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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
8 octobre 2010

Robert Mardi 15 février 1977 Justine

  Robert Mardi 3 février 1977 Justine



Je ne sais pas ce qui me réveille mais c'est trop tôt pour moi, ma montre indique juste onze heures du matin. Je vais me remettre sur le ventre et replonger dans mes rêves lorsque je comprends que je dois impérativement descendre.

Et flûte, pourquoi doit-on toujours se taper la soupe le soir, surtout qu'elle était super bonne et que j'en ai bien repris trois fois. Bon aussi, je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même !

En plus, l'air dans la chambre est gelé et de voir mes vitres givrées finit de m'empêcher de lambiner. J'attrape juste un pull et un pantalon et tout en enfilant mon tee shirt, je dévale en slip les deux étages pour buter quelques marches avant le rez-de-chaussée dans une fille aussi grande que moi avec des yeux noirs en amande absolument magnifiques. Je bégaie un salut incompréhensible puis finis les trois dernières marches à reculons pour me retrouver dans les bras des jumelles secouées d'un fou rire. Je leur abandonne mes fringues pour filer dehors. A mon retour, elles ont disparu et je m'habille rapidement sous les sarcasmes de Rémy et Papy.

- Alors Justine te fait perdre ton pantalon ?

- Rémy c'est sa langue qu'il a avalée.

Je trouve Rémy et Papapa drôles, ni l’un ni l’autre.

- Gna gna gna. Rémy, Qu'est-ce que vous faîtes ici ? Pourquoi Maïté n'était pas avec vous ? Et c'est qui cette fille ?

Papapa s’éloigne après avoir posé sa main sur l’épaule de son fils et me désigne du doigt.

- Aïe, la machine à questions s'est mise en route, bon courage mon fils. Ah et toi, ta mère te fait dire qu'on mange dans moins d'une heure, donc tu ne vas pas piller la cuisine.

Ma mère ? Ah oui Gisou. Mais j'ai faim moi ! Tant pis je me contenterai de boire du lait.

- Alors Rémy ? C'est qui cette fille ?

Une voix de fille derrière moi, me fait sursauter.

- C'est de moi que tu parles ? Tiens Rémy, je dois te donner Marine.

Il me désigne de la tête.

- Passe-la un peu à ce jeune malandrin pendant que je finis de réparer ce truc.

Son sourire est plus joli que le truc bavouilleux qu'elle me tend. Je fuis devant elle en faisant non des mains et en tournant autour de la table. Lorsque je passe derrière Rémy, il me fait un croche-patte et je me retrouve à plat dos sur le sol.

Et elle vient se mettre au-dessus de moi.

- Ah bin, voilà ! Mon nom, c'est Justine et je suis la copine des jumelles depuis la maternelle. Et toi t’es Robert.

Elle me pose le bébé dans les bras et je la vois remonter les escaliers en courant. Contrairement aux filles, elle n'est pas en robe mais en jogging.

- Tu ne veux pas que je remonte son truc à musique et toi tu la prends car moi là, heu, très peu pour moi. Non, Rémy, quelle horreur, elle bave. Je tiens le bébé baveur à bout de bras et regarde la bave couler au sol et sur son espèce de sac de couchage. C’est dégueulasse ! Rémy pitié, j'en fais quoi ? Rémy bordel, bon je la pose par terre comme ça elle n'ira pas plus loin.

Il ne me regarde pas mais le ton de sa voix n’est pas tendre.

- Tu la poses, je t'explose.

La mienne est plus geignarde j’avoue.

- Mais je n'ai pas demandé à l'avoir moi. Et puis... Je cherche une excuse. J'ai envie d'aller aux toilettes, je ne pourrais pas avec elle.

Il soupire.

- Tu en viens.

Et zut !

