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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
14 mars 2010

Robert dimanche 11 janvier 1976 les rois

Robert dimanche 11 janvier 1976 les rois



Nous sommes rentrés depuis une semaine.

Semaine stressante et épuisante où pour nous souhaiter la bonne année et nous remettre au boulot, dès le mardi nous avons enchaîné les devoirs sur table de quatre heures et les interrogations orales, seul devant deux à quatre profs qui enchaînent les questions à une vitesse déroutante au début. Et même moi et Nevière, pourtant les deux meilleurs de la classe, nous en étions sortis incapables de savoir si nous avions ou pas réussi.

Il pleut et, confinés dans nos chambres ce matin, nous sommes tous sur nos devoirs, pour nous avancer et pouvoir sortir pour ceux qui le peuvent, soit aller à la piscine ou au gymnase l'après-midi.

Nevière passe la tête dans l'entrebâillement de la porte.

- Claude, ça te dit "les dents de la mer" cet après-midi?

- Ouais allez. répond Claude en levant le nez de ses bouquins.

Ma tête fait un drôle de “pok” quand je la laisse tomber sur mon cahier, pour accompagner ma déclaration de jalousie et de totale désespérance

- Vous avez trop de chance !

- Dans un an, tu pourras venir avec nous.

Un an c'est long. 

Dans un mois, j'aurais quinze ans mais pour ce que ça va changer…





Au mess, Firmin nous a préparé une surprise : des galettes des rois à la frangipane.

Au dessert, nous avons reçu une mandarine, dans les faits, j'en eu deux car Jussieu n'aimant pas ça, je la réquisitionne.

J’interroge mon voisin.

- Il fait quoi Gâche ? On a tous fini là !

En face de moi, Duverger me montre les tables des rats.

- Eux aussi restent assis, ils attendent quoi ?

Derrière moi, Darmon nous fait signe de nous taire.

- Et les mecs, il y a le colon.

Effectivement, le Spé a raison, il va à la table de Gâche et des capots où le capitaine veut lui céder sa place mais on le voit refuser et venir s'asseoir à une des tables des troisièmes où il y a un absent. On se regarde en se demandant à quoi ça rime lorsque nous voyons arriver Firmin et Jul poussant des dessertes avec dessus des énormes galettes des rois. Ils s'arrêtent à la hauteur du colon et veulent le servir en premier mais celui-ci refuse. Et se lever pour les aider.

- Claude, viens avec moi. On va aller les aider nous aussi, on va aller servir les profs.

- Vas-y seul.

- Comme tu veux. Qui vient avec moi ?

C'est Nevière et un Spé dont j'ignore le nom qui me suit. Il n'y a pas beaucoup de profs donc c'est vite fini, mais quand nous retournons à notre place, le colon s'est assis et Firmin nous fait terminer à sa place.

Quand je croise le regard du colon, pas un sourire, il a même l'air fâché, je ne comprends pas pourquoi. Bah tant pis.

Enfin, c'est à notre tour et Jul avec un clin d’œil me pose deux parts sur mon assiette mais elles n'y restent pas longtemps car lorsque je passe devant Richard, il m'en prend une et l’attaque de suite en me faisant signe d'aller m'asseoir. Ce qui me vaut de me faire moquer par tous les autres élèves.

Et mon espoir de voir Firmin m'en donner une de plus est vain car il retourne dans la cuisine sans s'arrêter. Bon pas grave, vu que je suis de service, ce n'est que reculer pour mieux sauter.

Enfin Gâche donne le top du départ.

Richard vient jusqu’à notre table.

- Toi, tu viens avec moi. Il a posé sa main sur mon épaule. Firmin vos galettes étaient presque aussi bonnes que celles de ma femme.

Les deux hommes ont l'air de trouver ça amusant, moi je fixe Jul qui me fait des signes grivois. Je lui réponds par un doigt d'honneur qui se veut discret mais pas tant que ça car la claque sur la tête me montre que le colon l'a vu. Ce mec à force, me gonfle.



Cinq minutes plus tard, nous sommes au troisième étage de l'immeuble d'habitation, devant une double porte en bois ciré qu'il ouvre.

