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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
11 octobre 2010

Robert mercredi 18 février 1977 insubordination

   Robert mercredi 18 février 1977 insubordination

 

Vu ma journée d'hier, à sept heures, je suis debout.

- Bonjour !

Tour de table rapide, je pique à Richard son bout de brioche ce qui me vaut de piquer un sprint jusqu'aux toilettes avec lui qui me court après.

Lorsque je reviens dans la grande pièce avec mon mug de café et mon propre bout de brioche, il se relève. Nous tournons autour de la table jusqu'à ce que j'ai mis ma part entièrement dans ma bouche et manqué de m'étouffer.

Si Papapa et Rémy rigolent, les mutter ne sont pas contentes.

- Richard, sois plus adulte que lui, voyons !

Sylvie me tape dans le dos.

- Et voilà, et maintenant il s'étrangle. Mâche, mâche.

Oui mâcher, je veux bien mais Mammema m'a donné un énorme bout de brioche et j'ai même du mal à garder la bouche fermée. Bon, direction la cuisine. Sortir le bout de la brioche de la bouche et ouf ! ça va mieux ! En deux fois c'est plus facile.

Retour à table, je m'assieds à côté de Sylvie qui se ressert de la brioche. Je lui tends la main.

- Encore ? Mais tu vas exploser mon garçon.

Elle est amusée, Gisou pas du tout.

- Tu ne lui donnes rien.

Sylvie me fait signe que non et se lève en emportant la brioche dans la cuisine.

- Désolée, j'obéis à ta mère.

Je fixe Gisou d'un regard réprobateur et fâché.

- Mais pourquoi ? Je n'ai rien fait de mal ?

Hum, pas d’après elle.

- Tu es un voleur et un malpoli.

Papapa sourit.

- Gisou, c'est un jeu entre lui et Richard, tu sais ?

Je me tourne vers Richard assis à côté de son père.

- Richard, je te prie de bien vouloir m'excuser de t'avoir volé ta brioche et de ne pouvoir te la rendre, à moins bien sûr que tu y tiennes mais bon, j'en connais une que ça va encore faire râler.

Rémy que notre discussion amuse, interpelle Gisou à son tour.

- Gisou ajoute à la liste de ses délits : insolence et insubordination.

Par contre moi je ne suis pas d’accord et le dis, ce qui amuse encore plus ce dernier.

- Quoi ? Mais je n'ai désobéi à personne !

Gisou passe derrière moi et se penche vers moi.

- Tu as parfaitement raison Rémy, donc Robert, te voilà consigné dans ta chambre pour la journée et ceci reconductible jusqu'à ce que tu corriges ton attitude envers les adultes de cette maison. D'abord ramènes ton mug puis monte !

Rémy commence par rire puis lance un regard halluciné à Gisou, il ouvre la bouche pour réagir mais obéit à son frère qui lui fait signe de ne rien dire.

Ah bin merde alors !

- Non, mais Gisou, t'es sérieuse là ?

Incrédule, je fixe la mutti qui ne rigole pas.

- Tout ce qu'il y a de plus sérieuse mon garçon, disparaît.

S’il n'y avait pas eu d’autres personnes assises sur le banc, le mur l'aurait pris en beauté. A la dernière seconde, je retiens mon geste de balancer rageusement mon mug dans l'évier en grès. Mais c’est celui de BA 107.

Dans l'escalier, je bouscule les filles qui descendent déjeuner.

- Hé qu'est-ce qu…

Je bouscule à nouveau Maïté qui ne comprend pas.

- Toi ta gueule ou je t' explose !

Derrière moi, la voix de Gisou furieuse.

- Robert !

Je m'arrête au milieu des escaliers, me retourne derrière les filles, et fais des deux mains un doigt d'honneur en direction de celle que je viens d'entendre une fois de trop.

Ma porte claque et je me défoule contre le mur, ne m'arrêtant que lorsque la douleur me l'impose. Alors roulé en boule, les mains coincées contre mon ventre, je me laisse tomber sur mon lit.

Je n'ai rien fait, rien fait et Richard qui ne me défend même pas.

Je le déteste.




Une main sur mon bras, et une voix grave amusée.

- Debout le criminel, on y va.

Je ne bronche pas. Je lui en veux de ne pas m'avoir défendu.

- Je suis puni.

- Jusqu'aux dernières nouvelles, c'est moi le chef de famille et sa pseudo punition pour t'empêcher de voler, je m'en tamponne.

- Quoi ?

