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20 janvier 2011

Caths mercredi 2 novembre 1977 premier jour

  Caths mercredi 2 novembre 1977 premier jour



La jeune femme s'approche de l'homme appuyé au mur à côté de la porte du vestiaire des infirmiéres et le prend par le bras et se moque de lui gentiment.

- Alors "mademoiselle l’infirmière", c’était comment ce premier jour en maternité ?

Pour réponse, elle a droit à un grognement.

Elle se met à rire.

Dan se tourne vers elle.

- Et toi, en oncologie pédiatrique ?




Ils n’ont pas fait un pas dans l’appartement qu’ils sont assaillis de questions.

 

- Stop ! D’abord je veux un bisou de ma poupée. Mais la poupée dans les bras de son esclave lui refuse le bisou. Et bien tant pis je vais aller pleurer dans mon bain.

 

Allongée dans l’eau chaude, elle observe le grain de beauté en relief qu’elle a sur sa cuisse droite, se demandant si elle ne va pas se le faire enlever.

La porte s’ouvre sur Dan et la poupée toute nue qu’il tient sous les bras et qui, plus il l’approche de l’eau, plus elle lève les pieds puis les jambes. Nous rions tous les deux.

Mais une fois dans l’eau, elle s’allonge sur sa mère, se tournant et se retournant nullement dérangée de se retrouver parfois la tête totalement immergée avec ses cheveux s’étalant à la surface tels une nappe de pétrole mouvante.

- Maman !

Avec Dan nous sommes surpris, cette chieuse a attendu dix-neuf mois pour dire ce mot si doux. Elle se redresse alors et la saisissant elle la serre contre elle et l’embrasse.

- Non ! Téter !

Déçue, elle se laisse aller en arrière à nouveau et sa sangsue se met à son activité préférée.

Dan est sorti.

Elle caresse le dos nue de sa poupée, savourant le bonheur de la sentir pleine de vie.

………………………………………………………………………………………………………….

Au fur et à mesure qu’ils passent d’une chambre à une autre dans ce service d’oncologie pédiatrique à Necker où elle va faire mon premier stage d’un mois, son cœur se serre devant ces visages d’enfants.

 

Dans la dernière chambre, un ado les accueille tout sourire.

- Alors Robert comment vas-tu ce matin ?

Son cœur fait un bond à l’annonce de ce prénom.

- Ça va, j’attends l’orthopédiste.

L’infirmière chef, soulève le drap sous lequel la jambe du garçon s’arrête au-dessus du genou.

- Ah c’est vrai, c’est aujourd’hui que tu essaies ta prothèse.

- Oui et normalement la semaine prochaine je vais pouvoir sortir. Tu veux bien expliquer à mes nouveaux élèves pourquoi tu es parmi nous.

- Alors j’ai eu un ostéosarcome que l’on m’a diagnostiqué à temps mais cette saloperie m’a bouffé une jambe mais le doc m’a dit qu’avec la prothèse je pourrais à nouveau faire du foot. Bon je ne peux plus rêver d’aller jouer au PSG, mais pourquoi pas dans une équipe paralympique.

- Et oui, car nous avons là un vrai champion.

Il rougit et baisse la tête avec un sourire gêné puis la relève fièrement.

- Bon c’est vrai que je me démerde pas trop mal.

L’infirmière en chef lui range une mèche rebelle retombée sur ses ses yeux.

- Sur les vidéos de tes matchs moi j’ai vu un vrai champion. Mais là je te promets d'essayer de venir assister à tes premiers pas.



Dans le couloir, une fois la porte refermée, son sourire a disparu. 

- Il en a au maximum pour quelques mois, car son ostéosarcome a déjà atteint ses poumons et son foie. Mais nous n’avons pas encore le courage de lui dire. Et ses parents nous l’ont interdit. Il sort demain, ils le ramènent chez eux, ils ne veulent pas qu’il meure à l’hôpital.

Deux filles s’éloignent vers les toilettes.  Catherine, elle sent mes larmes couler, discrètement elle les essuie.



Ce soir, juste avant de quitter le service, j’ai aidé la chef à lui poser une nouvelle perfusion, le gamin discutait avec son père de l’éventuelle arrivée du joueur Luis Fernandez au sein du PSG.

Il n’a plus de veine de bras accessible alors elle le pique dans une veine de la cuisse.

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Catherine surprend sa fille en glissant dans la baignoire de façon à immerger mon visage. Elle ne veut pas qu’elle la voit pleurer.






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