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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )

13 février 2010

Véro samedi 17 octobre 1975 mon papounet

Véro samedi 17 octobre 1975 mon papounet



C'est samedi, Véronique a trois tonnes de travail mais aucune envie de travailler, qu'est-ce qui lui arrive ? Enfin elle croit savoir : elle a envie de le revoir, de lui parler ! Il lui manque...

Papa est enfermé dans son bureau.

- Papa ! Besoin d'aide ! Tiens, et dis moi si c'est bon.

Il la regarde s’avancer vers lui.

- Hum ! Accessoirement, je travaillais.

Elle n’en tient pas compte, elle vient derrière lui et entourant son cou de ses bras, l’embrasse sur la joue.

- Oui, moi aussi. Allez mon petit papounet chéri.

Elle lui met Rimbaud dans les mains et clame le spleen avec emphase. Elle reste dans son dos, d'un œil elle le surveille tout en regardant dans la cour. Elle repère très vite, l'autre, assis sur un banc, un bouquin à la main, le nez en l'air, il rêve.

- C'est bien mais tu ne me l'avais pas récité le mois dernier ?

Elle joue l’étonnée.

- Ah bon ? Non, non, merci mon papounet d'amour. Tu m'autorises à aller promener Sheba ?

Là, son père se tourne vers elle qui, les mains jointes, le regarde suppliante.. 

- Oui, si tu veux, mais c'est à monsieur Cohen qu'il faut demander surtout et ne la lâche pas cette fois.

Elle aimerait sauter sur place, s’écrier : Yes ! Mais elle préfère s’en tenir à une expression de bonheur presque extatique.

- Oui, voui, mon papounet chéri rien qu'à moi !

Elle lui claque deux puis trois bisous sonores sur les joues et s’éloigne avec son cahier. 

Et voilà comment on emballe un petit papa trop crédule. A elle la liberté ! Il a oublié qu’elle était punie.

Dans la loge, pas de Cohen senior, il y a Adam qui bosse sur sur cours d'anatomie, il colorie des dessins, ça fait très maternelle. Il a vingt-deux ans, il est en fac de médecine à Marseille. Il est d'accord pour le chien qui a compris et qui fait déjà mille et une démonstrations de joie.  Mais il vient une idée à Véronique.

- Adam, tu accepterais de nous aider Isa et moi ?

Il lui sourit amusé

- Cela dépend pour quoi ?

- Hier, nous sommes rentrées en retard de la piscine, tu ne veux pas dire à Papa que nous sommes restées à papoter avec toi ? Il ne dit rien. Les yeux plissés, il fait tourner un crayon de couleur violet autour de ses doigts. Elle ajoute alors : Ce serait à charge de revanche.

Elle y ajoute mon plus sublime sourire.

- Désolé mais hier soir, je suis rentré à plus de vingt-trois heures. Demande à Simon. Il ne dira pas non. Mais en fait vous faisiez quoi ? Il sourit, son crayon, cette fois dans la bouche. Véronique ne peut s’empêcher de le trouver moche : un gros nez, des yeux noirs et… c'est un vieux ! Il rigole. Oh ! Oh ! il y a des garçons là-dessous, non ?

Je lui tire la langue et ressort du côté de la cour.

Bizarrement le chien s'évade, sa laisse est une véritable anguille entre les mains de Véronique qui n’ose pas l’appeler de peur que son père ne l’entende.

Finalement, elle le récupère au milieu de la cour, c'est un élève qui l'a attrapé. Et c’est fou le nombre de garçons qui veulent d’un coup caresser ce stupide chien qui secoue sa longue queue en panache.

- Il est beau ton chien… comme toi.

Elle n’a même pas un regard pour le débile profond qui vient de la comparer à un chien, non une chienne puisque Seba est une femelle.

Qant à l'autre nouille, il n'a pas bougé de son banc. Ah si ! Il a peut-être compris ? Véronique rentre dans son immeuble par les caves et laisse la porte ouverte.

Elle attend. 

Viendra ? Viendra pas ?

Elle accroche le chien au fond du couloir. Je sursaute lorsqu’elle se retourne. Il est juste devant elle. Il tend la main vers Sheba qui la lèche.

- Désolé si je t’ai fait peur.

- C'est quoi ton accent ? Il fait un pas en arrière, il fronce les sourcils, plus de sourire. Oups, elle comprend qu’elle a fait une gaffe, l'aurait-elle vexé. Elle le pousse alors contre le mur. Ne fais pas la gueule, tu n'as pas l'accent d'ici, c'est tout. Mais rien à faire, envolé le sourire. Dans le noir ses yeux brillent.

Puis son sourire revient. 

Elle est heureuse. 

Le baiser qui suit est différent des précédents. Elle ne sait pas pourquoi. Peut-être parce qu’elle ne découvre plus qu’elle l’attendait. Malheureusement il doit partir. Il sort, pousse la porte, re-rentre et lui dit :

- Je suis alsacien, cela ne te dérange pas trop j'espère. On se voit demain ?

Alors ça, c’est son vœux le plus cher, mais elle ne sait pas comment. Elle n'a plus le choix, il faut qu’elle trouve un moyen. Il devra surveiller la porte.





Il fait nuit dans la chambre, elle a du mal à m'endormir.

- Isa ?

Sa sœur lui répond de suite.

- Oui ? Alors, tu l'as revu ?

Elle se penche vers la couchette de sa sœur en-dessous de la sienne puis soupire.

- Demain il veut que l'on se revoit. Mais j'en ai marre de la cave, c'est franchement pas super romantique.

Isabelle se fait moqueuse.

- Plains-toi ? Et pourquoi tu ne l'inviterais pas dans ta chambre tant que tu y es ?

- Véronique souffle et se re-allonge sur le dos.

- C'est ça, moque-toi de moi, jalouse ! Demain, je lui dirai d'aller chercher Claude. Nous allons finir par l'aménager cette cave et y descendre des petits gâteaux et des boissons !

Isabelle rigole comme une bossue et elle aussi. Elle s’imagine bien la tête de sa mère si elle lui disait : Maman je vais jouer à la dînette dans la cave.

Elles délirent un certain temps sur ce sujet jusqu'à ce que leur père vienne leur dire de se taire et de dormir. Avant de sortir, il se retourne vers elles.

