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grâce à vous deux Richard et Gisou (incomplet, en cours d'écriture )

30 janvier 2010

Richard mercredi 10 septembre 1975 rapport

Richard mercredi 10 septembre 1975 rapport

 

- Dis moi Papa, ton protégé, il a le dos zébré de cicatrices ??

Richard lèves la tête et remets son capuchon au gros stylo encre noir et à la plume dorée avec lequel il écrivait.

- Oui, pourquoi ? Tu le sais comment ? Où l'as-tu vu torse nu ?

- A la piscine. J'y étais avec Isabelle pour qu'elle s'entraîne pour le bac. C'est toi Papa qui nous y a autorisé.

Richard fronce les sourcils, énervé.

- Oui et alors ? Arrive au but !

- Et bien, quand il est arrivé, il y a quatre garçons qui l'ont jeté à l'eau et il a failli se noyer car il ne sait pas nager.

- Tu as entendu le noms des garçons ?

- Non, mais ils étaient plus grands que lui.

- Oh bin ça, il doit être le plus petit de l'école, même la majorité des sixièmes sont plus grands que lui.

- Demande à Monsieur Jolliot, il les a bannis de la piscine jusqu'aux vacances de la Toussaint.

- Oui, je verrai demain, mais toi et ta sœur je veux que vous restiez loin des garçons, compris ? (Sa femme s'est arrêtée de broder et se retient de rire.) Bon, Gisèle, qu'ai-je dit de si drôle ?

- Houla, ne m'agresse pas. Tu m'amuses mon amour. Tu autorises tes filles à aller se baigner dans la piscine privée d'une école de garçons et elles ne doivent pas approcher des garçons. Ne crois-tu pas qu'il y a un petit soucis ? La prochaine fois va avec elles.

- Ce serait volontiers mais je n'ai pas le temps, vas-y toi !

- Et après, tu râleras car les deux cents élèves de ton école auront pu admirer les jolies formes de ta femme.

- Bon OK ! Donc dorénavant vous irez de 19h à 21h lorsque les élèves seront au mess et c'est moi qui vous surveillerai.

- Oh non ! (Les deux filles sortent furieuses du bureau de leur père.) Bravo, merci maman !

Les deux époux se regardent et se mettent à rire.

 

 

 

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29 janvier 2010

Robert mercredi 10 septembre 1975 piscine 2

Robert mercredi 10 septembre 1975 piscine 2

 

 - Weisenbacher !

Je lève le bras.

J'ai du courrier ? J'ai du mal à y croire, qui peut bien m'écrire ? Caths ? Elle n'a pas mon adresse.

Le garçon me tend un colis, un paquet souple emballé dans du papier kraft fermé par une ficelle. Dessus mon nom et l'adresse de l'école mais pas de cachet de la poste.

Je défais consciencieusement la ficelle, mes collègues sont encore plus pressés que moi de savoir ce qu'il contient. Je dois me battre pour qu'ils ne déchirent pas tout.

Je veux récupérer la ficelle et le papier, ça peut toujours resservir.

Dedans, une serviette de bain brodée à mon nom et un slip de bain autour d'une tablette de chocolat noir Poulain, et... un carnet de correspondance contenant déjà mes premières notes.

Cela m'amuse et en même temps, je ne comprends pas pourquoi tout ces mystères.

La tablette finit dans nos estomacs et la petite image d'un guépard dans mon portefeuille. Le papier d'alu et le papier de couverture avec le papier Kraft. On ne sait jamais et ils seront mes premières possessions.

- Claude, tu veux bien me remplacer pour le service, j'aimerais pouvoir ranger tout ça dans mon placard avant le début des cours.

- Oui, si tu veux, mais c'est juste à cause du chocolat.

Il a l'air sérieux en plus.

- Michel, je vais pouvoir venir avec toi à la piscine ce soir.

- Hum, si tu ne viens pas à l'athlétisme, je ne te remplace pas.

- Hé Claude, le chantage, c'est digne des filles ça ! Mais bon normal pour un poids lourd qui ne doit pas savoir nager.

