Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
27 janvier 2011

Robert samedi 17 Décembre 1977 avant goût.

Robert samedi 17 Décembre 1977 avant goût.

 

 

Voilà !

Les quinze jours de ski à Ancelle sont terminés.

Nous sommes sur les rotules mais contents.

En rang, nos sacs à nos pieds, un dernier salut puis chacun se dirige vers son week-end.

Dédé et Momo resteront là. Ils ont décidé qu’après avoir vidé et lavé tout leur linge, ils allaient dormir jusqu’à demain. Comme cinquante pour cent de la promo.

Moi le break m’attend sur le parking.

Je pensais que ce serait Richard mais non c’est Gisou.

 

- Ça va, pas trop fatigué ?

- Pas plus que d’habitude.

- Tu as sacrément bronzé.

- Il faisait beau. Richard et les filles ne sont pas venues ?

- Je suis partie à cinq heures, à cette heure là, ils dormaient tous.

- Désolé. J’aurais aussi pu attendre.

- Mais non. Tu sais. j’ai l’habitude de me lever tôt et de peu dormir.

- Oui mais tout de même.

- Aller ne sois pas désolé et raconte moi plutôt. Ah oui j’oubliais. Tu as déjeuné.

- Oui, il y a deux heures, on s’est arrêté et on a eu droit à du café et des madeleines.

- Et ça t’a suffit ? (En guise de réponse, je fais la grimace.) attrape le panier derrière toi et mange.

- Merci, mais j’aurais pu attendre la maison.

- Stop, arrêtes. Tais-toi et manges. Ça me fait plaisir à moi aussi surtout si tu me dis que c’est bon.

- Vu que ça ne risque pas d’être du poisson, ça ne peut que être bon car tout ce que tu cuisines est trop bon.

Elle ne répond rien. Elle conduit en souriant. Je me penche et dépose un bisou sur sa joue.

- Arrête gros nigaud, tu vas nous faire avoir un accident !

 

 

 

- Ils vous ont fait dormir dans des igloos, ils sont fous !

- Non c’était géant. On a du d’abord les construire. Je me suis bien amusé. Par contre la pauvre Momo, le froid c’est pas pour elle.

- Tu l’aimes bien cette fille ?

- Bon je t’arrête de suite, c’est une copine, une amie, pas plus. Pourquoi tu ne me demandes pas, par exemple... si j’aime bien André ?

- Mais oui pourquoi pas, tu sais moi, je ne suis pas mon homme. Cela me serait bien égal que tu sois amoureux d’un garçon. Olivier, il m’a toujours présenté TOUS ses copains et il a toujours tenu compte de mon avis.

- Mais non ! Mais ça va pas ? J’suis pas Olivier moi.

- Oh pardon si je t’ai froissé.

- Tu ne m’as pas froissé. C’est juste que… j’suis un homme, pas un femme. J’ai pas… (Je dirais qu’elle m’a plus gêné qu’autre chose en émettant l’idée que je puisse avoir des vues sur un garçon. Beurk, non ! Mais je ne sais pas comment l’exprimer en restant poli.) Gisou une fois pour toute, je n’aime pas les garçons mais André et Momo sont mes meilleurs amis, d’accord ?

 

Elle ne dit rien.

Nous disons plus rien jusqu’à Aix.

Je comate les derniers kilomètres.

 

A l’appart les filles déjeunent.

Moi je vais me noyer dans un bain bouillant où je commence à m’endormir.

- Maman elle dit que l’on risque de se noyer si on dort dans la baignoire.

- Gisou ! Viens faire sortir Coco de la salle de bain ! ( Bon j’aurais mieux fait de me taire car moins de deux minutes plus tard, j’ai toutes les femelles de la famille devant la baignoire.) Pourquoi il n’y a pas de verrou à cette porte ? SORTEZ !

- On l’a enlevé lorsque Véronique s’est enfermée pour la seconde fois.

- Merci Véro ! Maintenant sortez ! Pitié, sortez ! Sortez ou la prochaine fois où vous vous laverez j’entrerai.