- Au fait, pourquoi vous ne nous avez pas dit jeudi que vous étiez avec les fils de monsieur Cohen ? Ils sont gentils ces deux garçons. Bonne nuit les grandes.

- Bonne nuit Papa. Mais tu devrais t’excuser de ne pas nous avoir crues.

Il ne s’excuse pas mais ses yeux rient, elle aime quand il essaie de rester sérieux, mais avec elle, ça ne prend plus. Elle lui tend les bras et il revient lui faire un gros câlin avec pleins de bisous et Isabelle qui s’est levée, se joint à nous.

Une fois la porte refermée, elle doit expliquer à Isabelle qui n'en revient pas.

- Bin t'es gonflée toi !

En tout cas, Véronique n’est pas peu fière d’elle.

- A toutes fins, il faut les moyens !

Elle a l’impression que son oreiller sent encore le chlore et ça la rend heureuse.

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13 février 2010

Véro Mercredi 15 Octobre amoureuse d'un sourire

Véro Mercredi 15 Octobre amoureuse

Véronique a des devoirs et des leçons pour le lendemain. Si jamais sa mère s'en aperçoit, elle est cuite alors elle n'a rien marqué dans son agenda mais sur une feuille du cahier d'anglais, comme ça si elle veut vérifier, elle peut !

Et évidemment, elle veut vérifier.

Isabelle joue franc jeu, elle ! Et obtient de pouvoir travailler après le repas.

Dans les escaliers, elle lui dit son exaspération devant ces traitements de faveur. Isabelle rit et se met à courir pour stopper net après avoir ouvert la porte du bâtiment. Véronique la percute surprise.

- Eh ! Ne t'arrête pas comme ça !

Puis elle comprend en voyant Claude

- Salut ! Nous commencions à nous demander si vous viendriez ?

Isabelle lui explique.

- Nous finissions à dix-sept heures aujourd'hui et le temps de rentrer à pied, de goûter, de persuader notre mère…

Il a un geste de la main pour lui montrer qu’il s’en tape de ses explications.

- Ok ! Ok ! Pas besoin de t'excuser, ce n'est pas grave. ?

Ils sont en uniforme avec à la main, une serviette et leur maillot. Ils n'ont pas pris le temps de se changer, ils devaient être aussi pressés qu’elles de venir. Robert est si petit qu’il semble se cacher derrière son copain. Il doit sûrement être timide. Bon il doit penser la même chose de Véronique qui reste sagement derrière Isabelle.

Il y a beaucoup de monde ce soir.

Comme eux leur parlent, d'autres élèves viennent eux aussi parler aux deux filles. Contrairement à Isabelle, Véronique aime bien, elle trouve ça grisant, elle a  l'impression d'être une reine avec sa cour.

Mais d'un coup il y a moins de bruit et les garçons s'écartent.

Leur père vient d'apparaître, il est toujours en uniforme mais pieds nus. Vite, elles nagent jusqu'à l'autre bord du bassin. Surtout qu'il ne leur parle pas.

Elles entament  une série de longueurs en gardant leurs distances avec les deux garçons et en surveillant leur père.

Il discute avec monsieur Joliot, il est dix-huit heures trente, il est temps de partir et dans le vestiaire filles, il ne viendra pas. Robert discrètement s'arrête sur le bord de la piscine à côté de Véronique avant de plonger.

- Vous partez ? Vous nous attendez dehors.

- Oui devant la porte de notre immeuble.

Même Isabelle opte pour se sécher les cheveux plus tard, Véronique me moque d'elle et en réponse, elle la tape avec sa serviette. Véronique commence à rire. Sa sœur lui saute dessus et lui met la main sur la bouche.

- Non, pitié, si tu commences à rire nous n'allons plus pouvoir nous arrêter, pitié !

C'est dur mais Véronique y arrive plus ou moins, mais Isabelle aussi ne peut s'empêcher de glousser en me regardant. Si Papa était là, il dirait : «Ce sont bien des filles ces deux nouillettes.» De penser à ce dernier les calme de suite. Si jamais il l'apprend, elles seront  punies jusqu'à leurs dix-huit ans et même après.

Véronique avec milles précautions ouvre la porte qui donne sur le bassin, elle ne l'y vois plus ! Vite l'autre porte : là non plus !

Les deux garçons sont déjà dans l'entrée de la piscine. Sont rapides eux au moins, plus qu’elles.

Elles leur passent devant en leur faisant signe discrètement de les suivre.

Dès qu’elle a ouvert la porte de la cave de leur bâtiment qui est aussi celle qui donne sur l'école, ils s'y glissent avec elles.

Dehors il fait encore bien jour, mais ici c'est la nuit presque totale.

Aucun de nous n'ose parler, Robert est devant Isabelle et moi face au grand.

Je suis sûre d'être toute rouge.

Un bruit de pas puis une clef dans la serrure. Nous les poussons au fond des couloirs qui partagent la cave en deux. Ils essaient de se faire les plus petits possible. Isabelle est avec le grand. Véronique a entraîné le petit en le tirant par le poignet, le dos collé à moi, ma main droite à plat sur sa poitrine, je le sens respirer. Il est tout chaud, j'ai le nez dans ses cheveux, il sent le chlore, pas étonnant, il sort de la piscine. Il est encore en tenu d'été, une simple chemisette très fine. Il pose sa main sur la mienne, j'ai un frisson, elle est toute douce et chaude.

La lumière des escaliers s'est allumée.

La partie cave est éteinte, pourvu que celui qui vient d'entrer ne vienne pas ici. En fait ils sont deux, il y a papa et monsieur Douillet le prof d’anglais. Nous entendons les portes des appartements se refermer.

- Ouf ils sont partis ! Nous avons eu chauds. Si le colon nous avait vus, je crois que nous aurions passé un mauvais quart d'heure.

Le garçon s'est tourné vers elle, malgré l'obscurité, elle a l'impression de voir ses yeux. Il la force à lâcher son sac et jette sa serviette dessus. Elle le devine plus que je ne le vois : il lui sourit. Elle sent sa main frôler son visage, il lui enlève le bonnet, ses cheveux lâchés s'étalent en une lourde masse rousse sur ses épaules.

- Ils sont trop beaux. Tu sais que t’es belle. Il colle son visage dans son cou, il la chatouille mais elle n’ose pas bouger. Tu sens bon.