- Oui mais pour le reste. Tu imagines, je la pose sur mes genoux pendant ce temps ? Son microscopique tournevis toujours maintenu sur la vis, il tourne la tête vers moi. Heu, bon, ça va, j'ai compris ce regard. Rémy pitié, fallait réfléchir avant de la faire, moi je n'aurai pas d'enfant, comme ça je m'embêterai personne avec.

- Ouais, ta mère aussi n'aurait pas dû t'avoir, tu nous aurais pas emmerdé.

Là, même si je suis blessé, je suis tout à fait d’accord avec lui.

- Dans le cas présent, si elle ne m'avait pas eu, je ne serais pas en train de me faire baver sur les mains par ta fille. Et désolé, si mes parents m'ont eu. Mais honnêtement, vu mon enfance, je me serais passé, bien franchement, d'exister.

Il a enfin fini et pose son tournevis et se lève. Il me tend les mains.

- Donne-moi ma fille et désolé. Je ne pensais pas ce que j'ai dit.

Je me débarrasse du fardeau baveux. Ça finissait par être douloureux de la tenir ainsi à bout de bras.

- Oh ne le sois pas, je le pense moi-même chaque jour ou presque que Dieu fait.

Cette fois c’est une voix grave qui me fait sursauter.

- Et qu'est-ce que tu penses ?

Papapa tend les bras à Rémy pour prendre Marine, je l'empêche de marcher dans la flaque de bave. Ces trucs c'est tout petit et ça a une capacité de production sonore autant que de divers fluides qui m'horrifient.

- Attention je vais nettoyer ! Je disais à Rémy que j'étais d'accord avec lui que je n'aurais pas dû naître.

Lorsque je reviens avec la serpillière, Rémy fait la gueule et Papapa, Marine dans les bras me sourit. Mais je ne comprends pas pourquoi.





- Et je pourrai venir voler aussi ?

Je fixe la jolie brunette d’abord surpris puis enchanté.

- Oh oui Richard, avec moi dans le 800, allez dis oui.

- Pas aujourd'hui, là, tu vas d’abord prendre en main l'ASK. Et avant tu devras te mettre en situation d'instructeur dans le 800 avec moi, et on verra si tu gères un élève qui s'affole.

En fait elle est sympa comme fille.

Par contre, moi qui espérais des vacances tranquilles sans les jumelles, avec donc une Véro moins chiante, là c'est mal barré.

En plus maintenant, il y a un truc en plus, tout petit avec des cheveux blonds en pétard sur la tête qui passe son temps à hurler, à baver, à vomir et qui pue.

Et maintenant le nouveau jeu des parents est de vouloir me la mettre dans les bras.Et moi, je les fuis.

Finie la douce chaleur du rez-de-chaussée, je préfère la sécurité du froid polaire de ma chambre.



En attendant le repas du soir, je commence la nouvelle maquette que Rémy m'a apportée, une goélette du dix-huitième siècle. Moi qui n'aime que les avions, à chaque vacances, j'ai une maquette de bateau en plus dans ma chambre.

- Alors elle te plaît Justine ? Véro se vautre sur mon lit puis se glisse sous ma couette. Et enfin s'assied le dos contre un mur, mon oreiller dans ses bras. Mais ça caille ici.

- Hé ! tu pourrais toquer avant d'entrer.

- Pourquoi faire ? Tu toques toi avant d'ouvrir en grand notre porte à chaque fois que tu passes devant.

Je souris, content de moi et me lève en soupirant pour refermer la porte.

- Non. Mais ce n'est pas pareil. Et puis, je ne rentre pas et ne reste même pas devant. Sors de mon lit !

Je la vois remonter ma couette.

- Bin si, c'est pareil. Non, j'ai froid.

- Frileuse.

Je l’entends s’agiter sur mon lit mais je l’ignore. Ça l'énerve.

- Alors t'as pas répondu pour Justine.

Elle est drôle l’autre, je vais peut-être lui répondre : Oui elle me plaît, j’aimerais la sauter.