Je lève la tête vers lui surpris.

- Et oui ! Tout comme elle n'aime pas me voir voler. Bon maintenant debout et montre-moi tes mains.

- Non !

Réponse débile, comme si j’avais le choix.



- Gisèle, tu le soignes et on s'en va. Mais dis-toi que si lui arrive quoique ce soit car il a mal, ce sera de ta faute et non de la sienne, même, si, je reconnais que c'est un imbécile.



Toute la matinée, j’oscille entre : en vouloir à Gisou ou m'en vouloir à moi, car, j'ai pris la place arrière dans le 800 pendant que Papapa pique un roupillon en enlevant même son casque, je regrette en voyant Richard évoluer avec l'ASK.

Et puis... je m’imagine... Je ne suis plus au commande d'un paisible planeur à profiter du silence, mais je suis Biggles contre VonBalchow et l'ennemi c'est Richard.

Je vire brusquement et lui passe juste au-dessus puis, je lui tourne autour. Je l'ai abattu et je pique pour surveiller sa chute puis je remonte. Je râle car un planeur ne va pas vite. Je m'aperçois alors qu'en fait, il me suit et se met à mes six heures à son tour, je vais me faire abattre... mais ma montre sonne. Et merde je dois rentrer. Je vois Papapa remettre son casque.

- Tu t'es bien amusé ?

- Oui Papapa.

- Moi aussi, même si j'avoue que j'ai failli mouiller mon pantalon. Nous verrons si tout à l'heure Richard sera de ton avis.

 

Son avis est cinglant : "J'en connais une qui va être contente !"



Effectivement, Gisou a un immense sourire pendant tout le repas.

Au début, je ne sais pas comment réagir, je commence par essayer de me faire oublier, de me faire tout petit puis ma vraie nature revient au galop.

Je lui souris aussi, sourire carnassier et insolent.

J’ai faim et l’entrée composée d’une simple salade de tomate m’a plus ouvert l’appétit qu’autre chose. Je récupère avant Rémy, le saladier où il en reste un peu et la finis directement dedans en sauçant avec mon pain. Papapa m’enlève le plat, morceau de pain à la main, je m’amuse à tenter de continuer à saucer malgré tout.

J’y perds quelques cheveux qui restent entre les doigts de Gisou.

- Si tu comptes finir le repas parmi nous, tu te calmes.

- Désolé mais le grand air m’a donné faim. Le regard noir qu’elle me lance devrait me calmer, mais non. Mon estomac est comme le ciel au-dessus du 800, sidéralement vide.

- Monte dans ta chambre, voir son vide sidéral.

Je ne suis pas prêt à obéir.

- Nop, pas envie, j’ai faim.

Papapa me prend par la nuque.

- Par contre là, mon gars, tu obéis, monte.

Avec une lenteur sidérale elle aussi, je me laisse tomber en arrière, glisse sur le dos du banc au sol, puis y reste bras en croix, immobile.

Elle vient se mettre au-dessus de moi.

- Tu joues à quoi ?

- Suis mort, tu m’as abattu.

- Tu es mort ?

- Oui. Je vois Papapa essayer de ne pas rire. Il n’est pas le seul. J’ai percuté la planète à cause d’un vent mauvais.

Le broc d’eau que Gisou tient, se vide sur un parquet que j’ai fuis pour remonter dans ma chambre, mais avant, un détour par l’entrée de la cuisine m’a permis de voler une baguette de pain, déposé un bisou sur la joue de Sylvie à qui j’ai dérobé deux steaks sur son plateau.

- Robert !

M’aurait-elle appelé ? Désolé, mais l’altitude m’a déjà happé

Quand Richard monte quelques minutes plus tard, j’ai déjà englouti la viande et les trois quart de la baguette.

Il me prend par le bras et me pousse dans les escaliers.

- Vas t’excuser !

J’arrive en bas en finissant ma dernière bouchée de pain. Gisou est dans la cuisine.

Richard fait sortir Sylvie et ferme la porte derrière moi. Je me retourne et tambourine dessus.

- Non pitié, je suis trop jeune pour mourir.

Gisou derrière moi, un torchon dans les mains me fixe.

- Mais qu’est-ce que tu as aujourd’hui ?

Je me retourne, en me retenant de rire.

- Moi ? Rien. C’est toi qui est méchante avec moi.

Ni souriante, ni étonnée, elle suspend son torchon.

- Moi ?

Je secoue tellement la tête de haut en bas que j’ai l’impression de sentir mon cerveau se décrocher.