- Répète ça ? L'année dernière, j'étais premier aux cent mètres nages libres.

J'avale ma dernière goutte de café et je fille au dortoir. Je suis parmi les premiers. Vite, je glisse les papiers bien pliés sous mon pantalon de rechange en vérifiant bien qu'ils ne se voient pas, puis je fourre la serviette et le maillot dans mon sac à dos.

- Alors, tu nous le donnes, le drapeau français du sac que t'as volé.

Je dégrippe le drapeau et le jette n'importe où dans mon casier. Claque la porte et ferme le cadenas puis la clef se retrouve à nouveau entre mon index et mon majeur.

Je recule contre l'armoire en finissant de fermer mon sac.

- Je ne l'ai pas volé. Laissez-moi passer, je ne veux pas arriver encore une fois en retard.

- Oh ! Bébé a peur d'arriver en retard ?

- A voir qui est le vrai bébé de nous deux, car moi j'ai déjà mon bac en poche contrairement à toi, le nullos.

- Répète un peu ça .

- Nullos, nullos !

L'autre con me fonce dessus. Je me laisse tomber à plat dos sur mon lit et le reçois sur mes pieds, jambes pliées. Il vole jusque dans le couloir où il percute deux quatrièmes qui se mettent à hurler. De vraies filles !

J'en profite pour me faufiler et disparaître en courant. J'ai bien intégré que l'on a pas le droit de courir dans les escaliers mais ma vie faut bien un tour de cours. Mais au lieu de descendre, je décide de monter en espérant que aucun fayot ne me dénoncera.

Deux étages plus haut, je rejoins ceux de ma classe qui rigolent en me voyant.

- Tu sais que tu vas te faire tuer si un surveillant te voit ici ?

- Oui et non, je serai puni mais je n'en mourrai pas. Par contre si Lorenzo me choppe. Là, oui, je serai mort.

- Tu veux qu'on lui fasse la peau ?

Je secoue la tête. Non, j'ai mon honneur à respecter.

 

 

Le prof est en retard, j'en profite pour rapidement gribouiller les résultats des devoirs de la veille que je n'ai pas eu le temps, ni l'envie de faire.

- Tricheur !

- Même pas.

Tramoni me pique mon cahier rouge de physique et fait tomber ma serviette du sac. Je n'ai pas le temps de la récupérer car le prof entre et on se lève tous.

Du pied, je fais glisser ma serviette sous mon bureau.

- Weisembacher vous comptez vous essuyer avec une serviette qui aura nettoyé le sol ? Ramassez-la, voyons !

(Je la ramasse mais la garde pour l'instant sur mes genoux mon doigt suivant mon nom brodé en fils argentés. J'ai jamais eu quelque chose d'aussi beau.) Bon, Monsieur Weisembacher au lieu de rêver, venez nous démontrer qu'un polynôme est divisible par un autre polynôme dans la division euclidienne !

 

 

 

- Tramoni, tu remplaces Weis au service, car il doit être à treize heures à l'infirmerie.

- Eh !

Tramoni et moi on réagit en cœur, lui, car il déteste ça et moi, parce que je ne vois pas pourquoi j'irai à l'infirmerie.

- Manges rapidement et je te montrerai, car il semble que tu ne connaisses pas le grand tableau.

Bin, non, je ne connais pas, c'est quoi encore ce truc ?

C'est bêtement un tableau d'affichage où les profs et le Staff notent tout.

Il est sur un mur du bureau des surveillants et visible de l'extérieur par la vitre. D'ailleurs Monsieur Deschamps est en train d'y écrire qu'il sera absent jeudi et vendredi et que le travail sera à demander aux dits surveillants.

Et effectivement mon nom est dans la colonne rendez-vous infirmerie, à treize heures, il est moins deux et je n'ai pas le droit de courir et en plus l'infirmerie est de l'autre côté de la cours près de l'entrée, ras le bol !

Je suis reçu froidement par une infirmière en blouse blanche et petit chapeau sur la tête.

