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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
6 décembre 2010

Robert samedi 25 juin 1977 fête de fin d'année

Robert samedi 25 juin 1977 fête de fin d'année

 

Richard m'arrête au détour d'un couloir.

- Dis-moi bonhomme, si je te dis presque trois cents filles, tu en penses quoi ?

Quelle drôle de question, trop pour moi en tout cas. Moi une me suffirait, quoique deux peut-être… ou trois. Mais trois cent, il est fou !

- Hum, une par élève du bahut. Plus une par membre du staff même si je ne vois pas Mademoiselle Dionis ou Madame Calliop aimer les filles.

Il sourit.

- Au moins t'es partageur.

- Bin écoute, tu m'aurais dit dix, j'aurais peut-être dit, c'est cool, ça roule, avec un temps de repos entre chaque pour recharger les batteries, mais deux cents ça me fait penser à un livre de SF où c'est comme ça qu'ils exécutent les criminels sexuels.

Là, j’ai réussi à la faire rire. Moi… faut que je pense à autre chose…

- Alors à ton âge, j'avais un certain niveau. Mais toi, tu me bats à plate couture. Tu es effrayant mon petit. Ta vantardise est vraiment, vraiment effrayante.

Là, j’enfonce profondément les mains dans mes poches. Il fronce les sourcils car c’est interdit, il me gonfle ! Je les ressors en soufflant.

- Quoi, tu voulais une réponse, je t'en ai donné une. Et puis pourquoi vantard ?

Richard lève les yeux au ciel.

- Toujours est-il que ce soir tu es à seize heures à l'appart...

- Je serai en ville avec les copains.

Il n’a pas apprécié d’être coupé.

- Et bien non. Maintenant tu es consigné.

Là, les mains sont hors des poches et moi… hors de moi.

- Quoi ? Non, ce sera notre dernier samedi. T'es dégueulasse de me faire ça.

Là, je ferais bien comme… les filles, taper du pied.

- Tu préfères quoi, trois cent filles ou tes copains ?

Il croit quoi ?

- Mes potes !

Richard se met à rire.

- Petit joueur. Puis il a un mouvement de recul. A moins que ?

Je fais non des mains, horrifié qu’il puisse juste penser à ça.

- Hé mais non, mais...

- Seize heures à l'appart, disparaît ou en plus je te mets aux arrêts jusqu'à seize heures. Et n'oublies pas : trois cent filles. Il va jusqu’à derrière son bureau puis se retourne en riant. Trois cent filles !

Je hausse les épaules et sort de son bureau sans lui dire au-revoir ni fermer sa porte. Ça lui apprendra, faudra qu'il lève son gros cul.

Dans mon dos, je l'entends crier :

- Corvées de latrines, ça te mettra dans l'ambiance.

Je l'ignore.

Direction le cours de maths.

Mais, hélas ! Gâche m’intercepte.

- Weissenbacher, Le colonel vient de m'appeler, avant d'aller en cours, retroussez vos manches et corvée !

L'enflure ! Je montre les manches de ma chemisette à Gâche et saisis le seau contenant tout le matos pour récurer les chiottes à fond. Je ne dis rien, mais j'ai au fond de moi comme un terrible sentiment de haine envers mon cher tuteur.




- Non Weissenbacher, vous ne pouvez pas sortir.

Monsieur Cohen me saisit le bras. Les copains m’entourent.

- Mais pourquoi ?

Après m’avoir donné chacun une tape sur l’épaule, la tête, les fesses pour Garrot, mais lui un jour je vais le tuer. Les copains s’éloignent.

- Ah ça, aller voir le colonel, c'est lui qui a biffé votre autorisation et signé à côté. Regardez !

Monsieur Cohen me montre la feuille où sont marqués tous les noms des élèves pouvant sortir, mon nom est dûment barré. Même sans qu'il me la montre, je le croyais. Pourquoi me mentirait-il ? Et l'autre salopard m'avait prévenu. Pourquoi faut-il qu'il ne m'écoute pas quand je lui dis non ?

- Mais purée c'est mon dernier samedi avec mes potes.

- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise mon garçon.

Il a l’air navré, pas autant que moi.

Bref je remonte dans ma chambre. Sur le terrain de sport que j'aperçois par la chambre de Claude, des collègues s'entraînent, je décide de les rejoindre.



