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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
4 décembre 2010

Robert dimanche 5 juin 1977 fête des mères

  Robert dimanche 5 juin 1977 fête des mères

 

- Non, ce n'est pas l'heure de se lever, j'ai juste une lettre à livrer.

Appuyé sur un coude, Marion me regarde en clignant ses yeux de myope.

- Arrête tes conneries. Ce serait con de te faire virer à moins d'un mois de la fin.

- Pour ça que tu restes ici, compris ?

- Ouais., mais...

- Pas de mais ! Ordre de ton major.

Il s'est assis.

- M'en cogne de tes ordres.

- Par contre si je te cogne, tu en tiendras compte ?

Il soupire et se rallonge.

- Si dans cinq minutes t'es pas de retour, je vais réveiller Claude.

- Tu fais chier, occupe-toi de ton cul, franchement.

J’ai droit à un grand sourire. Il me répond quelque chose que je ne comprends pas, suis déjà hors de la chambre.



La lune aussi fait chier. Éventuellement qu'il y ait des nuages m'aurait arrangé. En plus les graviers crissent sous mes pieds pourtant j'essaie d'être le plus léger possible.

Et merde ! Maintenant c'est la porte de la cave qui aurait besoin d'être huilée. Et plus, je vais lentement, plus elle fait de bruit. Du coup, je l'ouvre en grand rapidement puis la referme de la même manière. Ensuite, j'attends un peu pour voir si quelqu'un bouge.

Au troisième, je pose l'oreille contre la porte. 

Pas un bruit. 

Je sors l'enveloppe que j'avais glissée contre mon ventre dans mon boxer. Je vais pour la glisser sous la porte mais avant par acquis de conscience, je la porte à mon nez. Non c'est bon elle ne sent que l'odeur de mon déodorant.

Je la glisse sous la porte en lui impulsant un petit coup qui va, je pense, l'envoyer se mettre au milieu du couloir. Je croise juste les doigts qu'elle n'aille pas se perdre au milieu du salon. Il faut impérativement que ce soit Gisou qui la trouve en se levant et que… elle.



Dans son lit, Marion ronfle et cela m'amuse.

Couché sur le dos, j'imagine mille scénarios.

Bon je finis sur certains que je n'avouerais pas… même sous la torture mais sur lesquels je m'endors avec le sourire.



- Spé, aucun absent !

Devant moi, Richard n'a même pas un regard pour moi.

Je ne sais pas quoi en penser.

Lorsque Caprais distribue les corvées, je m'attends au pire mais non je suis en cuisine avec Firmin.




- Non ! non !

Les deux mains tendues devant moi, je tente désespérément d'éviter de me prendre du spray de produit nettoyant dans la figure. Jules lui s'amuse comme un petit fou mais en attendant, en dehors de moi, rien n'est nettoyé.

- Hum hum !

Jules s'arrête brusquement et se remet à frotter la hotte. Je me retourne sur un Richard mi-figue mi-raisin. Il est en civil. Il vient jusqu'à moi qui me suis remis à essuyer la vaisselle et la ranger.

Il m'enlève le tablier et le grand torchon des mains et les pose sur la tête de Jules qui soupire, les enlève et les pose sur une chaise.



Nous n'échangeons pas un mot jusqu'à l'appartement.

J'enlève silencieusement et lentement, très lentement, mes chaussures.

Au fond du salon, sur la desserte, ma bouteille, toujours pas totalement déshabillée de son papier cadeau doré. Seulement la bougie. Il a compris le clin d’œil.

Il ne m'a pas attendu et entre dans la cuisine. J'entends sa chaise glisser sur le sol sur ses patins de feutre.

Gisou sort de la cuisine et referme la porte derrière elle.

J'entends des bruits de chaises puis à nouveau le silence.

Je n'ai pas bougé et je ne n’ose pas la regarder.

Elle vient jusqu'à moi. Dans la poche de son tablier dépasse un coin d'enveloppe bleue.

Je ne sais que faire ou que dire.

Je n'ai pas posé mon calot sur mes chaussures comme je le fais d'habitude. Au moins, j'ai les mains occupées.

Elle sent bon. Pourquoi ai-je dit qu'elle puait ?

Son odeur est différente de celle de Véro, plus forte et en même temps plus fleurie. Souvent celle de Véro est… acidulée.

J'ai le ventre noué, une douleur qui monte du bas-ventre vers la gorge.

Elle m'attire vers elle en me tenant par le col de ma chemisette.

- Quelle est cette odeur, tu sors d'où ?

Je fixe mes pieds.

- De la cuisine du mess.

Elle me repousse et sa voix est chargée de reproches. Je vois ses pieds s’éloigner.

- Et bien, tu sens la graisse et le produit nettoyant. Tu mériterais un bon bain. Allez hop, après tu viendras manger.

Je ne bouge pas.

- J'ai déjà mangé.

Elle revient sur ses pas.

- Au moins le dessert, ce sont les filles qui l'ont préparé.

Elle m'enlève mon calot des mains et le pose sur leur téléphone.

Je hoche la tête et la laisse m’emmener d’une main dans le dos, qui me brûle à travers le tissu de ma chemisette, vers la salle de bain, dont elle ferme la porte derrière nous.

Elle sort une serviette du meuble et la pose sur la chaise puis descend le tapis de bain du rebord de la baignoire et le pose au sol. Elle ouvre le robinet d'eau chaude et d'eau froide et règle la température.

Elle retourne vers moi. J’évite de croiser son regard.

- Tu attends quoi ?

Je ne dis rien.

Mon cœur bat la chamade et mon cerveau semble comme noyé. J’ai la nausée.

J'ai dit dans ma lettre que j'étais d'accord pour une mise à nu. Il ne me reste plus qu'à m'exécuter.

Par quoi commencer ?

Je ferme les yeux, je commence à ouvrir les boutons de ma chemisette, ouvre ma ceinture…

Je l’entends fermer le robinet puis ses mains saisissent les miennes.

- Stop ! Te voir nu ne m'intéresse pas, espèce de fadat. Rhabille-toi et rejoins-nous après t'être lavé les mains. Elle m'embrasse sur la joue. Puis prend mon menton entre son pouce et son index et m'oblige à la regarder. Tu serais allé jusqu'au bout ?

- Oui. Bizarrement je n'ai plus honte. Pourtant je suis toujours chemise et pantalon ouverts devant elle. De toute façon, je pense que tu as déjà vu, plusieurs fois, mon corps dans son intégrité.

Elle sourit, me caresse la joue et sort.

Je regarde la porte fermée puis la baignoire et finis de me déshabiller et me glisse dans l’eau chaude.



Lorsque j'arrive, elle sourit.

- Tu t'es douché ?

- Oui tu m'as dit que je puais, mais bon mes fringues, elles, je n'ai pas pu les changer donc je dois toujours autant sentir le graillon.

 

Ce sont les grandes qui ont préparé le repas.

Le gâteau est sublime.

Leurs cadeaux aussi.

 

A vingt et une heures trente Richard me raccompagne jusqu'en bas de mes escaliers.

- Tiens, peut-être qu'avec celui-là, tu feras moins de tâches d'encre. Bonne nuit… mon garçon.

Je le regarde partir avec au creux de ma main gauche, son gros stylo encre noir.




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