- Elle n'est ni rousse, ni blonde.

- Et ?

Et quoi ? Elle m’énerve à jouer celle qui ne comprend pas.

- Tu es rousse et Caths est blonde.

- Le jour où je tombe sur ta Cath, je la dépèce vivante.

Là, elle me fait rire.

- J'aimerais voir ça, deux tigresses se battant pour moi.C’est vrai que ce serait le rêve, les voir toutes les deux se battre. 

- Robert regarde.

Je me retourne.

- Non pose-ça ! Elle a pris ma maquette de Spitt et fait mine de la jeter. Pourquoi tu fais ça ? Je ne détruis pas tes affaires moi ?

Cette fille m’énerve à un point. Et son sourire, là, fait peur !

- Si tu la fais voler, je veux aussi voler avec toi.

Je hausse les épaules, pas moi qui décide pour ça.

- Madame la jalouse, débrouille-toi avec ta castratrice de mère.

- Je peux l'être aussi.

- Être quoi ? Oh ! Essaie mais pitié maintenant pose cet avion et fiche-moi la paix.  C'est ma première maquette, à chaque fois que je la vois, je lui trouve des défauts supplémentaires. Oh et puis si ça t'amuse de tout casser gratuitement, vas-y. Ce n'est pas moi qui me ferai punir. Quoique, ils risquent de trouver pleins de trucs à me reprocher. Je me tais un instant avant de reprendre tristement. Je me demande pourquoi je suis né. Ma fée marraine a dû me maudire à ma naissance. 

Nouveau silence car je viens de me poser une colle à moi-même. C’est qui déjà ma marraine ? Ah y réfléchir je n’en sais fichtrement rien.

- Non, mais j'hallucine, monsieur joue les dépressifs alors que Papa achète un avion pour ses beaux yeux.

Je hausse les épaules.

- C'est ton grand-père qui l'a acheté. Et la couleur de mes yeux vient d’une mutation génétique ce qui veut dire que je suis taré.

- T'es trop con !

Je lui montre la porte du doigt.

- Sors d'ici !

Elle secoue la tête.

- Non, j'suis bien là.

Et flûte, je la laisse parler dans le vide, jusqu’à ce que je réalise que je ne l'entends plus.

Elle dort. la maquette posée sur la couette. Sans bruit je la récupère.

Bon maintenant j'espère qu'aucun parent ne va monter sinon je vais en prendre pour mon matricule alors que je n'y suis pour rien. Ras le bol !

Je déteste cette fille.





Tiens. On toque à ma porte ? Qui est cette perle rare ?

- Oui ! heu non, non, attends !

Je suis sur la poignée en un éclair, empêchant Justine de l'ouvrir totalement.

- Je dérange ?

Cette fille est franchement différente de ses copines.

- Oui, enfin non, non. Kepassa ?

Faudrait que je me décide, là j’suis pas crédible et je le vois à son sourire.

- On m'envoie te chercher pour manger.

Ouf c’est que pour ça.

- Oki, je viens.

Elle commence à s'éloigner puis fait demi-tour. Je la suivais des yeux.

- Tu n'as pas vu Véro ? Elle a disparu depuis deux heures. On ne la trouve pas.

Jouons l'étonné.

- Heu non. Tu sais Véro et moi c'est plutôt tendu.

Grand sourire… pas plus convainquant… je suis trop nul ! Elle remonte les quatre marches.

- Tu ne sors plus avec elle ?

Là, par contre, je ne fais pas semblant d’être surpris.

- Quoi ? Qui t'a dit ça ?

Elle a alors, un sourire moqueur… mais si… joi.

- Bin elle.

Là, reste bête, oui bête. Comme l’imbécile que je suis qui croyait stupidement que la question était réglée depuis longtemps.