- Cambre-toi davantage et pousse-plus sur tes jambes.

Je retourne sur la ligne de départ, cette maudite barre que le prof remet en place une nouvelle fois, me nargue.

Je m'élance mais du coin de l’œil je capte la silhouette de Richard qui pénètre sur le terrain de sport. Il doit être seize heures, oups ! La barre tombe encore une fois.

 

Tenu par le bras, je me retrouve projeté dans l'appart.

- Je t'ai dit seize heures, non ?

Je me retourne prêt à en découdre.

- Oui mais...

- Il n'y a pas de mais ! Je lève les bras car je vois arriver sa main, mais c'est pour m'attraper par le tee shirt et me propulser dans la salle de bain dont il allume la lumière. Tes vêtements sont sur la chaise. Tu as cinq minutes, active-toi ! Il sort, ferme la porte puis l'ouvre à nouveau. Et tu as intérêt à sentir bon le savon sinon c'est moi qui te lave ! La porte se referme. Dans cinq minutes, j'envoie Isabelle te chercher !

Je reste d'abord immobile les poings serrés avec une forte envie de fracasser la porte. Porte où il n'y a toujours pas de verrou.

Je le déteste ! et le lui crie.

- Je te déteste !



Quand Isabelle toque à la porte, je boutonne ma chemisette.

- Ouais entre !

Elle ne rentre d’abord que la tête.

- Zut !

- Ah ah !

Fermer la porte c’est un truc que personne ne sait faire dans cette famille ou quoi ?

- Papa a dit que je devais vérifier si tu sentais le savon. Mais vu l'odeur du parfum de Papa et tes cheveux mouillés, je dirais que tu penses qu'il sera dupe.

- Je me suis douché ! Elle s'approche et me tourne autour, même pieds nus maintenant je suis plus grand qu'elle. Je souris. Tu cherches quoi ?

- La vérité.

Je tourne en même temps qu’elle.

- Je me suis douché.

Elle passe une main contre la paroi de la baignoire, les deux contre la serviette puis s’approche de moi.

- Hum, la baignoire est mouillée, la serviette aussi. Fais voir. Elle me renifle dans le cou, sous les bras. Ouais on dirait que tu ne mens pas.

Je rigole.

- Purée, tu seras comme ça avec tes gosses ?

- Oh encore pire !

Elle a l’air sérieuse, pauvres gamins. Et avec son futur mec ? Mais je n’ose pas le lui demander.

- Alors ? On peut partir ?

Richard en civil est très chic dans un costume gris clair avec une cravate du même ton.

- Pourquoi je suis en unif, moi ?

Il hausse plusieurs fois les sourcils en riant.

- Tu te rappelles ce que je t'ai dit ce matin ? Trois cents, souviens-toi trois cents !

Gisou arrive de la chambre. Elle a une robe, waouh ! vert clair, sans manche, en tissu satiné, petite ceinture noire à la taille et jupe qui s’arrête aux genoux, qui si elle tournait, j’suis sûr qu’on verrait sa culotte. Oui bon, enfin bref ! Elle est trop belle. Faut que j’arrête de la regarder.

- Mon chéri, c'est quoi cette histoire de trois cents ?

Je passe entre Gisou et Richard pour aller mettre mes chaussures à l'entrée. En passant, je refuse en écartant la tête, le baiser de Judas de Gisou, la complice de mon tortionnaire.

- Il m'a dit que j'aurais trois cents filles à mettre dans mon lit si je venais avec vous et j'ai dit que cela ne m'intéressait pas que je préférais sortir avec mes potes et du coup il m'a puni et consigné.

Ma seconde chaussette à la main, je me redresse pour admirer l'effet de mon petit laïus sur Gisou.

Son regard va de Richard à moi puis de moi à Richard. Derrière elle, les filles font pareil, la mine outrée..

- Vous restez tous les deux ici, j'y vais seule avec… mes filles comme ça vous me garderez Coco !

Elle ouvre la porte et sort suivie des quatre filles. Coco, elle, vient m'entourer la jambe sur laquelle je suis debout comme un flamant rose, de ses bras levant la tête vers moi avec un grand sourire !

Sur le coup, j'ai l'impression que Richard va faire un AVC, mais non. Il saisit Coco comme un sac de patates sous le bras et me propulse dans la cage d’escaliers avec un pied nu, ma chaussette toujours à la main.