- On est là ! Enlève tes souliers sinon, elle va te manger. Je souris à l'image qu'il donne de Gisou que j'ai hâte de revoir. Mets ton calot et ton blouson sur la chaise à côté de la porte.

Richard m'abandonne pour  continuer vers la cuisine.

 

En face de la porte d'entrée, une autre double porte mais vitrée, celle-ci, qui donne sur une grande pièce où les filles sont assises autour d'une grande table à côté de Papapa qui me fait signe de venir les rejoindre.

 

- Aller viens t'asseoir à côté de moi. Il prend Fanfan sur les genoux qui migre sur les miens dès que je suis assis.  Alors c'était bien ce séjour à Bordeaux, qu'est-ce que tu nous racontes.

Je n'ai pas le temps de répondre et d'ailleurs répondre quoi ? Que Mammema par derrière, m'embrasse et coiffe des deux mains mes quatre centimètres de poils crâniens que le coiffeur n'a pas encore rasés.

- Richard ça lui va bien, les cheveux un peu plus longs. Ce dernier se laisse tomber sur le canapé en ignorant totalement sa mère.  Alors de ce séjour à Bordeaux, que nous racontes-tu ? Tu nous a manqué, je n'ai pas eu à sortir la boîte à pharmacie. Mammema, fait lever Isabelle pour s'asseoir à côté de moi. Richard, tu lui as coupé la langue ?

Véro pose devant moi une assiette avec une part de galette des rois, je sens son souffle dans mon cou.

- Je te le ferai payer !

- Mais je ne t'ai rien fait.

Je me retourne vers elle mais elle est déjà ressortie en courant sans me donner d’explication.

Richard me fixe les yeux plissés mais a un sourire amusé.

- Tu vois Maman, il a toujours sa langue et hélas l'autre peste aussi.

Les deux vieux, eux, ont aussi l'air de trouver ça amusant.

Moi, je ne suis pas à l'aise. Encore une fois, je n'ai pas l'impression d'être à ma place.

Gisou pose au milieu de la table, un grand bol rempli de chantilly et une autre galette des rois puis se penche pour m'embrasser.

- Bonne année mon garçon, j'espère que tu t'es bien amusé. Je sens ses doigts dans mon cou. Elle sort la chaînette de dessous ma chemise et regarde le petit médaillon. Et alors c'était bien le surf ?

- Humide.







À dix-huit heures quand Richard m’ordonne de partir,  Papapa me fait signe de ne rien dire et me raccompagne carrément jusqu'à la chambre. Je l'attends dans l'escalier car il monte lentement, cela lui semble pénible.

- J'ai un genou qui me pose problème, faut que je le fasse opérer.

Claude est couché sur son lit, il se met debout immédiatement, m'interrogeant du regard. Papapa va lui serrer la main.

- Alors c'est vous le Claude qui l'avez si gentiment reçu ? J'espère que ce garnement s'est bien comporté. Elle est bien votre chambre, nous, chez les jésuites, c'étaient des dortoirs et il y faisait un froid terrible.

J’ignorais qu’il avait été chez les jésuites, je le plains.

- Les petites classes sont en dortoir. Mais Richard ne t'a jamais fait visiter ?

Ma question semble l’amuser.

- Oh avec lui, je peux rêver. Là, je trouve qu'il exagère, vu comment je vois le colon être aux petits soins pour lui. Bon je vous laisse, je retrouverai bien le chemin tout seul.

Mais il n’aura pas besoin car Richard ouvre la porte d’un geste énervé.

- Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Repos ! Papa tu n'as pas le droit d'être ici.

Papapa me fait un clin d’œil.

- Tu vois ce que je te disais. Voilà, comment mon fils me traite. Bon et bien bonsoir les enfants et toi, ne mange pas sa part !

Lorsqu'ils sont partis, je tends à Claude le petit paquet qui contient sa part de galette mais déjà la sonnerie du lycée nous appelle pour le repas.

Deux étages en dessous, comme les autres nous saluons le colon et son père que nous voyons s'engager dans le couloir, il a réussi à obtenir de pouvoir visiter.














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