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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
7 janvier 2011

Robert lundi 15 août 1977 attention

   Robert lundi 15 août 1977 attention



Une main se referme sur mon bras au moment où j’entre dans le sas.

- Où vas-tu ?

Je me retourne sur la grand-mère. Quoi encore ?

- Il est dix-sept heures trente, j’ai le droit de sortir.

- Pas aujourd’hui, ce soir on descend au village.

Je lève les yeux au ciel et souffle, oh non !

- Ah oui c’est vrai, j’avais oublié. J’suis obligé d’y aller avec vous ? Mammema sourit mais… ce n’est pas un vrai sourire, j’ai l’impression qu’il est un peu triste. Bon ça va, ça va !

J’ai déjà fait demi-tour, elle me retient et me force à la regarder.

- Non, tu n’es pas obligé mais l’année prochaine, sais-tu si tu pourras venir ?

Je lui souris en faisant une grimace style j’suis horrifié.

- Hé je ne compte pas mourir d’ici là !

- Non, mais tu ne sais pas si tu auras des congés. Par contre cette année tu restes avec nous. Aucun de vous de ne s’éloigne seul.

- Oh ! J’ai un frisson au souvenir de ce qui s’est passé l’année précédente. Oui promis mais j’espère bien avoir des vacances pour Noël.

Elle sourit amusée.

- Noël ce n’est pas le quinze août.

- Oui, mais…

Elle secoue la tête.

- Allez s’il te plaît, fais nous grâce de ta présence avec nous.

Je soupire et… 

- Ouais OK ! OK ! Mais je ne mets pas sa tenue de clown.

Là, son regard est suppliant.

- Robert… fais-lui plaisir…

- Et elle ? Elle me fait plais… Je ne termine pas ma phrase. Elle me tient les deux mains. J’ai envie de me tortiller comme si je devais me dépêtrer d’un filet. Ce filet, c'est son sourire, son regard qui me fixe et que j’essaie d’éviter. Cette expression empreinte de douceur et de reproches en même temps. Ouais je sais que tous ici, enfin les adultes... essaient d’être gentils avec moi. Que c’est moi l’ado chiant et égoïste. Je me penche sur sa joue. A mon arrivée, je me mettais sur la pointe des pieds. Et y dépose un baiser. Elle sent bon la vieille dame et le chocolat. OK OK je viens.

Cette fois je ne la laisse plus me retenir…

Sur la chaise devant mon bureau, Gisou m’a déjà préparé la tenue ce matin pendant que je faisais du vélo avec Richard : pull, chemisette et bermuda. Je la récupère de dessus le lit où je l’ai jetée pour me servir de la chaise. Elle est toute  froissée car je me suis couché dessus tout à l’heure.

J’ouvre mon armoire et, en dessous une pile de draps, je récupère le short qu’elle a confisqué à Véro après moult disputes.

Non décidément, j’ai l’air trop cruche avec.

Puis cette année j’ai les jambes toutes blanches parce que je n’ai porté que mes pantalons treillis. On dirait un touriste.

Je me laisse tomber à plat ventre sur le lit.

Bon il va bien avec le gros, enfin ça faut le dire sans me regarder… nul que je suis.

Putain mais j’ai quoi là, ces derniers jours ?

 

Habillé pour faire plaisir, je redescends et me couche sur le canapé, un coussin cœur dans les bras, collé au dossier. J’ai pas envie de rester seul et pas envie d’être avec les autres. J’suis franchement tordu comme mec !




- Allez Robert, à table que l’on mange vite pour ne pas arriver trop tard.

 

Sylvie pose devant moi une assiette de crudités et de charcuterie. Je la fais tourner, j’ai envie de manger d’abord les légumes après on verra pour le reste… Le reste… il reste car je n’ai plus faim. Lorsque je dépose mon assiette dans la cuisine, Gisou semble inquiète, elle vient vers moi, Mammema la retient.

Le désert passe tout seul, c’est de la glace et de la chantilly.




- Je peux la pousser ?

Sylvie s’écarte, Marine dans sa poussette se tortille pour me regarder. Je la secoue un peu, elle se met à rire. Sylvie fait mine de me reprendre la poussette, Mammema la retient.

- Elle ne risque pas plus que quand c’est son père qui fait le con.

- Mamy !

Elle sourit aux deux mutter et en même temps, a un geste agacé.

- Oui je sais, je suis désolée mais d’où elles sont, les petites ne m’ont pas entendue.

Je prends le bras de Gisou à côté de moi et me penche vers elle, j’ai droit à un regard suspicieux.

- Gisou, tu sais Coco et Fanfan le connaissent déjà ce mot.

- Et on se demande jeune homme qui leur a appris.

- Pas moi,  lui !

Du menton, je montre Richard qui vient prendre sa femme par la taille que je lâche et reprend la poussette des mains de Sylvie. Il prend un air outré.

- Moi ? Non… Je n'emploie jamais ce vocabulaire voyons.

Mammema à côté de moi, me chuchote :

- Bin voilà, je retrouve mon sale gamin.

Le sale gamin il est toujours là mais… il est enseveli sous une montagne de sentiments divers et multiples qui l’écrasent.




Au stand d’auto-tamponneuses Véro, Maï, les jumelles et Yvy ont déjà choisi leur monture, chacune la sienne. 

Michel tient sa femme dans ses bras et lui dépose un baiser dans le cou.