- Ma pompe et mon calot !

Je les vois tous les deux s’envoler au-dessus de la rambarde des escaliers loupant de peu Fanfan qui ferme la marche des femelles.

Je préfère fermer ma gueule, descendre les récupérer, puis doubler tout le monde jusqu'en bas, et là encore en flamant rose finir de m'habiller. On ne sait jamais que je finisse moi aussi par-dessus la balustrade.

 

En plus, on y va à pied, si je rencontre des collègues, je vais encore devoir m'expliquer. Marre !

 

Oh ! Maintenant je vois de quoi il parlait avec ses trois cents filles. Sur le fronton de la grande bâtisse : École privée catholique de filles.

Je me penche vers Richard.

- Ils ne me laisseront même pas entrer, puisque jusqu'aux dernières nouvelles, je ne suis toujours pas une fille !

Il s'arrête, se retourne et me fait face. Je recule d'un pas.

- Gisèle avancez, on vous rejoint.

Là, je mets un bon mètre entre lui et moi.

Il serre la main à plusieurs personnes.

- Oui, mon fils... Oui, à l'école militaire... Oui bien sûr, votre garçon y sera le bienvenu. Toi, viens ici. 

Me tenant par le bras, il m'entraîne dans une petite ruelle. Aïe ! Je vais m'en prendre une discrétos.

- Je t'ai emmené car j'estime que tu es le meilleur exemple de réussite pour notre école. Tu vas donc te comporter comme il se doit, as-tu compris ?  J’opine de la tête. Ce qui veut dire comportement exemplaire.  Hé ! J’ai toujours un comportement exemplaire, moi ! Même si tu as des critiques à émettre sur l'école, sur moi ou sur le Capitaine, tu les gardes pour toi, compris ?  Et quand on sera rentrés à l’appart, je pourrai? Car il m’en vient plein d’un coup. Tu es la meilleure publicité pour notre Lycée. Tu es bon élève et beau garçon.  Ouais bof ! Je fais la grimace. Il fronce les sourcils. Je lui souris. Donc, dès que tu as passé le pas de cette porte, tu oublies les filles et tu ne t'intéresses qu'aux garçons... du moins aux jeunes garçons pour leur donner envie de s'inscrire chez nous. As-tu compris ? Insiste-t-il 

Cette fois son discours n'a qu'un seul effet sur moi : je souris. Je vais oublier les filles et m'occuper des garçons. Mais après faudra pas qu’il m'enquiquine.

Il secoue la tête et soupire puis me pousse devant lui.

 

Gisou est assise dans une salle de spectacle, elle nous a gardé deux places où nous nous glissons, Richard me force à m'asseoir entre lui et Gisou. Coco quitte les genoux de sa mère pour venir sur les miens. Je la passe à Richard.

- Non Coco, pas aujourd'hui, tu vas m'empêcher de draguer les garçons. Si ce que je lui ai chuchoté à l'oreille fait hurler puis rire la petite, cela me vaut deux regards noirs des parents qui font plus peur à Coco qu'à moi. Elle se tait d'un coup.

 

Oh non ! On va se taper une pièce de théâtre.

Je me penche vers Gisou.

- Véro et Isa jouent dedans ?

- Non, Véro a tout refusé, sa sœur oui, dans la pièce suivante.

Cette fois je me laisse glisser dans mon fauteuil au maximum que mes genoux me l’autorisent, je suis en pleine désespérance.

- Oh non, deux pièces de théâtre, on va sortir d'ici demain matin.

Gisou me passe la feuille que j'ai refusée à l'entrée.

- Des extraits.

Je me redresse.

- Ouf !

Richard se branche vers moi.

- Tu n'aimes pas le théâtre ?

- Sais pas. J'y suis jamais allé mais c'est chi... hyper nul à lire.

Je ne comprends pas son air désespéré, ce que je n'aime pas lire reste nul quoiqu'il arrive !

 

Après deux heures pas trop ennuyeuses, je suis les parents dans la cour où des tables sont dressées. On y retrouve Isabelle.

- Isa, j'ai bien aimé ta pièce.

Voilà mission effectuée, elle est contente, je peux passer à autre chose…

- Merci ! Tu la connaissais ?

Quoi ? Oublie-moi pitié !