- Vous êtes en retard mon petit. Déshabillez- vous intégralement et attendez avec vos camarades.

 

Ils sont déjà trois. Je commence à me désaper quand une porte s'ouvre sur une autre infirmière qui fait entrer le premier.

Je trouve dégradant qu'on nous fasse foutre à poil alors que eux, sont habillés.

En attendant, je lis le règlement intérieur dans mon carnet de correspondance. Purée, mais on a rien le droit de faire dans ce bahut ! Mon tuteur a signé mais il y a une autre signature à côté. Je le paraphe aussi et puisque j'y suis, je fais des annotations au règlement : en rouge ce que je trouve dégueux, en vert ce avec quoi j'suis d'accord.

Quand le premier revient, il tire la gueule.

- Ça va pas ?

- Non, ce toubib est un gros con, il m'a bousillé en me décalottant sans prévenir.

- Ah !

J'ai un frisson dans le dos. Bon, chez moi, y a plus rien à décalotter alors ça ira.

C'est ça une visite médicale scolaire ? Je cherche dans mes souvenirs mais ma dernière visite médicale remonte à très loin, de la maternelle et après c'est toujours le docteur Péret qui me les faisait passer chez lui.

- A toi !

 

 

- Bonjour jeune homme. Grimpe là dessus. Ouvre la bouche, aucune caries visibles, ni de soins dentaires , présence des amygdales et végétations, tu es souvent malade ? Otites, angines ?

- Non jamais.

- Intéressant et rare surtout chez un garçon. Tu as de beaux yeux violets, t'a-t-on déjà parlé du gène d' Alexandria. (Je secoue la tête.) Couche-toi. Tu m'expliques toutes ces cicatrices ?

- Je suis tombé dans un mixer géant.

Il tique mais ne dit rien. Je vire sa main lorsqu'il touche mon sexe.

- Tu as mal ?

- Non, c'est privé.

- Faut qu'elle te tienne ?

Je regarde l'infirmière que s'est approchée, son sourire me provoque un frisson qui me fait fermer les yeux et serrer les poings.

- Houla calme. Qu'est-ce qui t'arrive.

Je crache les dents serrées :

- Rien.

Mais je sens sous mes paupières des larmes s'accumuler.

- Testicules bien descendues et début léger de pilosité.

Je me remets debout et en profite pour m'essuyer les yeux., Le médecin me sourit puis me fait tourner dos à lui.

- Aucune scoliose mais présence de cicatrices significatives. C'est ton père ou ta mère qui te battait ?

-….

Bon vas sur la balance. 30 kilos, un mètre quarante deux. Pour quatorze ans, c'est vraiment en bas de la courbe mais avec la puberté, tu devrais grandir. Ah ! Il y a une demande de prise de sang et d'analyse d'urine. Vas dans les toilettes et remplis moi ce flacon puis Micheline te fera la prise de sang. Ne fermes pas la porte.

Je n'ai pas envie de pisser et je les entends dans mon dos, parler de moi, de mes cicatrices y compris celles sur mon appareil génital. Mais aussi de ma réaction. J’ouvre alors le robinet au maximum pour ne plus les entendre puis mets ma main dessous, merci Josyane ! Mais bon devront se contenter de trois gouttes.

 

L'infirmière qui regarde plus mon visage que mon bras, devrait se recycler. Elle doit s'y prendre six fois avant de me trouver une veine.

 

En tout cas, j'suis content d'en avoir fini, j'ai appris plein de choses sur moi et le règlement intérieur.

 

Maintenant allons donc nous noyer.

Dans les vestiaires, il n'y a plus personne.

La douche est chaude, c'est un délice.

 

Il y a deux bassins, un grand rectangulaire et un rond surplombé par un plongeoir vertigineux.

Le long du grand bassin devant la grande baie vitrée des gradins où les nageurs ont posé leur serviette. J'y pose la mienne puis reste debout à observer.

 

- Non, non, non, je ne sais pas nager !

