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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
6 janvier 2011

Gisou mercredi 10 août 1977 table basse

Gisou mercredi 10 août 1977 table basse

 

- J’ai besoin de savoir. La table, il la vernit ou pas ? Auquel cas, il ne vous la donne pas aujourd’hui. En sachant que c’est le même bois traité que la maison.

- Non alors c’est bon.

- OK !

 

- Gisou, au lieu d’un gros gâteau si nous faisions une petite tarte au chocolat par personne. Ce sera plus pratique je pense à emmener dans la petite maison.

- Oui c’est une très bonne idée.

 

J’abandonne Sylvie et Mamy pour monter ranger les chambres.

Les filles dorment encore. Des bruits de voix dans leur chambre m’apprennent qu’elles sont réveillées.

- Les enfants descendaient déjeuner. Mais avant rangez et ouvrez les fenêtres pour aérer.

La porte s’ouvre sur Mathilde qui vient m’embrasser.

- Déjà fait Tatie, tu veux que je t ‘aide pour les lits ?

- Non ma chérie c’est gentil.

Des trois c’est celle qui ressemble le plus à sa mère et pourtant avec sa sœur ce sont deux polycops l’une l’autre. Il faut bien les connaître pour arriver à les reconnaître.

Richard a déjà fait notre lit. Je me contente de secouer un peu les oreillers et de ramasser notre linge sale que je pose dans la panière prévue à cet usage, où les gamines ont déjà posé leur leur ainsi que les grand-parents et Sylvie.

A l’étage du dessus, la chambre du garçon est plongée dans le noir. J’ouvre grand les volets, le temps de ranger un peu. Mais en fait il n’y a rien à ranger. Son lit est fait.

Sans sa panière à linge juste un caleçon mais c’est vrai qu’il s’est lavé hier soir. Lorsque je secoue son oreiller, je le porte à mon visage. Il n’a pas la même odeur que Richard ou Rémy qui en dehors de leur after shave et presque la même en dehors du fait que Rémy transpire plus et donc a une odeur plus forte.

Je range dans son armoire le tee shirt et le pantalon que Mamy a une nouvelle fois rapiécé. Il a de la chance qu’elle le fasse car avec moi, ces trois pantalons immondes auraient déjà terminé au feu.

Sur son bureau la maquette du porte-avion tient tout le plateau. Dessous un cahier. Doucement je le prends et l’ouvre.

Des dessins.

Certains me donnent envient de brûler ce torchon.

D’autres me font sourire. Des plans millimétrés en 3D de la table ronde qu’il fabrique avec les hommes. Puis des avions, des avions et encore des avions. Mais sur toutes les pages des gribouillis et je finis par réaliser que ce sont des signatures. Des lignes et des colonnes rectilignes de signatures qui évoluent de page en page. Je souris car quelque part elle imite celle de Richard. Mais son nom de famille est plus long.

Je remets le cahier à sa place. Je referme les volets. Avant de refermer la porte, je reste à embrasser la pièce d’un regard. Il y a trois ans, je ne faisais qu’en rêver.

 

 

- Corinne au dodo.

- Non pas aujourd’hui.

- Et pourquoi donc mademoiselle ?

- Parce que c’est mon anniversaire et que j’ai droit de faire ce que je veux.

- Ah bon ? Mamy, Papa, vous le saviez ?

- Zut ! Je n’ai pas fini son cadeau, pourrait-on le fêter demain.

- Non aujourd’hui !

- On s’y tient mais alors viens vite faire la sieste pour laisser à Papa le temps de finir ton cadeau.

Elle regarde son père puis s’approche de lui et le prend par la main.

- Aller debout Papa, vas le finir pendant que je vais faire dodo.

- Mais j’avais envie de faire dodo moi aussi.

- Non. Toi après.

Lorsqu’il passe à côté de moi, nos doigts se touchent.

- Aller mon amour sacrifies-toi comme moi pour la bonne cause.

- Et bien, présentement j’échangerais volontiers ton sacrifice contre le mien.

Marine au bras, je suis la petite fille jusqu’à notre lit, où je m’allonge en chantant des berceuses.

 

 

Doucement Yvette ouvre la porte de la chambre où sa mère dort avec a sœur et sa cousine. Corinne qui suce son pouce lève la tête. Yvette un doigt sur la bouche lui fait signe de venir.

La petite se met debout puis court sur le lit, saute par terre et sort de la chambre en bousculant sa sœur.

Leur mère se redresse avec sa nièce dans les bras.

- La douceur de ma fille m’impressionnera toujours.

 

En bas, suivie de sa grande sœur qui tente de la retenir, Corinne passe en trombe dans la cuisine et toujours en courant se dirige vers le garage du quel les quatre hommes sortent en la portant un impressionnant petit chalet en bois, exacte copie de celui qui les surplombe.

- C’est mon cadeau ?

- Oui mais il faudra le partager avec tes frère et sœurs.

L’ado grognon secoue la tête.

- Parce que tu crois que je vais jouer là-dedans ?

- Mais il va sans dire mon neveu. Il va sans dire.

Rémy en se moquant de lui, entreprend de fixer la porte puis les volets sur leurs gonds.

Papapa quant à lui tend une table au garçon.

- Tiens va mettre ça à sa place puis montre la à Mamy.