- Heu, non.

Maintenant elle me tient par le bras, elle a du voir mon regard aller loin, mais loin,.. Au-delà d’elle. Quoi encore ?

- On t'a donné envie de la lire ou d'aller la voir en entier ?

- Heu, non.

- Zut !

Bon, OK, je vais faire un tout petit petit effort.

- Pourquoi tu me poses cette question ? T'es déçue ? Si tu me passes le livre, je le lirai.

Déjà, je la vois un peu plus contente.

- Au moins je pourrais dire qu'on a donné envie à mon frère de la découvrir.

J'ouvre la bouche pour lui expliquer que non, sa pièce ne m'intéresse pas et que si je la lis ce sera juste pour lui faire plaisir mais en face de moi, Richard se passe le pouce sous le menton alors je la ferme. 

Passons à autre chose, du moins à une autre fille. Question de rhétorique philosophique : les filles sont-elles autre chose que des choses. Faudra que j’en cause à Claude…

- Elle est où Véro ?

Gisou m’a entendu et répond avant Isa.

- Pas là, du coup vous ne vous disputerez pas.

- Oh purée, j'aurais...

Richard refait le même geste. Il m’énerve mais il m’énerve !

Bon, il a dit trois cents filles. Je repère vite les cops à Véro du ciné et les chieuses du magasin. Enfin, celles du magasin… elles, ne sont pas vraiment ses copines. De plus, il est rigolo Richard sur les trois cents, il y en a les trois quart qui sont : soit trop jeunes, soit moches. Enfin… pas à mon goût. Quant aux mecs, malgré toute ma bonne volonté, les quelques garçons que je vois ici sont soit encore une fois trop trop jeunes soit, je ne sais pas, j'ai pas envie d'aller les brancher. Mais elle est où l'Autre, bordel !

- Viens, je vais te présenter des copines. Isa m'entraîne, ses bras autour de mon bras droit, vers un groupe de cinq filles. Robert, je te présente Alice, Carine, Joséphine, Julie et Valérie.

Outch ! Je souris. Richard m'a dit d'être aimable alors soyons aimable. Mais franchement Isa, tu pourrais te choisir des copines plus jolies. La seule qui est potable c'est Joséphine...

- Pardon, tu disais ? Désolé, je rêvais.

Elles se mettent à rire. Houla et leurs rires…

L’une d’elle, c’est quoi son nom encore ? Purée faudrait que je sois un peu plus attentif mais là c’est Véro que je cherche. Elle me montre mon épaule gauche.

- C'est quoi ce truc ?

- Oh ça ? Une fourragère. Bon ce n'est pas une vraie mais c'est une décoration pour distinguer les majors des autres.

- Oh ! nous aussi on a des majors.

Je regarde Isabelle avec un sourire narquois.

- Non, j'ai jamais été major et je m'en fous et Véro pareil. On sait que ça aurait plu à Papa mais franchement, nous, on s'en fout ! Et là, mon bac en poche, je rejoins Michel à Chamo.

- Non ? Tu crois vraiment que ta mère va te laisser aller vivre avec Michel sans que vous soyez mariés ?

- Je ne lui ai encore rien dit, je compte la mettre devant le fait accompli.

Houla, j'espère ne pas être là, ce jour-là. Mais je la soutiendrai moralement.

Il me semble apercevoir un truc roux au loin.

Je les écarte le plus doucement possible…

- Désolé, je vous abandonne.

C'est bien elle, mais… je dois courir pour la rejoindre.

- Véro ? Elle essaie de fuir mais je la force à me regarder. Elle a pleuré. Je sens une vague de haine monter en moi… je dois me calmer. C'est qui ? Les trois garces ? Elle secoue la tête. Viens on va voir les parents.

Elle se débat, essaie d’ouvrir mes doigts qui tiennent son poignet.

- Lâche-moi !

- Oh que non ! Je veux savoir qui t'a fait pleurer que je la bute. Un sourire, bon début. Alors ? J'attends.

Elle recommence à vouloir m’ouvrir la main.  Alors là cocotte, ne compte pas dessus.

Des voix de garçons me font me retourner.

- Ah ! Avec toi aussi, elle fait l'effarouchée la carotte ?

Ma main s'est ouverte et a lâché son poignet pour se refermer et percuter un nez… qui craque. Le mec hurle les deux mains sur son visage.

