle pourra même en offrir à ses propres parents.

Son esprit s'envole vers eux, il y a trop longtemps qu'elle ne les a pas vu. Son père lui manque, il faut qu'elle pense à l'appeler pour prendre de ses nouvelles. Elle en a reçu par son frère mais ce n'est pas pareil, elle voudrait entendre sa voix.

Elle arrête son ouvrage pour rester un instant le nez en l'air, la main sur sa capeline, scrutant le ciel à la recherche d'un tout petit point noir perdu dans l'immense ciel bleu.

- Richard, sois prudent, reviens-moi entier. Je t'aime mon bel oiseau.

Elle sait qu'il ne peut l'entendre de là-haut dans son maudit planeur avec son père.

 

Derrière elle, la sonnerie stridente du téléphone retentit.

Elle se lève en repoussant avec force le fauteuil de jardin qui refuse de reculer, bloqué par les graviers. Sa main se referme sur le bord de la lourde table, l'empêchant de suivre le mouvement du meuble qui se couche sur le dos. Elle se précipite alors vers la fenêtre ouverte où une seconde sonnerie déchire le silence. ( Oh non pitié, ne me réveille pas Coco... j'ai eu tellement de mal à l'endormir. ) Elle perd une de ses pantoufles en feutre en sautant pour se jucher sur le rebord du grand bac en béton où poussent les gros rhododendrons bleus de Mamie. En se projetant au maximum en avant, du bout des doigts, elle saisit le combiné alors que commence la troisième sonnerie. Inconsciemment, elle grimace et mime le geste de vouloir atténuer le bruit.

- Allô !

- Puis-je parler à Monsieur Granier ?

- Oui, bien sûr, lequel ?

- Pardon ? Il y en a plusieurs ?

- Oui le père et ses deux fils.

- Oh ! Monsieur Granier a déjà deux fils ?

- Mais attendez, vous êtes qui à la fin ? Gisou en équilibre instable sur le bout des orteils commence à s'énerver.

- Oui désolée, que je suis donc impolie. Madame Malatuffe, du service social à l'enfance. Je m'occupe du placement des enfants.

- Oh bonjour Madame, je pense donc que c'est à mon mari, Monsieur Granier Richard que vous vouliez parler.

- Oui voilà, tout à fait. Mais madame, j'ai plaisir à parler avec vous aussi. Je téléphonais juste pour vous avertir que j'ai peut-être un enfant pour vous et donc, que vous me disiez quand l'on pourrait se voir. Gisou a l'impression que son cœur va s'arrêter. 5Elle serre d'avantage le combiné et doit s' agripper au rebord de la fenêtre prise d'un vertige.) Allô ! Vous êtes toujours là ?

- Oui, oui, nous pouvons descendre quand vous voulez, nous pouvons être à votre bureau demain matin à huit heures, si vous voulez ?

Au bout du fil, la voix semble amusée.

- Non, non, lundi après-demain ce sera très bien , j'ai un créneau vers quinze heures, cela vous convient-il ?

- Tout à fait, je vous en remercie.

 

Son cœur bat à rompre.

Gisou n'entend pas le petit clic.

Elle se tourne, se retourne, le nez en l'air à la recherche du petit point noir dans le ciel, mais celui-ci semble avoir disparu.

Elle saute en bas de son perchoir en oubliant qu'elle tient toujours en main le combiné du téléphone. Et au lieu de le lâcher, elle s'y raccroche d'avantage, se sentant déséquilibrée. Elle entraîne ainsi à sa suite le lourd boîtier qui vient claquer contre le mur avec un bruit sec, son fil en se tendant renverse le petit guéridon faisant tomber au sol le gros aquarium rond contenant l'ancienne collection de billes des jumeaux. Il explose en les libérant en un bruit doux et régulier de cascades puis de roulement sur le sol en bois.

 

Son beau-frère est le premier en bas et empêche les gamines de descendre.

- Aller voir par le balcon.

Avant de se précipiter lui-même dehors.

 

Gisou assise sur le gravier, lève les yeux vers des têtes toutes aussi rousses qu'elle.

- T'as fait quoi Maman, t'as voulu sortir par la fenêtre ?

 

 

 

 

 

 

 

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