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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
21 mars 2010

Robert vendredi 6 février 1976 du poison

Robert vendredi 6 février 1976 du poison

 

C’est vendredi, et il y a du poisson à midi. Beurk ! Je mange les entrées, puis je déclare n’avoir plus faim et veux quitter la table. 

Mais Mammema n’est bien sûr pas d’accord du tout.

- Non, tu en manges un peu, c’est bon pour la mémoire !

Je souris.

- Ah oui ? Alors moi qui n’en ai jamais mangé, enfin si malheureusement. J’ai un frisson en pensant aux tendres méthodes de mon père pour que je mange le contenu de mon assiette. Pourtant, je suis celui qui a le plus de mémoire dans cette pièce, non ? Alors, on en reparlera !

- Pas d’excuses, je ne t’en sers pas beaucoup, tu goûtes pour me faire plaisir.

Je regarde Mammema en ayant un air aussi suppliant qu’elle.

- Pitié, je suis trop jeune pour mourir !

- Ah ! Parce que le poisson, cela t’est mortel, maintenant ? s’étonne Richard qui me regarde amusé.

- Oui, j’y suis allergique grave, je gonfle, je fais des boutons partout, je vomis, et pleins d’autres trucs affreux et après je meurs dans des souffrances monstrueusement atroces.

Tout en le disant, je le mime. Richard ne semble pas convaincu mais les filles me trouvent très drôle.

Mammema, qui s’est levée, se penche à mon oreille.

- Tu as vu le dessert ?

- Non.

- Alors, si j’étais toi, je mangerais au moins deux bouchées de poisson.

- Et c’est quoi, le dessert ?

- De la mousse au chocolat et de la chantilly.

Je mange un fourchetée de poisson piquée dans l’assiette de Papapa à côté de moi en faisant la grimace et multiples haut le cœur. Je me rattrape sur les haricots verts. Mais je me considère encore une fois martyrisé et incompris.



- Les gamins, si vous faîtes une heure de travail, on vous réserve une surprise.

Les filles ronchonnent comme d'hab et s'installent sur la table. Je ne bouge pas de par terre. Je suis adossé au mur qui borde la cheminée. Il y fait chaud, j'y suis bien. J'ouvre mon livre sur mes genoux et mon cahier dessus, 

j'écris mais ce n'est pas de la physique, ni rien d'académique. Dans le bouquin que je lis, le gars est commandé par des esprits alors ils les laissent le diriger et il se met à devenir prophète. Alors j'écris tout ce qui me passe par la tête.Je ferme les yeux, secoue la tête, ouvre les yeux, écrit alors ce qui  me passe par la tête. La page pleine, je relis et là me vient toute une histoire.

 

Pendant ce temps les parents tirent le canapé jusqu’à la table qui est elle-même reculée contre le mur. Pourquoi déplacent-ils tous les meubles ?

Rémy et Richard descendent ensuite deux grosses caisses en bois. Dessus il y a encore le nom de munitions pour des armes automatiques allemandes de la guerre de quatorze puis enfin une autre caisse, non pas longue mais rectangulaire et en hauteur.

 

- Les filles, vos parents vont tous nous tuer.

Elles se tournent vers moi.

- Tu dis n'importe quoi.

- Si Mathilde, les grosses caisses là-bas contiennent des balles de fusils militaires et celle-là, une mitrailleuse sur pieds.

Papapa, d’abord surpris, s’énerve.

- Purée Robert avec toi, tout devient compliqué. Pourquoi faut-il que tu saches lire l'allemand gothique ?

- Peut-être parce que mon géniteur était allemand.

Il soupire.

Richard et Rémy se mettent à rire et me font signe de m’approcher pour les regarder ouvrir la caisse toute en hauteur.

- Alors Robert, attention à trois, voici ta mitrailleuse. Un, deux, trois.

Oh ! c'est une sorte de vieux tourne-disque. Papapa y fixe un énorme pavillon qui ressemble à celui d'une grosse trompette tordue.

- Aller rangez vos livres et venez danser avec nous.

Il n'a pas besoin de le dire plusieurs fois.

Dans les caisses des vieux disques.

Danser, je n'en ai pas envie, alors je me propose d'être DJ mais ils refusent.

J'effectue alors un repli stratégique tout au fond de la pièce derrière la table pour qu'ils m' oublient mais c'est peine perdue.

A tour de rôle, Sylvie, Gisou et Mammema viennent me tirer de mon coin mais dès qu'elles me lâchent, j'y retourne. Elles envoient même les filles me chercher mais là ça tourne au vinaigre alors c'est Richard qui vient me chercher et me sort dans la cour.

- Bon alors, tu ne sais pas danser, ça tout le monde l’a bien compris. Mais tu veux toujours devenir un officier, un pilote n’est-ce pas ?

- Oui, mais ça n'a aucun rapport, y a pas la place pour danser  dans un mystère ou un mirage.

Je l’amuse et l’épuise en même temps.

- Oh si, mon petit. Tu ne seras pas toujours dans ton piège.1 Comment vas-tu faire danser la femme du grand pacha ? Comment vas-tu faire danser la femme du gouverneur si tu te retrouves en représentation de la France dans un pays étranger ? Crois-tu que ton boulot va s'arrêter à branler un manche ? Et bien, non ! Et puis le jour de ton mariage, qui va ouvrir le bal, ton père ?

- Je ne me marierai jamais. Et mon père s’il vient à mon mariage, je le bute.