- Fais ça et je te….

Gisou, tenant Véro par le bras, la pousse avec ses sœurs dehors.

- Aller ouste, sortez qu’il va attraper froid.

- Le froid je m’en fiche mais j’aimerais qu’on me respecte.

Véro repoussant sa mère surprise, rentre la tête dans la salle bain.

- Y a rien de respectable chez un mec !

Le savon la loupe d’un cheveu.

- Ça suffit vous deux ! Et toi mademoiselle Corinne vous êtes punie, venez avec moi.

J’entends en souriant les cris de la gosse s’éloigner vers la cuisine.

Bon maintenant l’eau est froide et j’en ai marre.

Assis sur le rebord de l’immense cuve, après l’avoir nettoyée, je la rince.

Je vois la poignée de la porte s’abaisser doucement.

- Véro c’est trop tard.

Elle l’ouvre en grand.

- T’es chiant ?

- Moi ? Hé, c’est moi, la victime dans l’affaire.

- Tout de suite les grands mots.

- Tu dois t’ennuyer quand je ne suis pas là. Tu n’as personne à enquiquiner.

- Ouaip ! Avec les petites c’est moins drôle.

Lorsque je passe devant elle pour aller dans le bureau m’habiller, je lui laisse la serviette qu’elle vient de m’enlever des reins.

- Tu es trop prévisible jeune fille.

- Toi, t’es plus drôle.

- Tu viens avec moi voir ton père ?

- Non merci, je me le supporte TOUS les jours. Et pourquoi tu y vas ? Tu le verras bien assez tôt ?

- J’ai besoin de fric, je vais lui en soutirer.

- Hum, là tu m’intéresses… si je peux lui en soutirer aussi par la même occasion.

- Bin tu vois quand tu veux… et cet apm1 tu viens avec moi faire les magasins du centre ville.

- C’est une bonne idée les gamins, je viendrai avec vous !

J’éclate de rire devant l’expression d’abord désespérée puis furieuse de Véro.

- Maman t’es gonflante, on a envie d’y aller solo.

- Non... moi je veux bien. ( Je chuchote à l’oreille de ma rouquine préférée. Quoique, préférée, pas sûr !) Si elle vient, je lui ferai tout payer…

- Avec toi, ça fonctionnera. Pas avec moi.

- Les gamins vous dites quoi ?

- Rien mutti. J’expliquais à Véro qu’il fallait qu’elle soit plus gentille avec vous.

 

Pour pouvoir accéder à la porte de l’appart je dois porter la furie qui veut me frapper, me mordre, me pincer (ça elle y arrive.) et je passe sur ce qu’elle me promet oralement de me faire subir.

 

 

- Mon capitaine !

- Tiens t’es encore là, toi ?

- C’est le week-end.

- Et l’uniforme ?

- C’est le week-end et je ne suis pas un conscrit donc l’uniforme n’est pas la norme.

IL sourit et me pose la main sur l’épaule.

- Rappelle-moi deux, trois trucs . Ta solde s’élève à ?

- Grosso modo trois cents francs.

- Et tu as déjà fait ton service ?

- Non mais, je…

- Il n’y a pas de mais, tu n’es pas un conscrit car engagé mais hélas pour toi dans ta période de service et donc l’uniforme se doit d’être une seconde peau pour toi. Et donc en tant qu’officier d’un grade supérieur au tien car je ne pense pas que tu aies déjà quatre ou cinq galons dorés ou pire des étoiles, je te préviens que la prochaine fois que je te vois sans uniforme je te mets au trou. Et tu sais comme moi, que seule l’autorité qui a donné la punition peut la lever. Mais ça, j’ai entendu dire que tu le savais puisque tu y as déjà goûter. Donc au-revoir, retournes d’où tu viens !

Au début de son monologue, je souriais, comptant blaguer en lui tenant tête.

Mais là, autour de moi, les élèves ne se gênant pas pour y aller en commentaires. C’est, sur un regard haineux que je tourne talons pour remonter à l’appart.

