Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
19 mai 2010

Robert mercredi 1 septembre 1976 rentrée

Robert mercredi 1 septembre 1976 rentrée



- Tiens attrapes, c'est de la part de ma frangine. Il me lance une grosse enveloppe kraft dont un côté a été ouvert. 

Je la vide sur le lit. Dedans des dessins… de surfeurs et de surfeuses… 

- Tu diras merci à ta sœur. Cette fille commence à me gonfler avec ses dessins de surfeurs… ou de pieds… une vraie fétichiste cette fille, mais comme suis poli, je dis juste merci. Sinon allez raconte, t'as fait quoi ? Pourquoi t'es pas bronzé ?

Je glisse l’enveloppe entre le dico d’anglais et celui d’allemand, les deux tout aussi gros.

J’ai fini de vider son sac sur son lit et veux le ranger sur l’étagère du haut de son armoire en me mettant sur la pointe des pieds. Il me le prend et le fait lui avec un sourire moqueur.

Je l’ignore… royalement tout en évitant sa main qui fait mine de me flatter la tête comme si j’étais un petit chien.

Il me fixe d’abord en souriant puis soupire.

- Parce que j'ai bossé dans la boîte de mon père. Je n'avais que le week-end et encore pas tous, pour aller surfer avec Aline.

Assis devant mon bureau, je lui fais une grimace exagérée de pitié compréhensive.

- Et plus tard, tu comptes reprendre la boîte de ton père ?

Il me rejoint devant les bureaux pour cette fois vider son sac à dos.

- Ça va pas la tête ? Quand je sors d'ici je veux faire Saint Cyr. Ah et pour finir, les derniers Morane qui te manquaient. Il les pose devant moi et se penche vers mon bureau.  Au fait, où sont les autres ?

- Sur une étagère chez le colon. Je sors d’un tiroir, la boîte encore fermée du Redoutable. Regarde ce que j'ai trouvé au fond de mon sac quand je l'ai vidé. J'espère l'avoir fini aux vacances de la Toussaint.

Il la prend et la secoue. Je me redresse et la lui récupère, mécontent.

- Pas mal la maquette. Mais pourquoi un sous-marin ? Tu n'aimes plus les avions ?

Hein ? Quoi ? Le soleil t’a trop tapé sur la tête cet été.

- Si, mais c'est le frère du colon qui me l'a offert, il est le Pacha d'un sous-marin mais je ne sais pas lequel, je lui demanderai lorsque je le reverrai.

Il me montre son pouce levé d’un air appréciateur.

- Et toi alors ? Pas trop dur avec les filles ?

Je fais d’abord semblant d’être totalement désespéré puis amusé je secoue la tête.

- Non, je les ai pas beaucoup vues. En fait, presque uniquement aux repas, car sinon j'étais trop occupé. Je faisais du vélo avec les vieux et ils m'ont fait voler dans un planeur qui appartient au grand-père et le colon m'a donné des cours de pilotage sur un Jodel ou un DR400. Et tu peux pas imaginer mais c'était franchement le pied !

Là, il a l' air totalement dégoûté.

- Alors là, je suis jaloux, t'es un sacré veinard. Et les filles, elles aussi elles apprennent à piloter ?

- Non, leur mère ne veut pas. Je trouve ça débile mais bon, moi je m'en fous, c'est leur problème, pas le mien. En attendant j'ai hâte de reprendre les cours .

Là, il m’attrappe la main pour me la mettre sous le nez.

- Sinon, tu t'es battu avec qui ?

Je lui retire brusquement.

- Oh ça, avec une cuvette de chiotte pour me défouler.

Il se met à rire.

- T'es vraiment dérangé toi parfois !



- Claude, tu dors  ?

Gâche vient de passer, nous souhaiter une bonne nuit. Dans chaque chambre, il a demandé à chacun de leur habitant ce que cela faisait d’être au dernier étage ? Mais est-ce que ce mec réalise que si c’était Lorient ou Caprais qui nous aurait posé la question, nous aurions blagué et répondu mais avec lui, personne n’a osé ni même à eu simplement envie.

Car honnêtement, j’ai eu envie de lui répondre :” plus qu’un an à vous supporter !” mais comme les autres, je me suis tu.

- Claude tu dors ?

- Oui ! Je me mets à rire, je l’entends soupirer. Tu comptes réellement recommencer à m’empêcher de dormir tous les soirs ? Je m’étais assis sur mon lit, je me recouche en position foetale et  lui tournant le dos. J’entends son lit grincer. Il vient s’asseoir sur le mien après avoir viré mes draps. Je tourne juste la tête vers lui. En fait, je te dirais que ça me manquait.

 

Assis en tailleur face à face, j’ai maintenant du mal à formuler ma question. Oh et puis zut !

- Tu sais ce que c’est un réseau de prostitution ?

- Quoi ? Bon, vu la tête qu’il fait, il ne sait pas plus que moi. Pourquoi tu veux devenir maquereau ?

Je lui fais non des deux mains.

- Non, non, ça va pas ? C’est la femme du colon qui m’a dit qu’ils kidnappaient des enfants.

Malgré l’obscurité, je le vois ouvrir des yeux de plus en plus surpris. 

- Quoi ? Le colon et sa femme, ils volent des gosses ?

Cette fois c’est moi qui ai un mouvement de surprise.

- Non, bien sûr que non, t’es pas bien dans ta tête ?

- Mais c’est ce que tu viens de dire.

Quoi, moi ? J’ai jamais dit que… oh ! Peut-être que je me suis mal exprimé.

- Cet été, j’ai failli être kidnappé et la colonelle m’a dit que j’aurais pu finir dans un réseau de prostitution.

- Oh putain raconte.

Lorsque j’ai fini mon récit, il est debout et tourne en rond dans la chambre. 

- Tu vois, moi des mecs comme ça, je les castre direct. Maintenant toi avec ta petite gueule d’enfant sage, tu ne peux que t’attirer tous les pédés.

 

- Et tu veux que j’y fasse quoi ? Je prends un couteau et je me balafre la gueule ? Tu fais chier, bonne nuit !

Je me rallonge en me recouvrant entièrement de mes draps. Non seulement, il n’a pas répondu à ma question mais en plus maintenant j’ai l’impression que c’est de ma faute. Je le déteste !

- Attends, ne réagis pas comme ça ! Tu sais ces gens là c’est pas ta gueule qui les intéresse, c’est ton cul. Et dans ton cas, ils auraient été déçus.

- Quoi ? Mais il est très beau mon cul.

Et joignant le geste à la parole, je le lui en baissant mon froc. Il était retourné sur son lit et me tape dessus avec son oreiller.

- Non mec. Non ! Tu veux que je saigne des yeux ?   Que je gerbe ?



Dans la chambre de nouveau le silence.

 Suis couché sur le ventre, je n’arrive pas à dormir. Je me redresse sur les coudes et je le regarde. Il est couché sur le côté et me fixe. Nos regards se croisent et il se met à rire.

- Maintenant tes ravisseurs, ils ont eu plus de chance que nous. 








 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 628
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
Newsletter
0 abonnés
Publicité