- Non Isabelle les auto-tamponneuses dans ton état ce n’est pas indiqué.

Elle se retourne vers lui avec un air de reproche.

- Et toi, tu vas m’abandonner pour en faire ?

Michel se met à rire.

- Je vais défendre ton honneur.

Je laisse passer Michel et prends sa place à côté d’Isabelle.

- Moi, je reste.

Elle me pousse vers la piste en me tendant un billet.

- Non, vas-y, tu sais. Je disais ça pour l’embêter.

Les mains dans les poches, je regarde les autres sans bouger.

- Non, non, mais moi. Je suis sérieux je reste avec toi.

Elle me regarde un peu inquiète puis sourit amusée.

- Ah ! Toi, t’as un truc à me dire ?

- Non même pas… j’ai plus de sous.

Elle se met à rire.

- Demande à Papa, il t’en redonnera.

Je secoue la tête et m’assieds sur le banc métallique. C’est dingue mais en un mois, j’ai l’impression qu’elle a explosé au niveau du bide.

- Tu sais que t’es grosse.

Elle prend un air vexé.

- Ah bin ça c’est toujours agréable à entendre.

Je baisse la tête embêté.

- Oui désolé !

Elle me passe un bras autour des épaules et veut faire comme Rémy, frotter son poing sur ma tête, je me défends en riant.

- Mais non, t’as raison mais je sais qu’en janvier je maigrirai d’un coup.

Bin si elle y croit, c’est déjà ça…

- J’sais pas.

- Qu’est-ce que tu ne sais pas ?

Je dégage son bras. Pourquoi je l’ouvre tout le temps ? Pourquoi je ne sais pas me taire ?

- Bin d’être enceinte et tout ça… et je ne saurais jamais.

A son regard je sais que j’ai ouvert la boîte de Pandore…

- Et qu'aimerais-tu savoir ? Comment j’en suis arrivée là ?

Je me tourne vers elle outré cette fois.

- Ça va pas, non ? T’es pas bien toi !

Elle se met à rire.

- Tu as bien vu avec Sylvie… gros bide puis pfui plus rien et un bébé.

Je lui lance un regard en coin dubitatif.

- Ouais, bin, j’trouve qu’elle n’a pas beaucoup maigri.

Elle se tourne vers moi, moqueuse.

- Mais t’es dans ta journée de bonté dis donc ?

Je secoue la tête.

- Non, je crois que je suis toujours comme ça. C'est pour ça que les filles en général me détestent. Elle est de plus en plus amusée. Pourquoi tu rigoles ?

- Parce que le jour où les filles te détesteront, je serai devenue moi aussi un garçon.

- Quel rapport ?

- Aucun. Mais t’es trop con.

- Merci !

 

Je reste avec elle toute la soirée mais on ne se parle plus. Je donne en douce à Yvy mes sous qui les partage avec les autres sans dire d’où vient sa soudaine fortune.

Je n’ai pas envie de m’amuser, juste d’attendre que le temps passe et il passe si lentement.




Mammema me tend un mug de tisane bien chaude puis ressort dans le jardin rejoindre les autres adultes.

- Tiens bois ça puis monte te coucher.

Les filles, elles, sont montées se coucher dès notre retour.

Moi, assis par terre dans le noir, devant le canapé je fixe la cheminée éteinte. J’ai envie de l’allumer juste pour voir danser les flammes. Mais, je me ferais engueuler alors je reste à regarder l’âtre froid.

Je souffle sur le contenu de la mug de Mammema.

 

Je les entends discuter dehors sans comprendre ce qu’ils se disent.

Le bruit de leurs voix tissent autour de moi une sorte de cocon protecteur.

Le mug est chaud dans ma main, ça aussi c’est agréable.

Une des jumelles descend en petite culotte et marcel pourrave. Elle passe devant moi sans me voir. 



A son retour, elle s’arrête à ma hauteur.

- T’es toujours là ? Qu’est-ce tu fous ?

- Je buvais une tisane.

- Tu l’as finie ?

- Oui.

- Alors vas jeter ton mug et viens te coucher avec nous.

- Avec ou sans élan ?

- Quoi ?

- Bin jeter mon mug.

- Oh ! Avec élan comme ça, la maison s’animera un peu et je pourrai contempler ton massacrage.

- T’es trop gentille.

Elle me fait une sorte de révérence qui m’ouvre un décolleté que je n’avais pas envie de voir.

- Toujours mais ne me nifles pas trop ou j’oublie mon invit.

- OK ! OK !  Je vais chercher ma couette.

- Pas besoin fait trop chaud et au pire y en a plein dans la chambre comme pour les oreillers.



J’entre prudemment  dans la chambre devant elle. Elle murmure : 

- Fous-toi à poil et dodo sans faire chier.

Je tourne la tête vers elle avec un grand sourire moqueur et sur le même ton.

- A poil ? t’es sûre ?

Elle  hausse les épaules tout en s’allongeant à côté de sa sœur.

- Tu sais que t’es trop drôle dans ton genre ? Mais c’est pas moi qui serai la plus gênée.

Je pose mes fringues sur le tas des leurs et me laisse comme elle, tomber… la tête sur un oreiller entre Véro et Yvy.

Comment font-elles pour que ces matelas soient si moelleux ?

Véro suce vraiment son pouce, c’est rigolo, ça fait quoi de sucer son pouce ? Bon le mien a un goût pas ouf.

Bonne nuit les filles…















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