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25 janvier 2011

Robert samedi 3 décembre 1977 Golf

    Robert samedi 3 décembre 1977 Golf




Le Zeff, alias Sous-Lieurenant L’Oiseau, alias mon parrain, se tient debout derrière moi.

J’entends les portes des casiers se fermer, les cadenas cliquer. Je vois mes cinq colocataires pressés de sortir de la chambre.

Je ne bouge.pas

Mon sac ouvert à mes pieds attend le reste de ce que je compte ramener à Aix. Je pense que je vais devoir le vider.

Je soupire.

Pourquoi ne dit-il rien ?

- Bon, tu attends quoi ?

Il est si proche de moi que je sens son souffle dans mon cou.

Je me retourne. Presque mon nez touche presque le sien.

Il sourit ce con, les bras croisés.

- J’ai l’honneur de vous rendre compte de ce que je ne sais pas ce que vous attendez de moi mon lieutenant.

D’abord surpris, il se met à rire.

- Fous moi tout ça dans ton placard et suis-moi.



Semblerait que je n’aille pas assez vite à son goût, il me tire en arrière, se saisit des chaussettes que j’ai en main, les jette au fond d’une étagère à sa hauteur. Enfonce mon sac à l’étage du bas et l’enfonce en s’aidant de son pied puis ferme la porte et le cadenas.

- As-tu mangé ?

- Oui mon Lieutenant.

Il lève les yeux au ciel.

- Moi, non. Tu as cinq minutes, il met en route son chrono. Pour me rejoindre au mess en tenue BUC complet.

Une bouffée de haine me fait serrer les poings.

Je le hais.

Je n’ai pas d’autre choix que de lui obéir.

Adieu Aix.

Je rouvre mon placard…







Mon couvre-chef dans la main, je me mets debout à côté de sa table.

Il lève les yeux vers moi, regarde son chrono, quatre minutes quarante deux, il l’arrête et sourit.

A la table derrière moi, des troisièmes années se mettent à rire.

- Tiens on dirait qu’il y en a un qui va servir de larbin.

- Ce n’est pas aujourd’hui le début du tournoi de golf ? L’Oiseau y participe, non ?









Debout devant la voiturette où j’ai chargé le gros sac avec les putters de mon parrain, je fixe ce dernier déjà assis sur le siège passager.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

Je pose mon couvre-chef à l’arrière puis m’assieds à mon tour.

Pas de clef.

Il se met à rire et appuie sur un gros bouton vert.

Il n’y a que deux pédales, une pour accélérer, enfin si on peut appeler ça accélérer et une pour freiner.

J’appuie sur cette dernière et le piaf à côté de moi a juste le temps de mettre les mains devant lui et, hélas, ne se mange pas le plexiglass devant lui.

- Pardon mon lieutenant.

Je dois reconnaître un truc à ce mec, il peut être le pire des cons mais il est bon joueur, il se met à rire.





Il va sans dire que je suis le seul con en uniforme,  L’Oiseau porte, lui, la traditionnelle tenue de golfeur.

Parmi les autres joueurs, des étrangers dont un écossais en kilt.

Mais aussi le Commandant de l’école dans la même tenue que mon parrain. Quand il passe à côté de moi, il s’arrête, s’appuie sur son putter et sérieux, me dévisage. Je me mets au garde à vous, mal à l’aise. Il se met à rire puis pose une main sur mon bras.

- Repos gamin, repos.

Puis je le regarde s’éloigner secoué par un rire que d’autres partagent rapidement avec lui en me regardant.

Je soupire, l’année va être longue mais longue, aussi longue que cette journée.

Je glisse mes pompes sous le radiateur de la chambre et mes chaussettes dessus. En respectant bien les plis de mon pantalon, je le pose devant sur le dossier d’une chaise.



Mon cher parrain se met à rire et je remonte mon boxer.

- Il n’est pas mouillé, lui ?

- Non, mon lieutenant.

Il s’assied à califourchon sur la chaise de Yakama et accompagne ses dires d’un geste las.

- Oh là, laisse tomber le «mon lieutenant». T’es allé becqueter ?

- Non.

Sa voix claque derrière moi.

- Non, mon lieutenant ! Cinquante pompes pour t’apprendre la politesse.

Je souffle mais j'ai déjà les mains au sol.

- Un, deux...

Il se met à rire.

- Habilles toi et viens.

Mais je continue.

- Quinze, seize, dix-sept…

Sa chaise percute le bureau de Yakama. Je suis debout dans l’instant, dos contre l’intérieur de mon armoire.

- J’t’ai dis quoi ?

- De m’habiller… mon lieutenant.

Mais il me tire par le bras pour m’éloigner de mon armoire.

- C’est quoi ce bordel ?

Je le regarde avec des envies de meurtre, vider l’étage où il a balancé mes chaussettes puis mon sac qu’il vide au sol.

Il s’écarte, me fixe puis me fait signe de venir ranger mais surtout ne s'écarte pas.

Je me glisse devant lui.

J’ai fini, je recule.

- Tu comptes venir manger dans cette tenue ?



Mais quand arrive le moment de mettre mes souliers, je réalise qu’ils sont encore trempés mais ai-je le droit de rester pieds nus ?

- Merde c’est vrai, mets-toi en kaki et affole-toi l’poussin !.



Quand je claque la porte de mon armoire, je l’entends soupirer.

- Putain, on a failli attendre !



























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