Quatre cons me balance à la flotte. Je panique et agite bras et jambes avec d'autre résultat que de me faire avaler des litres de flotte par la bouche et le nez.

Quelqu'un m'attrape par la main et me hisse hors de l'eau, à genoux sur le bord. Devant moi, Lorenzo se marre. Je suis debout comme un ressort.

- Je vais te tuer !

Le maître nageur me repousse dans l'eau et à nouveau me hisse, debout cette fois. Il me tient par les épaules.

- Et moi, tu vas me tuer ? (Je secoue la tête mais si je m'y autorisais, ce serait volontiers.) Bon, alors viens avec moi au lieu de te ridiculiser. Tu n'es jamais allé à la piscine ?

- Non.

- Même pas avec l'école ?

- Non, j'étais toujours dispensé.

- Qu’as-tu pris au bac ?

- Comment vous savez que j'ai le bac ?

- Parce qu'un gamin comme toi, ça ne passe pas inaperçu. J'aimerais me barrer mais je n'ose pas. J'ai honte d'être une attraction de foire. Je m'aperçois que tout le monde me regarde même deux filles.

Des filles dans une école de garçons ?

Contrairement à nous, elles ont des bonnets de bain. Ils sont trop drôles d'ailleurs. La plus grande a des fleurs dessus et la petite : des papillons. Purée, j'suis content d'être un garçon !

Bientôt, je fais des longueurs accroché à la perche du maître nageur. Au début des deux mains et à la fin de l'heure, j'ose un peu me lâcher, je sais qu'il me repêchera, je n'ai plus peur.

 

 

29 janvier 2010

Robert Lundi 8 septembre 1975 parrain 1

Robert Lundi 8 septembre 1975 parrain 1

 

 

Ce matin au lieu de monter dans nos salles de classes respectives, nous nous retrouvons avec les sixièmes réunis dans l’amphithéâtre.

 

- On va se voir confier un filleul. Moi, mon parrain ce fut un enculé de première. Je m’efforcerai de ne pas me comporter comme lui.

- Purée Xavier tu es ici depuis huit ans. Respect !

- Granier, puisque vous avez envie de parler, venez donc nous rejoindre.

 

Je me dirige d’abord vers les marches sur le côté de l’estrade mais les prof d’escrime me fait signe de venir vers lui et me tendant la main, il me hisse dessus en rigolant.

- Toi, on va te trouver un parrain sportif.

Le prof de maths soupire.

- Antoine, c’est un prépa.

- Oups ! Désolé !

 

Monsieur Deschamps me fait signe de tirer un papier avec le nom d’un élève de ma classe. Celui s’avance jusqu’à la petite table placée juste devant l’estrade et plonge à son tour sa main dans l’urne, posée dessus pour en sortir un petit papier marqué du nom d’un des sixième. Ce dernier s’avance jusqu’à lui, le salue puis les deux vont s’asseoir ensemble.

Lorsque je ne trouve plus de papier je me tourne un peu étonné et vexé vers les rats1.

Et moi alors, je suis le parrain de qui ?

- Et lui alors ?

- Le colon l’a accepté en surnuméraire dont pas de filleul pour lui. (Monsieur Deschamps a un petit ricanement.) D’un autre côté, il est plus petit que les sixièmes, il ne se serait pas fait respecter. Bon, Granier, allez vous aussi vous asseoir !

 

C’est la tête basse que je saute de l’estrade pour aller m’asseoir deux rangs en arrière des autres.

Et j’avoue que je n’écoute pas beaucoup le reste de la cérémonie.

Je ne sais pas si je suis jaloux ou écœuré. En tout cas, je l’ai mauvaise.

Enfin comme dira un peu plus tard Claude : «réjouis-toi, tu n’auras pas de baby sitting à faire...»

 

 

 

 

 

1profs

28 janvier 2010

Richard samedi 6 septembre 1975 courses de filles

Richard samedi 6 septembre 1975 courses de filles

 

- Vous êtes prêtes ?

Les deux filles ont mis leurs chaussures dans leur chambre et leur père les a rejointes pour mettre les siennes.