 

 

- Poussez-vous ! Virez vos cartes ! (Les quatre filles lèvent la tête sans bouger.) Oh vous faîtes chier !

Et sans se soucier si une tête ou des cartes se trouvent en dessous, il pose la table au milieu d’elles.

- Aïe, fais attention !

- Non, attends, y a nos cartes là.

- Aïe là c’était mon pied.

- Fallait le virer !

Mais déjà il s’éloigne laissant les gamines récupérer la moitié de leur jeu sous le meuble.

 

Dans la cuisine, il va jusqu’à la grand-mère, lui enlève la boîte de lait de lait en poudre deuxième âge qui a servi pour le biberon du bébé. Et la prenant par la main, l’entraîne derrière lui sans un mot.

- Hé là, doucement, je n’ai plus tes jambes moi.

- Elles ne t’ont jamais appartenues.

- Ne prends pas tout au premier degré.

- Oui je blaguais aussi.

- Ah !

Arrivés sous le cèdre, il la lâche et des deux mains tendues, ouvertes, il lui montre la table.

- Tadam ! Heureuse ?

Gisou et Sylvie nous les avons suivis et s’exclament avec moi.

- Oh, bravo ! C’est toi qui l’as faite ?

- Plus ou moins, beaucoup aidé tout de même.

- Alors les filles vous l’avez félicité pour son beau travail ?

- Ouais ouais, merci.

- Ouais merci, maintenant on pourra jouer dehors.

- Merci mais tu aurais pu la vernir.

Coco lui tend les bras, il la soulève.

- Elle est très belle. Tu es le plus fort.

- Fayote !

Nous nous mettons à rire sous le regard désespéré des grandes.

 

 

Laissant les deux petites jouer dans leur cabane. Le repas du soir étant prêt nous décidons de nous accorder un moment de repos en nous partageant un jus de fruit et le reste des cakes que les filles nous ont laissé.

L’un après l’autre nos maris nous rejoignent.

Rémy se laisse tomber sur son fauteuil.

- Il est où votre animal ? J'ai trouvé un bureau plus grand pour sa chambre.

- Je ne sais pas, il est reparti en vadrouille.

Juste comme je dis cela, nous le voyons se diriger vers moi. Il a encore des fleurs à la mains, des violettes cette fois.

- Tenez celui-ci il est pour vous.

Il me tend un petit bouquet. Je prend son offrande puis l'embrasse. Papy râle car la batterie de sa caméra est déchargée il n'a pas pu le filmer. Après moi Robert en offre un aussi à Sylvie et Mamie.

- C'est en quel honneur ces cadeaux mon garçon ?

Il regarde Mamie puis Sylvie et moi, s'empourpre et bafouille.

- Je ne sais pas, je les ai trouvée jolies et comme j’en ai offert à Coco et que tu as dit qu’elle avait de la chance...

Tout en disant ça, il recule vers la maison où il s'engouffre en courant.

- Mamy, je crois que tu l'as embêté avec ta question.

- Oui Sylvie j'aurais du tenir ma langue ou plutôt le remercier. Surtout que c'est trop mignon et en plus elles sentent très bon. Allez je vais m'excuser, ah là là mais je n'ai pas l'habitude moi d'avoir un charmant jeune homme qui m'offre des fleurs. Même Raoul ne m'a pas habitué à ça.

- Vous ne savez donc faire que ça nous reprocher de pas avoir fait ceci ou cela ? Et ce gamin, je vais te le mettre au plis moi, dorénavant à chaque fois qu'il fait un truc que nous ne faisons pas, je le plie en deux. Marre-moi, tu ne fais pas ceci, tu ne fais pas cela, pfff jamais contente.

Je entends Papy râler encore longtemps après qu'il soit parti.

- Tu sais Sylvie que ton homme ressemble beaucoup à son père ?

- Ah ! Pas ton homme peut-être ?

- Disons qu'il râle moins ou du moins il l'exprime moins.

- Ça pour sûr, ton homme c'est un bloc de marbre, que dis-je de granit.

Un bloc de granit au cœur de calcaire alors. Mais voilà la pierre de mon foyer qui s’était éloigné avec son frère qui revient avec lui.

- Holla les femmes nous avons grand faim.

- Vous savez ce qu'elle vous disent vos femmes ?

Richard m'entoure de ses bras et pose sa tête sur une de mes épaules.

- Que vous n'attendiez que nous pour servir ?

- Non ! Que si vous avez si faim que ça, vous pouvez toujours mettre la table car avec vos histoires de maison de poupée vous nous avez mis en retard et accaparez nos aides.

Déjà Rémy se relève et se met à crier :

- Les filles venez mettre la table.

Richard lui après m'avoir tendrement déposé un baiser dans le cou va se laver les mains et pour commencer à dresser les couverts. Le sourire et le regard que je lance à Sylvie doit être tellement éloquent que Sylvie hausse les épaules fâchée et me tourne le dos. Y suis-je pour quelque chose si Richard est largement plus agréable à vivre que Rémy.

Et flûte ces disputes stupides m'épuisent. Je vais pour parler à Sylvie lorsque Mamie sort de la maison en chantonnant. Ce qui nous fait rire et nous réconcilie sans le vouloir.

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