Moi aussi.

- Ma sœur n'est pas une carotte !

Les deux gars qui l’accompagnaient ne semblent pas rassurés. Véro se met devant moi et cette fois c’est elle qui me tient, les mains refermée sur mes biceps, elle tente de me faire reculer.

- Non Robert, non ! Viens !

Je ne suis pas d’accord.

- Non Véro je te laisserai pas te faire insulter et maltraiter.

Des gens entourent le garçon, un homme me fonce dessus et me saisit par la chemise et... il se retrouve au sol, et moi… à faire des pompes au-dessus de lui. Richard me redresse.

- Véronique vient ici.

- Papa. Il n'a fait que me défendre. Pendant le spectacle j'étais avec Camille et Élodie dans la cour et ces trois garçons sont venus nous voir. On leur a dit de nous laisser tranquille mais ils ont continué. Alors on est rentrée. Mais quand je suis ressortie seule. Ils m'ont coincée derrière la salle d'accueil mais je me suis défendue. Lui, il doit avoir la marque de mes dents sur sa main et lui très mal à l'entre-jambe. Et si Robert l'a frappé c'est parce qu'il m'a insulté.

L'homme s'est relevé, énervé et penaud et s'en prend maintenant au garçon à qui je pense… J'ai cassé le nez.

Richard et un autre père le retiennent car il est prêt à frapper à nouveau, mais sur son fils cette fois. Je comprends d'un coup beaucoup mieux pourquoi son fils est con. Avec un père pareil !

Joséphine me tend mon calot.

- Merci !

- Et bien dis donc, t'as une bonne droite, tu dois être musclé.

C'est la plus potable des cinq, je lui rends son sourire.




Par contre maintenant j’ai interdiction de m’éloigner de plus de trois pas des parents et les gens me regardent en chuchotant. Mais je me tape tous ses serrages de mains et son blablatage avec les parents d’éventuels élèves. Je dois répondre poliment aux questions et “vanter” les mérites de l’école. Me saoule mais alors ça me saoule ! 

Et là, c’est la directrice de l’école, jupe bleu marine et chemisier rose vif avec dix colliers presque à l’horizontal dessus qui vante sa propre école.

- Ah ces garçons. Je vous plains monsieur de devoir gérer trois cents de ces énergumènes. Richard sourit mais ne répond rien. J'aimerais être télépathe pour lire ce qu'il en pense. Enfin tout est rentré dans l'ordre. Asseyons-nous donc pour manger.

 

Gisou me force à m'asseoir entre elle et Richard, je laisse Coco squatter mes genoux, vu mon fait d'arme, je n’ai pour seul droit, celui de me taire. 

D'ailleurs, du buffet ce sont les parents et Isabelle qui nous ramènent nos assiettes. Dans la mienne, Richard a mis un gros tas de carottes râpées et autour la charcuterie. Les autres ont droit aussi à du taboulé, de la salade de pomme de terre ou de la salade de riz. Pas moi. Veut-il me faire passer un message ? En tout cas je ne le comprends pas.

Le garçon est trois tables plus loin. Il me fixe puis mimant de sa main un pistolet dont il me pointe. Je le fixe aussi, impassible, tout en mangeant.

Richard doit l’avoir vu lui aussi.

- En tout cas moi. J'aime bien les carottes.

Heureusement pour lui.

- Vaut mieux, t'en as épousé une.

- Pourquoi tu réagis comme ça quand quelqu'un dit que ce sont des carottes.

En vrai ?

- Les carottes sont des légumes insipides et fades, Véro, Gisou et Coco sont plus des flammes qui illuminent ou brûlent, des pandas roux ou des renards sauvages, doux mais insaisissables. Bref tout, sauf fades et insipides. Mais surtout parce qu'en disant ça, ils veulent les insulter. Toi, si tu dis à Gisou ou Véro, ma carotte, je ne ressentirais pas ça comme une insulte. Et puis là, en plus, il avait osé penser que j'étais comme lui, que j'avais les mêmes envies envers Véro que lui et ça m'a rendu dingue. Désolé !

Gisou se penche vers Richard.

- Richard, je vais divorcer pour épouser ce garçon.

- Chouette, je pourrais me trouver une jeune carotte de vingt ans.

Nous nous mettons tous à rire.




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