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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
12 novembre 2010

Robert Jeudi 14 Avril 1977 le mur 1

Robert Jeudi 14 Avril 1977 le mur 1



C’est le long hululement de la sirène de l'alarme incendie nous jette dans la cour en pyjama, drapés dans notre couverture.

Le règlement est strict : dans ce cas de figure, nous devions descendre en moins de trois minutes dans la cour de l'école.

Pour une fois toutes les portes des diverses issues se trouvent grandes ouvertes et nous avons autorisation et même obligation de courir dans les couloirs.

Je n'eus pas besoin de compter les garçons de mon groupe, il manquait deux bonshommes à l'appel... encore au lit ou ayant fait le mur, seul moyen de le savoir : remonter dans leur chambre.

Cela impliquait deux choses toutes aussi désagréables pour moi : Demander l'autorisation au capitaine Gâches et donc lui avouer mon défaut de surveillance. J'étais le Major de ma section, ces garçons étaient sous ma responsabilité et ils manquaient à l'appel.

- Bob tu vas faire comment ?

- T'es mal mec !

- Ils font chier Antoine et Damien, nous allons être tous punis à cause d'eux.

Devant moi, les têtes se dégagèrent des couvertures et les dos se redressèrent. L'ordre tomba finissant de me glacer.

- Garde à vous ! Je mets un certain temps, trop longtemps certainement à me retourner et saluer. Le sourire du capitaine me glace. Il me semble l'entendre réfléchir tout haut à toutes les possibilités de sanctions qui s'ouvraient à lui. Alors Monsieur, toujours Grondin et Charcot ? Cette fois vous ne pourrez pas les couvrir mon garçon.

- Mon capitaine, je demande l'autorisation de remonter dans les chambres.

2

Son rire ne fut partagé par aucun d'entre nous.

- Cinq fois que je les loupe ces deux petits salopards. Vous savez comme moi jeune homme que ces deux délinquants, s'ils sont au chaud dans un lit, ce ne sera pas dans celui de l'école. Mais montez, montez, je vous suis pour le plaisir de goûter à votre déconvenue.

Abandonnant ma légère protection contre le froid, à l'élève directement derrière moi, je me mis à courir en direction du bâtiment. Le pas lourd de Gâches se fait entendre derrière moi, je ne le sèmerai pas avec ces maudites pantoufles. Au bas des escaliers j'abandonne ces dernières puis avalant les marches trois par trois j’essaie de creuser la distance. En même temps je tente de trouver une solution mais je n'arrive qu'à prier pour que nos deux abrutis aient décidé de revenir.

La porte de leur chambre trouvée fermée, claque contre le montant du lit de Damien. La main du capitaine se pose sur mon épaule. Devant nous deux lits vides, les draps en vrac sans couverture. Sur les chaises des deux bureaux, les uniformes réglementairement rangés. Je ne peux réprimer un léger sourire mais contiens le soupir de soulagement qui ne demande qu'à sortir. Par contre je peux m'empêcher de plier sous la pression de la main qui me broie l'épaule tout en sursautant lorsque il envoie dinguer la chaise et son contenu.

- Les salopards ! Les salopards ! Aller chercher tous vos camarades, votre nuit est finie !

En bas des escaliers plus de pantoufles. Gilles me rend ma couverture. Devant ma section seule encore dans le froid, Richard en grande discussion avec les caporaux se tourne vers moi .

- Monsieur, peut-on savoir d'où vous venez ?

- J'ai dû accompagner le capitaine qui voulait faire une inspection des chambres, mon colonel.

3

- Pieds nus ?

- On m'a volé mes pantoufles mon colonel.

- Vous me décevez jeune-homme, Camoufler ses incapacités derrière une accusation n'est guère digne d'un major. Vous passerez à mon bureau pour les récupérer et prendre connaissance de votre sanction. Messieurs rompez, remontez à vos chambres.

Dans nos chambres ce n'est pas le Mistral qui a sévit mais carrément une tempête venue tout droit de Sibérie. Le capitaine s'étant amusé à vider tous les divers contenants de nos chambre aussi bien dans les chambres que dans le couloir. De plus, les fenêtres étant grandes ouvertes, il règne un froid polaire aggravé par un monstrueux courant d'air qui fait s'envoler en tout sens les feuilles de papiers. Bien sûr, deux chambres ont les plus soufferts de sa vindicte.

- Vous avez une heure messieurs et interdiction de fermer les fenêtres, cet étage a un grand besoin d'aération.

D'abord moroses nous nous mîmes au rangement. Jacquemin dont seule l'armoire avait été visitée vient nous prêter main forte dans la notre une fois la sienne finie.

- Waouh trop chouette ces avions. Ils volent bien en plus.

Récupérant l'avion en papier ramassé sous mon lit, il le relance en travers de la chambre puis dans le couloir. Eh les gars, profitons que les fenêtres sont ouvertes et quitte à être punis que ce soit pour quelque chose : je propose un concours d'avions en papier, je fournis les feuilles ! Des protestations timides nous arrivent de certaines chambres vite cachées par les hourras montant de toutes les autres.

L'heure arrive bientôt à son terme et l'étage a retrouvé un calme plus ou moins relatif ponctué de quelques fous rire et de jurons proférés à voix basse.

- Attention les gars : Lancez !



4

Toutes les lumières des chambres s'éteignent en même temps et si dans les escaliers le bruit de nos pas avertissent le capitaine que nous serons à l'heure pour notre rendez-vous, une nuée de légers avions en papier de multiples tailles et formes a pris l'air à partir des nos fenêtres et lui font lever la tête.

Certains ne feront même pas quelques mètres se mettant en vrille dès la première seconde, alors que d'autres se laissant porter par l'air léger de cette fin de nuit de printemps iront en planant jusqu'au-delà des murs de notre école.











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