 

 

- Tu es déjà de retour ? Il a dit qu’il venait aussi.

- J’en sais rien Gisou, je ne l’ai pas vu.

Dans la chambre, je vire ma tenue civile

- Tu comptes aller où ? ( Comme réponse je souffle. Ma chemise et ma cravate mise, je m’assieds sur le lit pour enfiler chaussettes puis pantalon.) Je répète, tu vas où ?

- Voir Richard.

- Et il te faut être en uniforme pour ça ?

- Si je ne veux pas finir au gnouf, oui !

- Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?

- Demande à Gâche qui a décidé une fois de plus de me gâcher la vie.

Elle me suit dans l’entrée et pendant que je lace mes souliers, elle enlève son tablier, enfile ses ballerines tout en défaisant son chignon et se recoiffant en laissant ses cheveux demi-libres. J’ai arrêté de bouger pour la regarder faire.

D’un coup, ce n’est plus la même femme.

- Pourquoi, tu me regardes comme ça.

- Heu… pour rien.

- Bon, tu es prêt ? Allons-y !

 

Elle me fait sortir devant elle et referme la porte des caves derrière nous.

- Oh mais il fait frais, j’aurais du prendre une veste.

Gâche est toujours debout devant la porte des locaux administratifs.

Très droite, elle se place entre nous deux et ouvre la porte après un :

- Capitaine !

- Ma colonelle !

M’attrapant par le bras, elle me pousse à l’intérieur et referme la porte derrière elle en la faisant claquer.

- Ce gros balourd m’exaspère !

Cette fois, j’ai du mal à me retenir de rire malgré son regard fâché. Dehors, à travers la double porte vitrée, je vois Gâche sourire, amusé.

Tiens, même là, elle ne toque pas. Il fronce les sourcils en nous voyant.

- Ma chère femme, qu’est-ce qui t’amène ?

- Ton gros balourd.

- Oh ! Et deux choses : je t’ INTERDIS de l’appeler ainsi et deux qu’est-ce qu’il fait en uniforme ? (Lorsque je lui ai tout raconter, il se met à rire.) Il n’a pas totalement tort et en même temps pas totalement raison. En tout cas il a gagné. il voulait sûrement te voir en uniforme. Et sinon qu’est-ce qui t’emmènes ?

Je voulais lui parler mais avec Gisou à côté ce n’est plus pareil.

- Tu viendras avec nous cette apm en ville ?

- Bien volontiers. Et c’est tout ? (Je fais la grimace et torture mon calot.) Dis moi Gisèle et si tu nous laissais ? Nous viendrons dans une petite heure. Et puis, comme vous voulez aller affronter la foule dans les magasins, autant que l’on mange tôt, non ? Le soleil se couche tôt en plus en cette saison. (Il s’est levé et approché d’elle. Et tout, en la raccompagnant à la porte qu’il ouvre. D’un doigt, il range une mèche folle derrière l’oreille de Gisou puis sa main redescend pour saisir la sienne. Je regarde leurs doigts se chercher et se joindre. Leur baiser est rapide. Il reste à la regarder s’éloigner comme il le faisait avec moi. Debout jambes écartées, mains derrière le dos, visage impassible. J’aimerais être télépathe pour connaître ses pensées.) Alors ? Que voulais-tu me demander d’autres ?

- Rien de spécial, simplement être un peu seul avec toi.

Il sourit et se met à à ranger son bureau.

- Ce fut comment ce stage de ski ?

- Oh super bien. Il y a….

 

 

 

Finalement j’ai gardé l’uniforme. Je vois toutes les filles et les femmes me regarder en souriant. Le regard des hommes est différent. Chez certains, parfois une teinte de nostalgie et chez d’autres presque de la haine. Je préfère celui des femmes.

 

Dans ma tête le listing des membres de la famille s’affiche avec une croix ou pas derrière. Selon si j’ai ou pas un cadeau pour elles. Et mon dernier week-end en centre ville de Salon m’y a bien aidé mais a aussi vidé mon escarcelle.