Ils entendent les deux autres rire et chuchoter doucement. Il hausse les épaules.

Comme la dernière fois, il passe sa main dans ma nuque et attire son visage vers le sien. Ses lèvres sur celles de Véronique sont tendres. Il est le premier garçon qu’elle embrasse, et lui ? Combien de filles a-t-il déjà embrassé ? Il paraît si jeune. Elle le laisse faire encore cette fois. Elle ne sait pas quoi faire de mes mains, ah si ! Tenir les siennes ! 

La sonnerie d'appel du repas retentit, ils doivent vite partir. Isabelle leur ouvre la porte, à peine s'en éloigne-t-elle que l'on toque, c'est Robert, il a oublié sa serviette qu'il vient récupérer sur mon sac. Il court. Il sourit toujours. Sa main frôle celle de Véronique.

- Vite Véro, ils doivent se poser des questions là-haut, qu'allons-nous leur raconter ?

Elle n’en a aucune idée. L’angoisse leur provoque  un début de fou rire, il manquait plus que ça.

Nous poussons à peine la porte que déjà Papa sort du salon, il est toujours en uniforme.

- Vous sortez d'où ? La piscine est fermée depuis plus d'un quart d'heure. Vous n'êtes pas prête d'y retourner ! Filez dans votre chambre, je viendrai vous voir tout à l'heure, vous avez intérêt à avoir une bonne excuse.

Le problème c'est que nous n'en avons pas !

Isabelle va mettre leurs affaires dans la machine dans la cuisine, elle revient avec du fromage et une pomme.

- Tiens j'ai pu chiper ça. On leur dit quoi ?

- La vérité et puis flûte ! On était avec des mecs, on a fait l'amour comme des bêtes et puis voilà.

Sa sœur ouvre des yeux horrifiés, Véronique explose de rire. Elle est déjà en chemise de nuit, assise sur son lit.

Ce n'est pas leur père qui vient leur faire la leçon mais maman, nous sommes punies jusqu'à nouvelle date. Plus de piscine bien sûr. Elles savent ce que cela veut dire : leur père ne leur adressera plus la parole jusqu'à ce que nous allions de nous même nous excuser, nous aplatir devant lui.

- Isabelle ?

- Oui !

- Je crois que je suis amoureuse d'un sourire.




13 février 2010

Robert mardi 13 Octobre 1975 non je n'irai pas !

Robert mardi 13 Octobre 1975 non je n'irai pas !

 

Une fois de plus, Lorient vient me chercher durant le cours de Monsieur Logent.

- Qu'as-tu donc encore fait ?

- Mais rien monsieur, je vous le jure !

- Il a raison, c'est pour un problème purement administratif.



Lorsque je toque à son bureau, je trouve que Mademoiselle Dionis me regarde bizarrement .

- Entrez !

- Mon colonel !

Lorsque je rentre, il me regarde et me sourit.

- Ah, mon petit ! Je dois vous annoncer qu'à la fin du mois, nous allons partir en voyage tous les deux.

Puis il se remet à écrire, comme à son habitude, sans lever la tête. Surpris, je ne dis rien, attendant la suite.

C’est lui qui relève la tête, semblant surpris lui aussi.

- Vous ne voulez pas savoir où et pourquoi ?

Si bien sûr mais à force de me faire punir j’ai appris à ne parler que si on m’y autorise.

- Si, mon colonel.

Il se lève et à son habitude aussi, vient s'asseoir sur le bureau en face de moi. Il m'observe trente secondes. Je torture mon pauvre calot.

- Je dois vous accompagner en Alsace, à Colmar, au tribunal où vous devez être confronté à votre père.

Je n'assume pas le choc de ce qu'il vient de m'annoncer. Je palis. J’ai l’impression que les murs de la pièce se resserrent sur moi jusqu’à m’étouffer.

Il m'attrape et me force à m'asseoir sur la chaise puis penché vers moi, continue.

- En gros, je sais certaines choses sur toi, mais pas tout. Veux-tu bien me raconter ? Je te promets de le garder pour moi. Mais respire garçon, respire !

Il me laisse pour aller ouvrir en grand la fenêtre. C'est vrai qu'il me semble que tout tourne autour de moi et manquer d’air.

Je secoue la tête.

- Non, je ne veux pas y aller, je ne veux plus le voir.

- Tu sais là-haut tu ne seras pas tout seul, je resterai toujours avec toi. Il ne s'approchera jamais de toi, j'y veillerai.

Il s'est accroupi devant moi. J'ai envie de fuir. Il doit le sentir. Il prend mes mains dans les siennes. J'ai envie de les lui retirer, mais je n'en fais rien. Je le regarde… sur son visage toute sévérité a disparu, à la place, une expression de grande tristesse.

Je ferme les yeux.

Secoue la tête et répète à voix basse.

- M'en fiche, je veux pas, je n’irai pas.

- Tu sais, je pense que cela te ferait du bien de te confier pour te vider. Je continue à secouer la tête et à répéter  très très bas : “je n’irai pas, je n’irai pas. On ne peut pas me forcer à y aller…” Bon, comme tu voudras, mais tu sais, devant le juge, il vaudrait mieux que tu parles. Ils ont déjà la déposition de ton père, celle de tes sœurs et de ta mère. L'assistante sociale nous a en gros raconté ce qu'elle savait. Comme par exemple que ton père t'a violé. Il faut que tu parles, toi seul peux faire le récit de ce qui s'est passé exactement, pour qu'il soit condamné pour le crime qu'il a commis.

Je maudis l'assistante sociale : elle ne pouvait pas se la fermer ! Je me sens rougir. J’ai tellement honte. Je me donne la nausée. 

- Je ne peux pas, je ne me souviens de rien.

Je l'ai dit encore plus bas.

Mais c’est faux, totalement faux, la nuit, le film de l'intégralité me revient et me fait hurler, réveillant Claude et me laissant en sueur, les mains crispées sur mon sexe. Mais je veux qu'il le croit. Je ne veux pas y aller !

Il me prend le menton et me force à le regarder. Il a repris son air sévère.

