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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )
20 janvier 2011

Robert Vendredi 28 Octobre 1977 Présentation au drapeau

Robert Vendredi 28 Octobre 1977 Présentation au drapeau





- Regardez droit devant, ne cherchez pas à voir si vos familles sont là ou pas. Vous le saurez bien assez tôt !

Les paroles du Capitaine trottent dans ma tête.

Les rangs des aînés qui nous précèdent ont commencé à marcher, nous allons les suivre.




Notre temps de formation militaire initiale est fini. Au vrai travail maintenant, bon, que dans une semaine en fait.

Marcher en chantant ça laisse le temps de penser à milles choses.

Il a dit qu’il viendrait. Mais et elle ? Et elles ?

J’ai plus de famille. Ce sont eux maintenant ? Un peu… ma famille.




Demi-tour gauche !

Garde à vous !




Voilà, en face de moi, en face de nous les officiels.

Le ministre aux armées est là aussi. C’est la tradition.




«Aujourd’hui le moment est venu de vous présenter au drapeau, symbole de notre pays. L’École de l’air vous lègue un héritage riche de gloire et de sacrifices. Elle est et restera une pépinière incomparable de combattants et de chefs militaires… » déclame le général de corps aérien derrière son micro lisant son discours sur des feuilles que le Mistral taquin aimerait transformer en légers aéronefs.




 Je suis on ne peut plus ému, car cette cérémonie célèbre notre évolution vers le corps des officiers et nous permet de partager ce moment avec ceux qui nous sont chers. Encore une des étapes les plus importantes et mémorables de mon début de carrière. C’est l’aboutissement de ma première phase d’instruction militaire au cours de laquelle nos aînés et nos instructeurs m’ont transmis les valeurs et les connaissances nécessaires à l’exercice d’un commandement de qualité. Je suis fier de faire maintenant officiellement partie du corps des officiers dans cette prestigieuse école qu’est l’École de l’air.

Et je sais que quelque part au milieu des spectateurs, il est fier de moi.

Mais… Je ne peux m’empêcher de penser à l’Autre. Aurait-il été fier de moi ? Il ne m’a jamais félicité...




Un nouveau défilé et deux chants plus tard, puis un  : «Rompez» et nous voilà libre de rejoindre ceux qui ont patiemment attendu.

Ceux qui nous ont mitraillés avec leur appareils photos.

Ceux qui nous ont filmés pour se le repasser et nous repasser le film plus tard en nous disant : «Tu te rappelles ?» «Tu aurais pu sourire un peu. Non, nous n'avions pas le droit, pas plus que de pleurer...»

Ceux qui nous ont tellement manqué ces deux derniers mois et surtout, surtout la dernière semaine.

Ceux dont la fierté fait briller leurs yeux en nous regardant et qui nous accueillent pour certaines pas qu' avec de la fierté dans les yeux.




Moi je suis fier de saluer un colonel puis de l’embrasser sous le regard étonné de mes collègues.

- Richard, tu sais qu’il est devenu plus grand que toi ?

Les paroles de Gisou de Gisou me valent une bourrade amicale et j’abandonne cet être violent pour serrer comme moi une femme qui sent merveilleusement bon.

Elle sourit mais je vois sa main serrer un mouchoir qu’elle tente de cacher.

- Que tu es beau.

- Pfff ! Pas plus que d’habitude. Tu sais, Gisou qu’il y en a de cent fois plus beau que moi.

Une rouquine exaspérante me le confirme malheureusement.

- Ah ça ! J’en vois certains que je croquerais bien au petit-déjeuner.

- Véronique !

La chieuse lève les yeux au ciel.

- Oh maman ! Si on ne peut plus s’exprimer.

Je me positionne devant elle, l’obligeant à me regarder, elle souffle mais me sourit amusée.

- Même si j’suis pas le plus beau, tu veux bien m’embrasser ?

Elle me fait une grimace.

- Hum, vouais, juste parce que c’est toi.

Derrière Véro, un petit truc roux se bat contre son grand-père qui refuse de la poser au sol. Je vais la libérer après avoir aussi embrassé Yvy qui m’ignore presque autant que Véro, toutes à la recherche du plus bel aviateur. Fanfan, elle tient absolument à me donner la main et j’en profite pour embrasser les grands-parents.

- Tu ne devrais pas la porter avec cette belle veste.

L'inquiétude de Mammema me fait sourire.

- Ça se nettoie. Mais qu’est-ce que vous faîtes ici ?

Mammema semble inquiète.

- Tu n’es pas content de nous voir ?

Quelle question, mais franchement quelle question ?

- Oh que si, très. Je ne m’y attendais juste pas.

Son visage devient triste comme sa voix.

- On s’était dit qu’on pourrait profiter de toi cette semaine.

Je fais une grimace en me cachant derrière Coco qui m’a volé ma casquette et qui pense que je joue.

- Richard vous a dit.

Elle sourit.

- Et oui c’est pour cela que j’ai employé l’imparfait.

- J’suis désolé.

- Ne t’inquiètes pas, c’est surtout nous qui le sommes. Mais on a bien rit quand il nous a raconté. On te verra à Noël si… tu n’es pas encore puni.

- T’inquiètes. Maintenant, je m’assieds seul tout en haut. Comme ça en plus, je peux étendre mes jambes sur le siège de devant.

La question de Papapa m’ennuie d’avantage.

- Pourquoi n’es-tu pas porte-drapeau ?

- Je ne l’étais pas non plus à Aix.

- Richard disait que c’était parce que tu étais trop petit de taille ce n’est plus le cas.

Je soupire et d’abord évite son regard. Et puis flûte m’en fous.

- Parce que je ne suis pas le meilleur et que je m’en fous. Là, j’ai l’attention des parents focalisée sur moi, d’abord grave puis des sourires moqueurs apparaissent. Cette année je ne veux pas me mettre en avant car c’est déjà assez dur d’être un fiston.

- Encore une fois nous y sommes pour rien dans cette dérogation, avec Richard et Rémy, nous avons toujours considéré que tu n’étais pas assez mûr pour intégrer Salon à seize ans. Nous te l’avons toujours dit. Mais tu nous as prouvé que nous nous trompions une fois de plus. Et que ce soit Richard ou moi, nous sommes très fiers de toi et nous te soutiendrons toujours.

- Merci Papapa je sais.

L’homme en face de moi n’est pas mon vrai grand-père mais c’est tout comme et une fois de plus ses paroles me touchent.

Mais je vais bientôt devoir les laisser pour réintégrer mon rôle de popotier mais d’abord je veux leur présenter Momo et André.



Momo à qui j’ai dit de me suivre et que Richard après m’avoir embrassé est allé rejoindre à quelques pas derrière moi.

- Oh mais pourquoi tu ne m’as pas dit qui c’était…

- Mon tuteur ? Pourquoi l’aurais-je fait ? Gisou et Mammema s’approchent en souriant. Non, vous deux je vous vois venir. Momo est moi, on est juste amis tout comme…

Je cherche l’albinos des yeux.

- Si c’est André que tu cherches, il est là-bas !

Momo me le montre un peu plus loin en grande discussion avec un civil dans la quarantaine, pas plus grand que lui, assez chauve et bedonnant. Son père sûrement.

- Viens Véro que je te présente un beau blond et lui ne me dis pas qu’il est moche.

Cette dernière se met à rire.

- T’es sûr que t’es pas un peu amoureux de lui ?

Mais bizarrement elle se tait lorsqu’il se tourne vers nous et que je les présente, lui et son père aux parents. 










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