Bref !

- Richard tu pourrais m’avancer des sous que je te rembourserai.

- Et tu me les remboursera quand ?

- Le mois prochain.

- Le mois prochain tu n’auras plus de revenus puisque t’es viré de Salon.

- Quoi ?

Ma peau mâte a du, sur le coup, prendre une teinte cireuse. Gisou tape sur le bras de son mari.

- Tu es méchant ! Et toi, arrête de prendre tout ce qu’il te dit pour argent comptant. Viens, montre-moi le pantalon qui te plaît.

- Heu, ce n’est pas pour un pantalon.

- Ma très chère Gisèle. Durant ces quatorze prochains mois encore il n’a plus besoin d’avoir sur ses fesses que les pantalons de son uniforme.

- Oui compte là-dessus.

- Que je compte sur quoi mon garçon ? Que tu n’en mettes pas ? Il est vrai qu’avant toi, je ne connaissais personne pouvant traîner autant en slip que toi.

Deux jeune filles passant à côté de nous à ce moment là, ont un immense sourire en me regardant.

- Richard voyons !

Merci Gisou ! Des fois je pense que Richard le fait exprès de me mettre dans l’embarras, une sorte de sadisme ou une façon de se venger de tout ce que je peux leur faire endurer.

 

 

 

 

- En fait cet après-midi tu n’as rien acheté.

- Bin non. Entre vous qui me colliez et ton père qui s’est foutu de moi pour tout, j’ai passé une super après-midi. Sors de ma chambre !

- C’est pas ta chambre, c’est le bureau de Papa.

- Fais-moi en plus, comprendre que je n’ai pas de place à moi ici et ma journée se finira en beauté.

Je lis couché sur le lit, ne conservant que le tee-shirt et le pantalon de l’uniforme, j’ai juste enlevé le pull cravate et chemise. Mais que je compte bien les remettre pour le repas et demain dès que je sortirai de cette pièce.

Véro se laisse tombée à côté de moi.

- Tu lis quoi ?

Je la regarde. Elle a l’air sérieuse.

- «Préparation au brevet élémentaire des sports aériens V : Aérodynamique et mécanique du vol». Je l’ai déjà lu mais je…

- Non mais je te le demandais pour te faire plaisir car je sais que tu ne lis que des trucs barbants.

Elle se tourne et couchée sur le dos croise ses mains sur son ventre. Ses yeux fixent le plafond. Je ferme le livre et la fixe elle. Je m’assieds sur les talons.

- Qu’est-ce que t’as ?

- Moi ? (elle me regarde trente secondes puis refixe le plafond.) Rien. J’ai jamais rien, je m’emmerde. Ma vie est d’une lenteur, d’une inutilité sans borne.

- Encore deux ans et avec ton bac tu pourras te casser…

- Deux ans… c’est trop long. Je t’envie.

- Moi, ça fait deux ans que je t’envie. Tu as la vie dont je rêverais.

- T’es pas fini, toi ?

- C’est aussi ce que les mecs à Salon me disent tout le temps.

- Et qu’est-ce que tu m’envies ?

- Ton père, ta mère, ta famille quoi. Tu ne réalises pas la chance que tu as.

- Hum qu’est-ce que vous faites tous les deux enfermés ici.

- On cause Gisou. On cause. Râles pas. Pour une fois où elle ne me tape pas dessus.

Véro se redresse avec un grand sourire que je connais que trop.

- Oh ça, cela peut s’arranger !

Mais je suis déjà derrière sa mère.

- Gisou protège-moi !

Elle secoue la tête.

- Vous deux ! (Je passe mes bras au-dessus de ses épaules et mets ma joue contre la sienne. Elle les enlève, se tourne pour me regarder en souriant.) Oh toi ! Aller passe devant. A table ! Et toi, la brute, vas chercher ton père et tes sœurs.

 

 

 

 

 

 

 

,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1Après Midi

Publicité
Publicité
Commentaires
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 628
grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
Newsletter
0 abonnés
Publicité