- Jeune homme, je ne vous crois pas. Nous irons et vous ferez ce que vous devrez faire. Vous devrez faire face. L’adversité, un homme l’affronte, il ne la fuit pas ! Et je serai avec vous. Si vous acceptez de me faire confiance, vous me ferez un grand honneur. Et se tait. Je serre les poings, fixant le sol. Vous allez mieux ? Si vous ne vous sentez pas de retourner en cours, allez dans votre chambre, je vous y autorise, mais nous irons à Colmar tous les deux et vous témoignerez contre ce salopard. Maintenant filez !

La main sur mon cou qui me semble pris dans un étau de fer en fusion. Il me raccompagne devant le bureau de sa secrétaire, puis retourne dans le sien.

Tel un zombi, je vais en cours, je veux essayer de ne plus y penser. Mais y arriverais-je ?



A dix-neuf heures, Claude arrive en retard au mess.

Il arrive de la piscine. Il me glisse discrètement mon maillot.

- Elle dit l'avoir trouvé après notre départ mais elles sont punies à cause de nous jusqu'à la semaine prochaine.

- Mais alors t'as fait comment pour la voir.

- Isabelle m'attendait à la porte de son immeuble quand j'y allais.

Il affiche un tel sourire que malgré ses cheveux mouillés, je suis à la limite de croire qu'il n'a pas mis un orteil à la piscine.



12 février 2010

Robert Dimanche 12 Octobre 1975 où est-il ?

Robert Dimanche 12 Octobre 1975 où est-il ?

 

- Mais non, j'ai eu beau chercher partout et je suis même retourné à la piscine ce matin pour demander à monsieur Jolliot. Il ne l'ont pas trouvé eux aussi. Je fais comment moi, maintenant ?

Debout devant mon armoire, je refais encore une fois toutes mes piles. J'ai vidé et retourné mes poches de pantalons et de blouson. Rien à faire, je ne retrouve pas mon maillot de bain.

Claude assis sur sa chaise, dos à son bureau, les pieds posés sur la barre au pied de son lit me regarde narquois.

- Sinon...

- Sinon quoi ? Bon aller arrêtes, vas y, tu penses que je l'ai paumé où ?

- Paumé, pas si sûr. Tu m'as dit que la miss avait les mains baladeuses. Il ne te manque rien d'autre ? Il était dans ta poche ou ta serviette ?

- Dans ma... oh non ! j'ai posé ma serviette sur la rambarde, tu imagines s'il est tombé et que le colon le trouve dans ses escaliers, c'est sûr, là, je suis mort.

- Imaginons le pire : ce sont ses filles, là mon pote il te castre c'est sûr. Ou pire, il te file en pâture à Gâche.

- Oh non pas ça, pas Gâche ! Mais en attendant je ne peux plus aller à la piscine moi ! Si c'est elle, qui me l'a piqué, c'est une conne car on ne se verra plus puisque je ne peux plus aller à la piscine.

11 février 2010

Richard Samedi 11 Octobre 1975 baiser

Richard Samedi 11 Octobre 1975 baiser

 

- Et bien mesdemoiselles, vous rentrez bien tard. Pourtant il y a deux heures que vous êtes sorties de la piscine. Donc allez dans votre chambre et si vous avez quelque chose à nous raconter, vous pourrez venir manger.

Les deux filles debout devant leur père regardent leurs pieds.

- Tu sais Papa, on a juste pris le temps de bien se sécher nos cheveux.

Leur mère qui est restée derrière elles dans le couloir, leur enlève leurs bonnets et passe sa main dans leurs cheveux.

- Alors pourquoi sont-ils encore mouillés ? Je suis du même avis que votre père. Vous voilà punies jeunes filles. Le pire étant que vous savez que nous finissons toujours par savoir la vérité, alors pourquoi toujours mentir ?

- Mais Maman...

- Isabelle n'aggrave pas ton cas.

 

- Isabelle viens voir. Dans le noir, Isabelle monte rejoindre sa sœur dans son lit. Adossées au mur, les deux filles mettent le drap et la couverture sur leurs têtes. Regarde ce que je lui ai piqué. Et elle met dans la main de sa sœur un bout de tissu tout doux.

- Tu lui as pris son maillot ? Mais il va faire comment pour aller à la piscine maintenant ?

- Bah, je le lui rendrai mais je le garde en otage comme ça, il sera obligé de revenir vers moi.

- T'es sûre ? Car son copain, il est gentil mais sinon je ne lui trouve rien de plus.

- Personnellement, je trouve drôle de sortir avec le petit et puis j'aime bien quand il m'embrasse.

- Parce que c'est ton premier. Avec mon premier aussi j'adorais ça et puis maintenant, je sais qu'il s'y prenait comme un manche. Par contre son copain, il a un peu trop les mains baladeuses.

- Lui aussi, mais c'est normal, non ? Tu sais dans le livre que j'ai piqué à maman cet été, et bien ils disent ce que les hommes font aux femmes et franchement, il n'en a pas fait le quart.

- Quel livre ?

- Les dents de la mer.

- Tu l'as lu ? Maman nous l'a interdit.

- Oui au chalet, quand Sylvie a eu fini de le lire. Je leur ai piqué et je le lisais aux toilettes. M'a fallu plus d'une semaine mais je ne regrette pas.

- Et il est où maintenant ?

- Je crois que c'est Mamie qui l'a emporté sinon tu pourras toujours essayé de le lire aux prochaines vacances. Ah oui tu sais ce que j'ai osé faire ?

- Non, quand ?

- Bin avec le...

La lumière de la chambre s'allume.

- Et bien voilà donc une drôle de façon de dormir, voulez-vous être punies jusqu'aux vacances au lieu d'une semaine ?

- Non maman.

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10 février 2010

Robert Samedi 11 Octobre 1975 baiser

Robert Samedi 11 Octobre 1975 baiser



Qu'est ce que je peux savourer de ne plus être en dortoir.

C'est quasiment magique pour moi.

J'ai mon propre bureau avec même deux étagères au-dessus pour des bouquins. Bon, à part mes livres de cours, je n'en ai pas d'autres sauf deux vieux manuels de cours que je n'ai jamais rendus aux profs après avoir fait leurs punitions. Et pour le plaisir, je remplis mes cahiers des exercices qu'ils contiennent. Claude me considère comme un malade mental mais je préfère ça à jouer bêtement aux cartes. Mais je dois aussi reconnaître que je suis mauvais perdant. Je n'accepte pas de perdre car perdre c'est être moins fort que quelqu'un d'autre et ça, je ne supporte pas. Déjà que je suis plus petit que les autres alors moins fort, non !



