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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
31 janvier 2011

Robert dimanche 25 Décembre 1977 Noël 3

Robert dimanche 25 Décembre 1977 Noël 3

 

J'attrape le truc qui me secoue et le bascule sur le lit puis me couche sur elle.

- Lâche-moi, tu m'écrases.

- Fallait pas me prendre pour un prunier.

Je me recouche. Elle lève la tête les yeux fermés.

- Je peux les ouvrir ?

- Oui, pourquoi tu pourrais pas ?

- Maman m'a dit que je je ne devais pas te regarder si t'avais pas la couette sur toi.

- Dis-moi, Yvy fait-il chaud dans cette pièce ?

- Oh non ! Tu fais comment pour survivre ?

- Sous la couette il fait chaud, tu viens m'y rejoindre ? Je soulève légèrement la couette.

Elle se met debout et disparaît dans les escaliers en courant.

 

 

- Debout !

Je m'assieds sur le bord du lit en grognant.

- Il est huit heures, c'est trop tôôôt !

Je me prends mes vêtements sur la tête.

- Tu m'énerves, habilles-toi ou tu vas te retrouver en-bas dans ta tenue actuelle.

Je souris et le fixe.

- Chiche !

- Emmerdeur ! On a pas le temps, en bas, tout le monde t'attend.

La porte s'ouvre d'un coup sur un mini truc roux qui me fonce dessus.

- Le Papa Noël mis plein de cadeaux sous le sapin !

Derrière débarquent Véro et les jumelles.

- Oups !

Véro se tient au chambranle de la porte et se fait percuter par les deux autres boulets.

Moi, je serre Coco contre moi, dos à moi,entre mes jambes.

- Je te préviens Richard à ma prochaine visite, je viens avec un verrou et un radiateur !

Ce dernier se met à rire et referme la porte et poussant les trois zonzons.

 

Cinq minutes plus tard, je descends en portant un Coco

- Ah enfin ! Tu te prends pour une star pour te faire attendre comme ça ?

- Mais Mammema je suis pas une stars, je suis un Tsar !

- Toujours aussi modeste mon petit.

- Pourquoi être modeste quand on est moi ?

 

Coco me tire la manche.

- Viens, le cadeau pour toi est trop lourd.

Je la laisse m'entraîner. Le paquet est non seulement lourd mais aussi assez encombrant.

- C'est quoi ? Des briques ?

- On t'aidera à le monter dans ta chambre.

Pas de ruban mais des mètres de papiers. Un papier collant après l'autre, je l'ouvre. Oh un poêle à bois ! Cool !

- On a pensé que ce ne sera rien pour toi de monter des bûches au second.

- Tant que ma chambre n'est plus un congélateur, moi ça me va.

 

- C'est une blague Papa ?

- Pourquoi on a toutes droit au même cadeau merdique que lui ?

- Mais il n'est pas merdique du tout, moi je le trouve formidable. Et puis Marthe, des poêles Gaudin en fonte et céramique ça a du coûter un bras. Mais bon tu aurais peut-être préféré une poupée ou un nounours.

Vu le regard que je viens de me prendre, je pense que je l'ai vexée.

 

En attendant, j'abandonne mon cadeau pour aller me chercher un mug de café mais je ne suis pas encore dans la cuisine que toutes les filles hurlent mon nom.

- Posez-le sur le poêle.

En fait là, j'ai la même sensation qu'il y a un an, ne pas être à ma place. Le mug dans une main, la cuillère dans l'autre, je touille en les regardant.

Il y a les parents assis sur le canapé ou leurs fauteuils, les filles entassées sur le grand tapis et à côté de l'escalier, il y a... MON poêle avec à côté des cadeaux, j'en compte six. Peut-être est-ce ma faute mais là, mon tas est à l'extérieur de tous les groupes.

Il n'y a plus de cadeaux sous le sapin, ils parlent tous en même temps, je suis seul dans la cuisine. Je porte le mug à mes lèvres mais le café ne les atteint pas.

Mon regard croise celui de Richard qui tourne la tête vers Papapa qui se tourne vers moi. Ils se lèvent, synchrones.

Mon mug est sur l'évier, plein.

Moi, j'ai mis mes baskets.

Peut-être mon inconscient qui m'a fait oublié les cadeaux. L'école puis le Piège, un Monde impersonnel où je peux me noyer, où je suis entouré et seul, où je dois donner le meilleur et le pire de moi car je sais que l'on me déteste pour mon "meilleur".