- Ouais, ça, c'est encore à voir. En tout cas, là, si avant la fin de cet heure tu n'es pas allé demander à Mamie de t'apprendre à danser, tu es consigné dans ta chambre jusqu'à la fin des vacances et tu passeras les suivantes chez les Cohen à bosser avec Francis. C'est bien compris ? Je ne réponds rien. Danser, j'en ai pas envie. Danser c'est ridicule. Il n'a pas le droit de me forcer. Oh, oh ? As-tu bien compris ?

Buté, je fixe le sol. 

- Oui. Mais, je ne me marierai jamais.

- Tu feras ce que tu voudras. En attendant, sache que les hommes qui plaisent le plus aux filles, ce sont ceux qui dansent le mieux.

Gna gna gna, Et les filles sont franchement chiantes.



Si, je suis retourné dans mon coin ce n'est plus pour bouder, enfin si, un peu. C'est pour observer.

Depuis que l'on est revenu Richard passe les disques en revu, puis finalement en sort un, qu'il va montrer à Rémy.

La musique s'arrête, Papapa prépare le disque sur l'appareil. 

Rémy et Richard sont allés prendre les mains de leur femme respective et se sont positionnés chacun à un bout de la salle. Mammema, elle, a réuni les filles et les a entassées autour de moi.

La musique commence, c'est un tango.

Les deux couples s'élancent. Wahoo, qu'ils dansent bien. Ils se rejoignent au centre et les deux sœurs changent de partenaires puis s'éloignent jusqu'en bout de salle pour revenir au centre où elles retrouvent leur mari respectif. La danse finit non pas sur un classique renversé mais sur un long baiser langoureux qui fait hurler les filles.

- Pouah ! Beurk ! Dégoûtant ! Stop réservez ça à votre chambre !

Moi, je suis jaloux.

- Voilà, c'est comme ça que l'on a ouvert le bal à notre mariage.

Richard me fait un clin d'œil, Rémy fait la grimace.

- On était encore beaux et jeunes.

- Vous êtes toujours beaux.

Pourquoi j'ai dit ça moi ? Maintenant j'ai envie de disparaître dans un trou de souris car tout le monde rit autour de moi. Oh et puis zut, ce n’est que la vérité. En même temps, je suis triste, j'ai jamais connu de couples comme eux, avant. Je ne leur ressemblerai jamais.

Je passe sous la table pour m'enfuir à l'étage. Je m'enferme dans ma chambre et me réfugie sous ma couette, mort de honte.

Les filles ont trop de chance d'avoir des parents comme eux.



- Robert, ouvre-moi. Gisou essaie d'ouvrir la porte mais je me suis assis derrière en l’entendant monter et l'en empêche. Allez, laisse-moi entrer. Ne fais pas ton caractère de cochon.

J'essuie mon visage avec mon tee-shirt. Je ne veux pas qu'elle voit que j'ai pleuré.

Elle ne me laisse pas le temps de m'éloigner et me serre contre elle.

- Poussin qu'est-ce qui t'arrive ? Un jour, toi aussi, tu danseras avec une jolie fille. En tout cas, tu nous as fait très plaisir à Sylvie et moi. Du coup Papy et Mamie sont jaloux et veulent te montrer qu'eux aussi savent bien danser. Maintenant, viens, descends, je veux danser avec toi.

Je la repousse sans douceur.

- Non, je ne sais pas danser.

- Oh ça, ce n’est pas bien grave, je vais t'apprendre. Elle ferme la porte puis me prend par la taille. Mets tes mains là, voilà. Maintenant, comptes, tu verras ce n'est pas sorcier du tout. Non, c'est toi le garçon, c'est toi qui doit mener.

Je la repousse encore.

- Non, je n'y arriverai jamais !

- Tu arrives à marcher au pas ? Oui ? Alors, tu apprendras à danser. Aller, recommençons.



Quand nous redescendons, Véro danse avec son père et Isabelle avec son grand-père. Rémy lui, fait tourner Maïté alors que les jumelles se partagent Mammema et Sylvie. Elles sont presque aussi douées que leurs mères. J'ai honte, je veux faire marche arrière mais Gisou m'en empêche et me force à danser avec elle. Je m’emmêle les pinceaux, je lui marche sur les pieds. Je suis rouge de honte surtout qu’une jumelle se met à rire. J'entends juste le bruit d'une claque. 

Mammema remplace Gisou devant moi. Il faut que j'y arrive ! Je ferme les yeux et reste immobile, je dois arriver à me calmer et penser à tout ce que m'a dit Gisou. Je dessine dans ma tête le trajet que mes pieds doivent suivre. Je mène donc c'est à elle de me suivre et non à moi de faire attention à elle.

J'ouvre les yeux. Je suis presque aussi grand que Mamie. Je lui souris. Richard change de disque, j'attends. Je le regarde commencer avec Gisou. Rémy lui danse avec une des jumelles. Et Papy avec Sylvie. Bon, et bien puisqu'il le faut... Je ne regarde pas mes pieds, sinon je vais encore m'embrouiller.

- Bravo, voilà, tu vois tu commences à y arriver. Je suis sûre qu’avec un peu d’entraînement, tu y arriveras aussi bien que nous.

Je rougis, j'y suis plus ou moins arrivé mais jamais , non jamais je ne les égalerai et je suis content d'être en chaussettes sinon les pieds de Mammema seraient de la marmelade.

Coco veut danser avec moi. Avec elle, c'est plus simple, je la porte.




A  vingt-deux heures, j'embrasse Gisou pour lui dire bonsoir avant de monter dans la chambre.

- Merci et désolé pour mon mauvais caractère.

Elle ne dit rien mais son sourire est moqueur et je me sens rougir. J'ai honte, j'ai encore pas mal de boulot devant moi pour qu'elle ne puisse plus se moquer de moi.




1 avion

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