Aujourd'hui c'est samedi. Avant d'aller en cours on doit défaire nos draps pour les porter à la blanchisserie avec nos vêtements de la semaine.

C'est très dur pour moi d'enlever ces draps, bien que je dorme dedans depuis mercredi, j'arrive toujours à trouver des endroits où ils sentent encore trop bon. 

Je suis tombé amoureux de cette odeur. 

Et puis, j'ai un oreiller plus un traversin, suprême luxe. Et tous mes draps, oreiller, taie d'oreiller et de traversin ainsi que la couverture sont brodés comme ma serviette de piscine. D'ailleurs, j'ai une seconde serviette pour la piscine, brodée elle aussi. Du paria, je suis passé au statut de prince.





Oh la déception lorsque nous arrivons au bord des bassins, pas de filles.

Claude me charrie.

- C'est si grave que ça ?

Je hausse les épaules, je joue l’indifférence.

- Non, mais je suis déçu.

Il m’adresse un sourire moqueur. Je pose comme lui ma serviette sur un des bancs des gradins puis m’assieds. Il avait commencé à s’éloigner il revient et se met devant moi. Il ne sourit plus.

- De plus, tu sais que si elles viennent se baigner ici, c'est qu'elles doivent être les filles d'un prof.

Je secoue la tête.

- Non, ce sont celles de l'infirmière.

Là, il semble surpris.

- De Madame Lang ?

Je me mets à rire.

- Non, pas cette vieille main baladeuse, l'autre infirmière qui est rousse, elle aussi .

- Oh ! Je n'ai jamais vu d'infirmière rousse moi. Et bien, tu pourras leur demander car ton rêve se réalise, les voilà. Maintenant mon gars, tu as une chance sur deux cent soixante que ta rouquine s'intéresse à toi.

- Pffff La chance ça n'existe pas ou en tout cas, on peut mathématiquement la forcer. Une petite compet ? Viens on vire les petits de notre couloir.

Moi je sais qu’elle s’intéresse déjà à moi. Il n’y a qu’à voir hier où elle a passé son temps à me regarder quand je plongeais. D’un côté ça me plaisait, presque excitant d’un autre, un peu gênant. Et puis hier aussi, son bonnet il ne s’est pas barré tout seul…



Argh ! Claude sort à la force des bras, moi non ! Ou alors du bord de la piscine à fleur d'eau pas du bord où il y a les bornes. Je décide que dès ce soir, je me mets à la muscu. En attendant, je traverse le couloir qui leur est réservé et monte l'échelle. Chance ou pas, je sors juste quand elles passent. Cette fois, elles ne sont que deux et toujours ces bonnets qui me donnent envie de rire. Miss papillons et Miss petites fleurs. Je lui souris.

- Eh oh !

Mais, mais, que lui ai-je fait ? Miss papillons en passant devant moi m'a repoussé à la baille. Purée, elle a de la chance d'être une fille .

Claude m'accueille narquois.

Je plonge et disant : "go !" Il me suit et me dépasse, alors... bin je triche, je fais demi-tour avant la fin. J'arrive avant lui mais vu la tête qu'il fait, je préfère sortir. Je vais traverser le couloir des filles quand Joliot me siffle. Elles sont à l'autre bout de la piscine, ça me gonfle. Claude en profite pour m'attraper et me noyer puis me plaque contre le bord.

- Tu triches encore une fois et tu rentres à poil au vestiaire

- Tu te feras virer de la piscine.

- Possible mais ce sera rigolo et ça ne lui déplairait pas trop à ta miss papillons qui te déshabille du regard..
- Salaud !

D’ailleurs elles reviennent et sortent de l’eau. Moi avec ce que m’a dit l’autre andouille, j’ai mon copain qui malgré l’eau fraîche a décidé de vivre sa vie.

- Dîtes les garçons, alors on se la fait cette course ?

Nous levons tous les deux, les yeux vers la plus jeune à genoux entre les deux plots. Oh putain elle ne devrait pas. 

Claude sort puis m'aide à sortir. Je garde mes mains sur mon bas ventre, Claude se marre.

Miss fleurs me fait signe de venir me mettre à côté de sa sœur et va se mettre au-dessus de notre couloir à côté de Claude. Je regarde Monsieur Joliot qui nous observe. Je lui fais signe en ouvrant grand les mains, paumes tournées vers lui, qu'on y est pour rien.

-Tu es d'accord pour qu'on laisse un peu d'avance aux petits ?

Je fusille la miss fleurs pour qui elle se prend celle-là ?

- Avance ou pas, on va vous mettre la pâtée !

 

Nous apprenons que la grande s'appelle Isabelle et la petite Véronique. 

Par contre, elles éludent quand nous leur demandons qui sont leurs parents. Mais bon on s'en fout.

A la fin de l'heure lorsque nous devons partir pour laisser la place à d'autres, elles nous disent de les attendre au niveau de l'immeuble d'habitation. 

Nous ne nous sommes sûrement jamais aussi vite préparés tous les deux et nous les attendons à côté de la première porte, mains dans les poches, appuyés au mur. Nous croisons les doigts qu’aucun rat ne vienne à passer.

Après des bonnets de piscine trop rigolos, les bonnets qu'elles portent dehors sont tout ce qu'il y a de plus stricts. Et elles sont quasi habillées pareil : une jupe plissée écossaise vert foncé qui leur arrive au genoux et en haut un chemisier blanc et une grosse veste en laine, écrue pour miss fleurs et vert foncé pour miss papillons. Soyons honnêtes, elles sont plus sexy en maillot.

Miss fleurs met un doigt sur sa bouche.

- Chut ! Ne faîtes pas de bruit et on allume pas la lumière compris ?

Elles ouvrent une porte qui donne sur des escaliers. 

- Dîtes, le colon, il n’habite pas ici ?

Elles me regardent puis échangent un regard et haussent les épaules.

- Pourquoi t'as peur de lui.

- De lui non. Il n'a pas l'air méchant mais d'être puni ou voir renvoyé, oui. Cela m'emmerderait.