- Oooooh ! Elle est gonflée. Et bien, s'il te plaît garde ses allégations pour toi d'accord ? Car je n'ai pas du tout la même vision des choses qu'elle. Oh purée, oui, je la trouve très très gonflée. Je ferme la porte énervé puis vais secouer une couette d'où émerge un truc plein d'ongles. Aïe !  Debout ! Faut descendre manger. Alors comme ça on sort ensemble ?

Debout sur mon lit, elle commence par me regarder surprise puis se met à sourire. Elle descend du lit, vas à la porte, l'ouvre mais avant de sortir et de refermer celle-ci derrière elle, me lance :

- Et bien écoutes, tu m'as jamais dit que tu avais rompu, donc oui !

Mais je vais la tuer ! Ma porte claque devant moi et je l'entends se mettre à descendre en courant.

Je la suis lentement et sans bruit, luttant contre des envies de meurtre et de trucidage en règle.

En bas, je vais directement me laver les mains. Lorsque j'arrive à table. Papapa me fait signe de venir m'asseoir à côté de lui. Heu, comment dire, non très peu pour moi. Et là, c'est Yvette qui vient s'y asseoir laissant libre la place entre Véro et Justine. Mieux ou pire ? Je verrai bien.

De l'autre côté de la table, Papapa ne me quitte pas des yeux.

Aïe, aïe, aïe, je fais en sorte de ne pas une seule fois mettre mes mains sous la table, ni réagir.

Toujours sourire, bien mâcher sans montrer que je souffre car Véro me trucide la cuisse gauche tout en blaguant gentiment avec ma voisine de droite. Je déteste cette fille ! Aaaïeee !

Je suis content quand le repas se termine, et j'aide à débarrasser quand à la sortie de la cuisine, Papapa passe derrière moi, et un bras autour du cou, il m'entraîne dehors ainsi colleté, penché en avant.

- Véronique était où ?

Non pitié ! Bon autant dire la vérité.

- Quoi ? oh ! Dans mon lit. Je le vois devenir rouge. C'est bon, pas besoin de faire une crise d'apoplexie, moi, je n'y étais pas dans mon lit, j'étais à mon bureau. Elle est venue me menacer de casser toutes mes maquettes si je sortais avec Justine. Le truc, c'est que Justine est mignonne mais n'est pas assez féminine pour moi. Et comme on se pelle dans ma chambre, d'ailleurs au passage, un petit chauffage ne serait pas de refus. Elle s'est mise sous la couette et s'est endormie. C'est pas tout ça mais je suis dehors en chaussettes et Gisou va me tomber dessus parce que j'aurais dû mettre des chaussures.

Il melâche et je lui fais face.

- On s'en fout de tes chaussettes. Mais tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?

J’enfonce les mains dans mes poches.

- Oui, c’est la vérité. Pourquoi ? Justine le sait. Elle aussi est montée dans ma chambre. Comme il n'y a pas de verrou. Ah oui ça aussi j'aimerais bien un verrou. Non parce que moi je commence à en avoir marre que tout le monde prenne ma chambre pour un hall de gare.

Il a l’air de chercher ses mots.

- Mais tu vas nous rendre dingues.

Bin oui, bien sûr c’est évidemment moi la cause de tout.

- Moi ? Mais... je n'ai rien fait.

Il me fixe.

- Et tu crois que Richard va gober ça ?

Je hausse les épaules. Ai-je le choix ? Ou plutôt a-t-il le choix ?

- Il faudra bien car c'est la vérité…  Encore une fois !

- Bon et bien va dans ta chambre, on en reparlera.



Au premier, la porte de la chambre des filles est ouverte et Véro est juste à l'entrée.

Je la plaque contre la porte, d'une main sous la gorge.

- Toi, un jour, je te démonterai ton joli petit visage et même les éboueurs, ils ne voudront plus de toi.

En montant dans ma chambre, je l'entends pleurer mais je m'en fous. Je sais que je ne lui ai pas fait mal. Maintenant j'attends les parents… qui ne viendront pas.






















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