Il a un peu honte de devoir agir ainsi mais il n'a pas le courage, un samedi matin, de devoir si tôt, affronter sa femme.

La porte s'ouvre sur le bébé barbouillé de vert, un feutre mâchouillé à la main. Véronique se lève pour lui enlever mais Richard l'en empêche, il a une idée.

Il s'accroupit devant sa dernière.

- Tu sais que tu as fait une grosse bêtise ? Sur le visage du bébé, le sourire disparaît. Est-ce que tu veux aller au dodo ? Le visage de la petite fille s'allonge encore plus. Alors, si tu ne veux pas que Papa te punisse, tu vas aller faire un bisou à Maman de la part de Papa. Il embrasse sa puce sur les joues en faisant attention où il pose ses lèvres puis fait tourner le bébé et le pousse dans la direction de la cuisine où on entend quelques secondes après, le cri de la mère. Allez hop, on y va !

Juste avant de refermer la porte, il crie à sa femme :

- Gisou, je sors faire des courses avec les grandes.

Les deux filles sont déjà en bas, ravies d'avoir doublé leur mère.

- Eh zut, j'ai oublié les clefs de la 4L dans mon bureau. Vous m'attendez ici, interdiction de dépasser cette ligne.

Il leur montre la ligne de démarcation entre le béton du sol de leur cave et les premiers graviers de la cour de l'école.

 

Elles suivent leur père du regard mais dans la cour, des groupes d'élèves s'entraînent à marcher au pas alors leurs regards dévient. Beaucoup de garçons les voient aussi alors les pieds s’emmêlent et les rangs deviennent moins droits, ce qui les amuse encore plus.

Quand leur père revient, elles le devancent dans le parking à côté de la voiture de leur père.

- Stop ! Arrêtez de vous disputer, à l'aller c'est Isabelle et au retour ce sera Véronique. Bon sinon, qu'est-ce que l'on ramène à votre mère ?




Dans un surplus américain, Richard se régale de leur plaisir, s'il les écoutait, elles achèteraient tout.

Finalement elles ont trouvé chacune leur sac, il les a un peu aidé, des besaces avec dedans à l’arrière, dans une poche fermée par une pression, une fine planche de bois, ainsi elles pourront écrire n'importe où.

Il refuse le choix de Véronique qui ne se porte que sur des sacs troués et soi-disant tâchés de sang.

Après, il comptait rentrer, mais elles se liguent pour lui demander d'aller au centre commercial pour acheter un cadeau pour Maman. Lui, le magasin où il aimerait acheter les pantoufles pour Gisèle, n'est pas un endroit où emmener des filles de leurs âges.

 

- Papa regarde ce sac, il irait bien avec sa robe bleue, non ?

- Elle n'en a pas déjà un bleu ?

- Si, mais il est trop foncé pour aller avec la bleue ciel.

Mais Véronique vient tirer sa sœur par la main et l'entraîne deux magasins plus loin.

- Papa regarde ce sont des jeans de filles, tu pourras lui dire qu'ils viennent d'un magasin pour femme. Et, j'ai une idée, tu nous achètes un jeans et un pour elle. Elle met bien des pantalons au chalet.

- Oui, pour aller skier mais vous savez comme moi qu'elle les enlève très vite dès qu'on est rentré.

- Allez Papa, allez Papa ! Elles sont suspendues à ses bras. Des gens les regardent en souriant, d'autres rigolent, faut dire qu'elles ne sont pas du tout discrètes.  Tu connais sa taille ?

Oh oui, il connaît sa taille, il sait qu'elle préférerait une robe et il sait lesquelles elle aime. Il se laisse tirer dans le magasin, les filles réussissent à avoir leur pantalon, pas un jeans sinon il sait que le canapé deviendra son lit et ils commencent à être vieux... lui et le canapé. Et pour sa femme, la robe qu'elle lui a plusieurs fois montrée.