Claude et la grande s’éloignent à côté de l'escalier vers une autre porte qui je pense donne sur le petit parking où le colon s'est garé le jour de mon arrivée. Dire que je ne suis pas rassuré est un euphémisme mais j'essaie de ne pas le montrer.

Son sourire est moqueur. Je sais qu’elle a les yeux vert assez foncés mais là ils semblent noir. 

- Et de moi, tu n'as pas peur ?

Elle m’amuse, pourquoi devrais-je avoir peur d’elle ?

- De toi non. T'es qu'une fille.

Je suis sur la première marche et elle en bas et je suis à peine plus grand qu'elle. C’est vexant à force.

- Tu devrais.

Elle me pousse. Surpris je me retiens à la rampe.

Pourriture !

Je la pousse à mon tour. Nous jouons à ça deux fois. Mais la seconde fois, je l'entraîne avec moi et si je me suis assis sur les marches, elle se retrouve collée à moi, les mains posées sur la marche à la hauteur de mon visage. Je pose alors ma main sur son cou et l'embrasse. 

Elle a d'abord un mouvement de recul.

Ça m'amuse qu’elle soit surprise. Elle pensait qu’on avait accepté leur invitation pour boire le thé ?

 Elle garde la bouche fermée. 

Serais-je le premier ?

J’arrête puis recommence et cette fois, elle me le rend.

Sa bouche a un goût de chlore.

Quand on s'arrête, nous nous redressons et dans la pénombre, je la regarde puis je recommence.

Derrière nous, nous entendons sans comprendre les deux autres chuchoter. On se met à rire.

- Tu crois qu'eux aussi ?

Je me colle à elle. 

- Je m'en fous strictement. Ça t'as plu ?

Je la vois faire la moue.

- Mouais mais j'ai connu mieux.

Je veux bien m’améliorer…

- Ah zut, si tu veux on peut recommencer et je m'efforcerai de faire mieux.

C’est mon premier vrai rencard car Caths c’est pas pareil. Bon il y a aussi eu Michelle mais là encore, j’étais celui qui subissait. Cette fois j’ai décidé de me conduire en homme. On se bat un peu mais c’est amusant. Sa poitrine est ronde et ferme et ses cuisses sont froides mais elle ne me laisse pas aller plus haut et me mord la lèvre.

- Arrête ou je crie au viol !

- Pfff  n’importe quoi. 

C'est la sonnerie du repas qui nous rappelle à l'ordre et nous les laissons avec regret.



Allongé sur le dos dans mon lit, je me passe et me repasse la soirée.

- Claude tu dors ?

Je l’entends se tourner dans son lit.

- Non.

- Alors tu l'as embrassée?

Il est tourné vers moi.

- Oui, pas toi ?

Je me tourne vers lui.

- Si. Et t'as fait que ça ?

Je l’entends soupirer.

- J'ai essayé mais elle m'a rembarré.

Là je me sens bêtement assez fier de moi.

- Hé hé moi oui et tu sais quoi ? Elle a treize ans, et toi tu sais quel âge elle a ?

- Presque dix-sept ans.

- Elle n’est pas trop jeune pour toi ?

Il se retourne dans son lit. Sa voix semble fâchée.

- N’importe quoi !

Oh et puis on s’en fout. J’suis content. Et j'ai hâte d'être à lundi pour retourner à la piscine.










9 février 2010

Véro jeudi 9 Octobre 1975 plongeons

Véro jeudi 9 Octobre 1975 plongeons


Jeudi soir à dix-sept heures trente, Isabelle et Véronique sont en maillot sur le bord de la piscine mais ils arrivent qu’à dix-huit heures au moment où elles décident de s’en aller.  Car à  force d'être dans l'eau,elles ont  l'impression d'avoir la peau de deux petites vieilles. Et Isabelle ne supporte plus les regards et sourires des garçons qui, certains font exprès de les frôler.

- Véronique si le blond s’approche encore une fois, il va prendre ma main dans la figure.

Mais cette dernière ne l’écoute plus et saute dans l’eau. Et… Oh… Son bonnet se détache tout seul. Et bizarrement, elle ne s’en aperçoit qu’une fois remontée.  Elle le sent plonger juste à côté d’elle, pour remonter en tenant la pièce du délit entre ses mains.

Assise sur le bord du bassin, Véronique laisse Isabelle le lui remettre. Les deux beaux yeux sont dans l'eau à ses pieds, levés vers elle au-dessus d’un doux sourire. Son copain s'accroupit à côté d’elle.

- Bob vient, Joliot t'attend.

Il rejoint l’échelle en nageant sous l’eau. 

Isabelle et Véronique à la nage vont jusqu’au bord du bassin, là où elles peuvent bien regarder les plongeurs.

C'est apparemment la première fois qu'il monte sur le plongeoir. C'est plutôt comique à voir. 

- Dis-moi petite soeur, plutôt que te moquer de lui, si tu allais lui montrer le bon exemple ?

- Tu n’as qu’à y aller toi !

Isabelle la regarde en soufflant.

- Non parce que je n’ai pas envie de me ridiculiser. Et parce que moi, je ne me fous pas de lui.

Véronique ne lui répond rien mais elle aimerait bien. Elle aimerait bien avoir le courage de monter toutes ces marches et de là-haut au moins avoir le courage de sauter. Alors elle se tait et croise les doigts et de tout son coeur le soutient.

Lorsqu’il monte avec son copain sur le plus haut, j’ai de la peine pour lui. Il vient jusqu’au bord puis recule. On le voit parler à Claude. Puis tous les deux s’approchent du bord. Et ils sautent ensemble, il a les yeux fermés, la main de Claude dans son dos.

Le prof l’aide à sortir du bassin puis lui parle.  Véronique aimerait bien entendre ce qu’il lui dit. Lui il la fixe, elle a l’impression qu’il tremble. Il serre les poings. Elle lui sourit. Il rougit un peu, opine de la tête puis va jusqu’à l’escalier des plongeoirs. Son copain est déjà monté. 

- Tu vois Véro, lui au moins il sait plonger.

- Oui Isabelle mais on dirait un néandertalien et il grassouillou.

- T’es dure ! Et il n’est pas gros mais musclé.

Véronique éclate de rire ce qui fait se retourner le prof et la majorité des élèves, alors Isabelle se lance pour une longueur et sa sœur la suit. Mais les deux suivent quand même le plus jeune des deux garçons qui est arrivé tout en haut.