Ici, je me sens en cage, en représentation, hors et sous leurs regards, leurs attentions.

La pente est raide pour monter à la chapelle, j'ai l'habitude de courir sur du plat.

La porte est ouverte, je la pousse.

Dedans des gens discutent devant l'autel.

Je me signe et cherche une place dans l'ombre, je fais semblant de prier puis je me surprends à Lui parler comme quand j'étais petit.

Au loin, je vois le vieux curé s’approcher.

Soutane noire, il me fait penser à un Camerer de petite taille et plus vieux. Il me regarde, je baisse les yeux, pas envie de parler.

Une main se pose sur mon épaule.

- Dans le confessionnal de-suite !

Je le suis.

En fait, je suis content, j'ai besoin de parler, de poser mes questions à haute voix. De répondre à d'autres questions.

Il n'a pas ouvert la petite fenêtre. Il n'a pas la même voix que Camerer, ne s'énerve pas comme lui.

Il me dit :

- Vas ouvrir tes cadeaux, dis juste merci et accepte d'être heureux car ça, c'est toi aussi. Tu as le droit d'être aimé et heureux.

En fait courir dans une descente c'est craignos.

Devant la maison, il y a une coccinelle jaune, celle de Michel. Qu'est-ce qu'elle fait là ? On ne devait pas aller chez eux ?

J'enlève mes baskets.

Personne dans la cuisine.

Je verse mon café dans une petite casserole que je fais chauffé trente secondes puis de nouveau dans mon mug.

Les parents ont l'air de ne pas avoir bougé. Les filles ont disparu, seule Coco monte un circuit de train en bois sous la table.

Pourquoi "sous la table " ?

Je vais embrasser Isabelle et l'empêche de se lever du rocking-chair, on dirait une baleine échouée, puis son mec.

- Tu sais que ton jeans est troué ?

Je lui montre mes mains.

- J'ai les stigmates. (Et là, déclenchement du plan hors sec. Heureusement j'ai fini mon café car Mammema m'enlève mon mug et je me bat contre Gisou qui veut m'enlever mon pantalon pour voir mes genoux.) Stop ! Je vais bien, tu t'arrêtes, je ne suis pas en sucre.

- Oh cette voix, il où mon petit frère avec sa voix aigu et son accent à couper au couteau ?

Je regarde Isabelle. D'abord surpris puis je l'embrasse à nouveau et lui glisse : Merci !

 

Je redescends cinq minutes plus tard en short, saisis mes cadeaux et vais m'asseoir entre Sylvie et Gisou.

- Allez-y, faites-vous plaisir !

 

Coco m'aide à arracher les papiers des paquets pendant que Gisou tente sans succès de me faire hurler avec son alcool à 90° sur mes paumes.

- C'est quoi ?

- Un walkman Coco, comme ça je pourrais écouter des enregistrements tout en courant. Merci Mon colonel !

Je prends une claque sur la tête qui me fait rire.

- Et ça ?

- Rhôô non ! Qui a osé ? C'est un affront que je ne pardonnerai jamais !

Derrière moi, Rémy se met à rire.

- Ouvre l'autre.

Coco s'acharne sur un papier plastifié qui lui résiste, je l'aide, laissant des traces rouge d'éosine dessus. Un boîte en bois contenant une bouteille d'hydromel.

- Purée Rémy, entre ça et vouloir me faire apprendre l'alsacien, tu t'es surpassé.

- Il fallait bien, vu le niveau des cadeaux de ton père et de Papy.

J'ai envie de lui dire que je préfère les cadeaux des deux autres, mais n'en fais rien car il m'a fait rire.

Je glisse dans le walkman, une cassette pour apprendre le swahili et mets le casque sur mes oreilles.

- Moi, moi, moi !

Je le mets sur la tête de Coco qui fronce le nez, tire la langue puis me le rend.

- Y comprends rien !

On se met tous à rire.

Je me laisse aller en arrière, la tête renversée sur le dossier du canapé, je croise le regard de Richard, sérieux. Je lui souris, je ferme les yeux. Je suis bien, je suis heureux, ici c'est chez moi ! C'est MA famille, j'y ai ma place. Et dans dix-huit mois et bien, on verra bien !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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