- Oui, tu m'affames et refuses de comprendre que je suis un être sensible et très extrêmement…

- Pas très français…

Avec un air exaspéré, je continue.

- Tu vois, en plus tu ne me laisses pas m’exprimer. Très très très extrêmement malheureux que tu veuilles m’empêcher d’être heureux alors je l’exprime en me cachant derrière un humour débile car je suis trop pudique pour te le dire en face. Cette fois, je la vois esquisser un sourire. Bon c’est vrai, j’avoue que je suis aussi très très con et je te demande à genoux. Je joins le geste à la parole. De bien vouloir me pardonner d’adorer te faire tourner en bourrique. Mais là, je n’ai pas beaucoup d'efforts à faire car avec toi,c’est trop trop facile.

 

Une fois de plus j’aurais dû me taire.

Saisi par l’oreille, elle me fait rejoindre dans l’autre pièce, le coin le plus détesté par Coco, car c’est celui où elle passe beaucoup de temps…

- Puisque tu te conduis comme un gamin, je te punis comme tel. A la différence de Coco, je ne hurle pas à plein poumons. Lorsque je me tourne, sourire aux lèvres, elle est encore derrière moi. Ah non, jeune homme, front contre le mur, mains dans le dos et je suis la seule qui pourra t’autoriser à en sortir.

Derrière moi, j’entends les filles pouffer.

Au début, la situation m’amuse puis m’agace.

Très vite, j’ai envie de bouger, je m’ennuie, je veux regarder ma montre me demandant combien de temps c’est déjà écoulé.

- Non ! Dans le dos les mains. Je sens qu’on touche à mon poignet. Je te la confisque, tu la récupéreras lorsque je lèverai la punition.

J’aurais dû faire un peu moins le malin. Le dernier à m’avoir mis au coin c’est mon instit de cours moyen. Je m’ennuyais tellement pendant ses cours.

Je ferme les yeux mais je ne sais pas encore dormir debout.

Coco se glisse à mes pieds avec une pomme.

- Tu me fais croquer ?

On finit à deux sa pomme. Deux secondes après, elle revient avec une autre et ainsi de suite jusqu’à ce que je l'entendes hurler dans les escaliers. Je soupçonne que c’est l’heure de la sieste.

Je pousse la porte de la cuisine avec le pied pour la fermer.

- Tu joues à quoi ?

- A rien, je manquais d’air.

Gisou ouvre la porte et me revoilà isolé entre cette porte et un mur, le front contre les marques faites par Mammema pour mesurer les tailles de tous les membres de la famille. Mon regard s’arrête à mes “un mètre quarante deux” lors de mon premier séjour. Aujourd’hui, j’ai dépassé le mètre soixante-dix.

Je calcule rapidement qu’en seize mois j’ai pris vingt-huit centimètres donc un centimètre soixante quinze en moyenne. Si je continue à ce rythme à dix-sept ans, je mesurerai un mètre quatre-vingt onze. Et je serai donc plus grand que mon père. Ça me va. Avec le sport et si je continue à faire de la boxe, à sa sortie de prison, je pourrai aller lui rendre la monnaie de sa pièce.

Et là tout bascule… quelqu’un me pose la main sur l’épaule et je tombe à genoux, me roule en boule et les yeux fermés, tremblant, j’attends.

C’est la voix inquiète de Papapa qui me fait ouvrir les yeux.

Je le repousse et une minute plus tard, je suis dans ma chambre sous ma couette où je reste haletant.



Peu de temps après j’entends la voix de Gisou et Papapa.

- Écoutes, tu lui as obligatoirement fait quelque chose pour qu’il réagisse ainsi.

- Mais Gisèle je te jure que non, je lui ai juste posé la main sur l’épaule pour lui dire de venir se mettre aux devoirs, c’est tout, je te l’assure.

Des pas lourds et qui montent vite, Rémy ? Non, c’est la voix de Richard qui coupe court à leur disputes. J’aimerais leur crier : ”Vous n’y êtes pour rien”. 

- Taisez-vous tous les deux et redescendez, je m’en occupe.

- Psychologue comme tu l’es, tu vas nous le démolir encore plus.

- En attendant, c'est ta punition pour bébé qui nous l’a mis dans cet état régressif, laissez-moi faire.



J’attends.

Roulé en boule, la tête dans mes bras sous la couette, j’attends.

Je ne sais pas trop ce que j’attends mais je l’attends.