Il s’approche du bord du plongeoir, se prépare bras levés puis recule pour revenir et d’un coup, plonge. C’est bête mais Véronique est fière de lui.

A dix-huit heures quarante-cinq la piscine ferme, le repas de l'école est à dix-neuf heures. Alors avec Isabelle, elles décident de partir à la demie.

Mais Véronique est de mauvaise humeur. Elle est frustrée de ne pas avoir pu lui parler. Elle n'a pas envie de se sécher les cheveux dans le vestiaire, elle le fera à la maison. Isabelle la prévient que maman va nous gronder et comme Papa sera déjà là, sûrement, qu'il va en rajouter.

Elle les déteste tous !

Elle fourre sa crinière emmêlée dans son bonnet et sort. Isabelle viendra quand elle voudra, elle l'énerve cette madame la sainte nitouche parfaite.

Passée à peine la porte du vestiaire, elle bute sur les deux garçons.

- Pourquoi êtes-vous parties si vite ?

La surprise la tétanise.

La porte s'ouvre derrière Véronique sur une Isabelle tout aussi étonnée. Son expression lui provoque un fou rire qu’elle lui communique. Et l'expression maintenant toute aussi ahurie des mecs n'est pas faite pour la calmer. Mais derrière eux, la piscine commence à se vider.

Ils ne sont plus du tout seuls.

- Bon et bien alors à demain, si cela vous tente.

Les deux filles sont incapables de parler et leur répondent par un signe de tête.

Véronique a mal au ventre tellement elle rit, elle s'assied dehors sur le banc juste devant la porte.

Les élèves qui passent devant elles sourient et chuchotent entre eux.

Elles ont l'air de deux folles mais elles s’en fiche. Véronique s’en fiche. Il lui a parlé.

Elles arrivent toutes échevelées et quasi hystériques à l'appartement. Où elles sont accueillies par leur mère qui commence par rouspéter pour leurs cheveux mouillés puis semble amuser de leur voir ainsi.

Véronique la laisse même lui brosser les cheveux ce qui n'était plus arrivé depuis longtemps.

Papa nous interroge sur notre hilarité mais certaines de ses questions raniment notre bonne humeur.

- Et bien, mesdemoiselles allez vous calmer dans votre chambre, vous viendrez manger quand vous serez moins excitées. Mais Véronique avant de s’éloigner entoure le cou de son père et l’embrasse en riant. Alors il se tourne vers sa femme qui les regardent en souriant. Tu m’expliques ?

- Elles sont adolescentes…






9 février 2010

Véro mercredi 8 Octobre 1975 les garçons de la piscine

Véro mercredi 8 Octobre 1975 les garçons de la piscine



Véronique a remarqué que le garçon passe moins de temps dans l'eau, beaucoup plus à plonger.

A chaque fois que leurs regards se croisent, il a un grand sourire.

Là, il plonge avec son copain puis font la course qu'il ne gagne jamais d'ailleurs.

Isabelle a entendu qu'ils s'appelaient Claude et le petit Robert. Ils sont apparemment dans la même classe, elle hallucine, il fait la moitié de son copain en taille.

Elle prend son courage à deux mains. Il est debout dos à l’eau, sur une borne pour plonger, Véronique s’approche de lui.

- Salut ! On peut faire la course avec vous ?

Lui aurais-je fait peur ? Il tourne la tête vers elle, surpris et la regarde en ouvrant de grands yeux. Ils sont trop, trop beaux, Véronique craque définitivement. Mais elle le voit dégringoler dans l'eau comme un sac d'os en faisant un grand plat qui l'éclabousse d'une grande gerbe d'eau. Elle pose ses genoux sur le bord de la piscine. Lorsqu'il émerge, elle lui tend une main, il refuse en secouant la tête, grimace en nageant vers l'échelle. elle le suis des yeux lorsqu’il s’éloigne vers les vestiaires. Il a le tibia tout écorché, il saigne, il s'essuie avec sa serviette. Lorsque son copain passe devant nous, se dirigeant aussi vers leur vestiaire, elle ne peut s'empêcher, de l'interpeller ennuyée de voir l’autre blessé.

- Ça va ? Je m'en veux, c'est à cause de moi d'une certaine façon qu’il s’est fait mal, tu m’excuseras auprès de lui ? Vous viendrez demain ?

Le Claude a des petits yeux bruns sous de fortes arcades, ceux du petit sont bleus lavande, grands, expressifs. Soulignés par un sourire que je ne saurais définir, mais si, si... Il a des lèvres fines, bien dessinées et des petites dents bien blanches. Bref ! Il est irrésistible comme son sourire.

- Oui, bien sûr et demain il va sauter du dix mètres.

Mais déjà il accélère pour le rejoindre



Le soir même, Véronique met les points sur les «I» avec Isabelle. Elle n'emmène plus aucune copine avec nous à la piscine. Désormais ce sera leur chasse gardée.

Elle ne veut pas qu'au bahut on lui casse les pieds avec ça. 

9 février 2010

Robert mardi 7 Octobre 1975 les filles de la piscine

Robert jeudi 9 Octobre 1975 les filles de la piscine 1

 

Le jeudi d'habitude, je vais à l'athlétisme mais il pleut des hallebardes et le prof n'est pas là, donc je propose à Claude d'aller à la piscine.

Lui, c'est un vrai poisson contrairement à moi qui bien que très appliqué, galère avec la brasse papillon. Le crawl ça commence à aller.

- Tu vois la seconde marque orange, on plonge et on n'a le droit de sortir que après, et le dernier de retour ici fait les corvées de chambre de l'autre.

Pourquoi j'accepte ? Serais-je masochiste, il gagne toujours.

Nous montons chacun sur notre borne et là comme tous les cinquante garçons présents à la piscine ce soir là, nous nous statufions pour regarder les quatre filles qui sortent du bureau du maître nageur.

Un mec les siffle. Monsieur Jolliot, lui fait signe de sortir. Avec Claude on se regarde et on se comprend sans avoir besoin de parler. Ce soir si compet il y a, ce ne sera pas pour savoir qui passera le balai.