Les bruits de pas dans les escaliers me tétanisent davantage. J’ai l’impression d’étouffer, mon cœur bat si fort que je pense qu’il va finir par exploser. Il est si gros qu’il empêche mes poumons de se remplir. La bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau, j’essaie de respirer…

Les yeux ouverts, les mains sur mes oreilles, je ne veux pas l’entendre arriver.

Je sais qu’il est là, je le sens derrière moi.

Non pas derrière moi !

Je rejette la couette, je me débats mais je suis encore si faible et lui toujours si fort, mais cette fois je ne me laisserai pas faire.

Comment un petit garçon peut-il lutter contre un homme adulte.

- Robert c’est moi, regarde-moi.

Cette voix…

Mais la peur obture tous mes sens. Il me tient les mains, j’ai envie d’hurler mais rien ne sort. Les yeux ouverts je ne vois rien enfin si lui, au-dessus de moi. 

Les coups que j’attends ne viennent pas... ni le reste d’ailleurs.

Il est juste là, au-dessus de moi. 

Nous attendons tous les deux.

Mais lui, qu’attend-t-il ?

Peu à peu, l'air entre à nouveau dans mes poumons et mon cœur se calme.

Son image lentement s’efface, remplacée par un visage inquiet, avec des yeux noisettes, bordés de rides et au-dessus cette ride, cette barre que j’ai toujours envie de toucher.

- Richard ?

Il me sourit.

- Bien sûr. Tu t’attendais à voir qui d’autre ? Il enlève son genou de mon ventre, est-ce pour cela que je n’arrivais plus à respirer ? Tu n'essaies plus de me frapper ?

- Non… je ne crois pas… je ne me permettrais pas.

Il continue à me sourire mais cette fois l’air amusé.

- Et bien le jour où je te collerai une droite, je t’autoriserai à me la rendre.

Là, je suis surpris, lui me frapper ? Même si… me connaissant, je risque un jour de le pousser vraiment à bout. Mais maintenant que je les connais mieux, je verrais plus Papapa le faire.

- Oh ! tu le feras sûrement parce que je la mériterai… je pense.

Il s’assied à côté de moi. Je me suis redressé, assis face à lui.

- Aller viens là gamin. Il a dû sentir mon recul puis ma réticence lorsqu’il veut me serrer contre lui, il semble hésiter mais continue son geste. Il sent le vétiver comme Papapa mais l’odeur du tabac en moins. 

- Qu’est-ce qui…

Nous avons commencé puis arrêté ensemble notre phrase, je m’écarte et tous deux restons à nous regarder. Comment ai-je pu avoir peur de lui ?

- De quoi avais-tu peur ?

Je m’assieds en boule contre le mur, les yeux fixant la couette.

- De rien.

Je sais comme lui que c’est faux. Je m’appuie contre le mur, saisit puis m’entoure de ma couette, et y cache mon visage derrière.

- Tu sais que je ne te crois pas.

Évidement que je le sais. Un silence s’éternise puis…

- J’ai cru que tu étais lui.

- Ah ! Et bien merci !.

Il se tait mais sa voix était comme cassée.. Je lève la tête pour le regarder. Il fixe le mur en face de lui.

- Désolé.

Je m’en veux, il me regarde.

- Tu me vexes.

Comment lui dire que je le sais, que je m’en veux, que ce n’était pas moi, que c’était mon moi d’il y a deux ans, celui qui… Je m’en veux…

- Désolé… je ne voulais pas.

Il me sourit mais garde son air triste.

- Je sais… je me doute. Tu refais des cauchemars ?

Je secoue la tête et frissonne.

- Non… rarement. Là, ce n’était pas un cauchemar.

Là, je ne dormais pas.

- Tu veux qu’on en parle ?

J’hésite, je ne saurais pas lui expliquer. 

- Non… plus tard.

Il me lève le menton de sa main droite.

- Promis ?

Peut-être, un jour. Quand je saurai mettre les mots sur ce qui m’est arrivé, d’abord je veux le raconter à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui lui, saura m’expliquer. Et peut-être après alors… 

- Oui.

Il se lève. 

Moi aussi. 

La main sur la porte, il me montre mon lit. 

Je souffle. Prends ma couette à bras le corps en fait une boule que je pose au milieu et lui montre les deux mains tendues vers le lit avec un grand sourire. Il lève la main comme pour me frapper, je ne pare pas. Il sourit. Il pose sa main dans mon cou, et m'attire vers lui.

- Je te préfère comme ça.

Moi aussi…







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