Quand nous revenons tous les deux à nos bornes, elles sont autour. Monsieur Jolliot me fait signe de sortir de leur couloir. Je trouve injuste que, parce que ce sont des filles, elles aient droit à un couloir rien que pour elles. Mais je passe dans celui de Claude qui sort à côté de sa borne à la force de ses bras puis me tend la main pour me hisser à mon tour. Un couloir pour deux c'est étroit mais on devrait y arriver.

- Prêt pour te taper une semaine de ménage ?

- Dans tes rêves oui !

Claude chope un petit sixième qui est assis sur le bord du couloir suivant.

- Tu nous donnes le top OK ?

Je suis du côté des filles, les jambes fléchies, les pieds bien à plat, j'arc-boute mes orteils au bord carrelé, Les mains posée à côté prêt à me détendre au top. Je m'imagine que c'est ma vie que je joue dans cette compet, je ne peux pas perdre, je pousse au maximum sur mes jambes, Je rentre dans l'eau plus loin que lui, et ressors après la seconde marque orange avant lui. Lorsque je tourne à l'autre bout du bassin, j'ai une bonne avance et enfin j'arrive avant lui et lorsqu'il pose sa main sur le bord, j'exulte.

- J'ai gagné, à toi le balai !

Il m'appuie alors sur la tête mais je me débats.

- OK mon salaud mais on fait la revanche ?

- Ah non alors, pas envie de perdre. Je sors, je veux juste aller m'amuser à plonger.

Pour aller à une échelle, j'ai deux solutions mais la plus courte passe par le couloir des filles.

- Weisembacher une fois, pas deux !

Je fais un grand sourire à monsieur Jolliot. Il est avec groupe de garçons sur le bord de la piscine ronde et leur apprend à plonger . Ce prof est impossible, il voit toujours tout !

Avec Claude, on les rejoint. Monsieur Jolliot passe derrière chacun de nous à tour de rôle et nous indique ce qu'il attend de nous avant que nous exécutions ce qu'il nous demande.

- Tourne-toi, voilà, tu vas t'exercer à plonger de dos puisque de face, tu maîtrises très bien.

Je me tourne donc et fais face au grand bassin du côté opposé aux bornes. Là, où la profondeur est de un mètre cinquante et où je bois la tasse lorsque je pose les pieds à plat au fond. Les filles sont toutes les quatre là, appuyées sur leurs bras croisées, elles nous regardent. Monsieur Jolliot veut me faire reculer pour que j'ai la moitié des pieds dans le vide mais je perds l'équilibre et m'écroule dans l'eau comme un pantin désarticulé en agitant les bras. Tous les mecs se marrent. Maître Joliot me tend la main et me ressort de l'eau.

- Et cette fois pousse sur tes jambes et pense que tu dois les faire passer au-dessus de ton centre de gravité qui est là (Il pose son doigt au niveau de mon nombril). Sinon gare au plat.

Debout, bras tendus au-dessus de ma tête mon regard croise celui de deux yeux verts qui me sourit. Cette fois encore c'est ma vie, pire : mon honneur que je joue. Et je saute. C'est pas génial mais cette fois, pas de plat.

 

La cloche sonne, l'heure est finie, le mess et le repas nous attendent, demain je reviens c'est sûr. Et j'espère qu'elle reviendra aussi.

 

 

8 février 2010

Robert vendredi 3 Octobre 1975 D'Aureilhan

         Robert vendredi 3 Octobre 1975 D'Aureilhan

 

La première sonnerie de son réveil n'est pas terminée qu'il l'arrête. Je me tourne vers lui. Je l'entends respirer fort avant de pousser un long soupir, cela me donne envie de rire mais je me retiens. Ma main se referme sur mon sexe.

- T'as pas le temps petit gars, debout, à la douche. (Il m'enlève les draps et me fait tomber derrière mon lit avant que je n'ai le temps de comprendre et ça le fait rire.) Tiens attrape et go go !

Je le suis avec la serviette qu'il m'a lancé, il n'a même pas pris le temps d'allumer la lumière. Il est à poil comme la majorité des mecs qu'on rejoint dans le vestiaire contigu aux douches. Je pose mon slip et ma serviette sur un banc et le suis avec mon gant contenant mon savon.

Putain, c'est une forêt de mecs. Et moi j'suis le nain qui essaie de passer entre les troncs d’arbre pour arriver à la flotte. Deux mains me saisissent par les bras au-dessus des coudes et me soulèvent.

- Hé les mecs, on a un bébé avec nous !

- Putain Darmon lâche-le, on a pas le temps pour ces conneries.

Je me débats comme je peux mais je ne fais pas le poids. Un savon lui percute la tempe et il me lâche, je vais pour ressortir mais Claude me récupère et me pousse sous un pommeau de douche.

- Ignore ce con !

- Et Darmon vu la taille de son vermicelle, s'il te chope sous la douche dans un an ou deux, tu vas pleurer mon gars.

Je ne sais pas qui a dit ça mais il me rend assez fier, je rigole avec les autres. Je n'ai pas le temps de commencer à me laver que Claude me tire dehors, il a mis sa serviette autour de sa taille pour regagner la chambre mais ne s'essuie pas les cheveux .

Je l'imite.

- Le matin te fais pas chier, la douche c'est juste pour laver notre gant et avoir l'air mouillé.

Notre gant ?

 

 

Dans la cour, j'hésite puis je suis D'Aureilhan. Lorient me fait signe de venir à lui, il fait reculer Nevière et me colle devant lui.

- C'est toi le major, tu as compté tes camarades ?

- Heu, non .

- Alors tu passes entre les deux colonnes, tu es aussi responsable de leur tenue alors sois intransigeant. Il me pousse devant lui jusqu'à la hauteur de Duverger donc des plus grands. Tu vois ? Lemoine votre cravate. Jussieux votre calot ce n'est pas un béret.

 

Quand le sixième passe avec la feuille d'appel, je gueule à l'image des autres.

- PREPA SUP, AUCUN ABSENT !

Lorient me montre son pouce. Je souris, je suis content de moi et pour la première fois, je me sens à ma place.

 

 

Le soir à la piscine, nous repérons, du moins, je repère encore les mêmes filles. Je ne coule plus, je commence même à maîtriser parfaitement la brasse et un peu le crawl. je veux commencer à apprendre à plonger. Claude, gentiment, accepte. Pour commencer, je plonge du bord.

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