Ils vont partir quand il avise un magasin de sport et se rappelle ce que le gamin lui a dit et va rapidement lui acheter un maillot en dix ans puisque c'est la taille que Madame Calliop lui a dit qu'il mettait. Il ajoute un drap de bain bleu car il lui faudra bien se sécher. 

Attendant à la caisse, les filles se font curieuses.

- C'est pour qui ?

Regardant droit devant lui, il leur répond.

- Le gamin, il veut aller à la piscine.

Les filles échangent un regard.

- Pourquoi c'est toi qui lui achète ses vêtements. 

Il sourit en regardant Véronique.

- Tu le sais puisque tu nous as écouté ta mère et moi.

Elle secoue ta tête.

- Vous remplacez ses parents c'est ça ?

- Oui, si tu veux.

Par contre, elle se glisse sous son bras et lève un regard inquiet vers lui.

- Mais vous resterez nos parents à nous ?

Là, cette question le surprend. Il ne s’y attendait pas et dépose un baiser sur le front de sa fille.

- Mais bien sûr, quelle idée !



A la maison, il n'y a personne.

Sur la table de la cuisine, un petit papier : “Avec les petites, nous sommes allées pique-niquer.

- Papa on va les rejoindre ?

- Oh non ! Regardez dans le frigo il y a du jambon et allez acheter du pain,on va se faire des sandwichs.

- Papa, si tu veux, je peux faire des coquillettes.

- Non, va acheter du pain de mie à la supérette et tiens, tant qu'on y est, prend une bouteille de coca.

 

Lorsque sa femme revient, il joue avec ses grandes au Monopoly. Elles portent toutes les deux leur nouveau pantalon et il a posé le cadeau pour sa femme sur le lit de leur chambre.

Coco vient grimper sur ses genoux, les deux autres s'installent sur des chaises à côté de leurs sœurs.

- Papa, Véronique est sur ton terrain.

- Quoi ? Oh ! Bon les filles on va arrêter là, d'accord ?

Les deux râlent en silence mais elles savent que leur père ne leur demande pas du tout leur accord, le jeu est terminé et puis c'est tout.

- Véro, on joue à autre chose ?

Leur petite soeur s’écrie : 

- Au pommier !

- Bon d'accord, Fanfan, vas le chercher.

 

Richard s'est levé. Il sait qu'il va y avoir dispute et il déteste ça.

- Tu as passé une bonne après-midi, mon amour ?

Sa femme dans la cuisine range des tupperwares dans le frigo et en sort d'autres, y compris du congélateur.

- Oh oui, mon chéri, il faisait bon et les petites ont bien couru. Mais ce soir, je suis un peu fatiguée donc le repas sera simple : du foie de veau avec des pâtes et au dessert des yaourts, ou si tu veux, il reste de la glace à la poire. Surtout qu'il faudrait que vous me finissiez cette glace pour que je puisse récupérer les boîtes pour pouvoir en refaire. Tu m'aides ?

- Si tu veux.

Elle lui donne une planche à découper puis revient du cellier avec une dizaine d'oignons.

- Des lamelles, les plus fines possible n'est-ce pas mon chéri. Moi je vais laver les petites et les mettre en pyjama.

 

Oignons, foie de veau et glace à la poire, les trois choses qu'il déteste le plus...







28 janvier 2010

Robert vendredi 5 septembre 1975 piscine ou athlétisme

Robert vendredi 5 septembre 1975 piscine

 

- Tu fais quoi après les cours ?

Andréani se tourne vers moi.

- Nevière et toi vous devriez faire de la danse.

- On peut faire de la danse ici ?

Andréani lève les yeux au ciel.

- Il est trop con ce gosse.

Nevière secoue la tête avec un air dépité.

- Plus c'est grand, plus c'est con. Je vais à la piscine ce soir, ça te dit ?

- Hum, ouais, mais j'ai pas de maillot.

- Vas voir la garde-mite, elle en aura peut-être un.

- La garde-mite ?

- Oui, Madame Calliop.

- En attendant viens avec nous à l'athlétisme.

La proposition d'Aureilhan me tente car je n'ai pas envie d'aller en permanence avec les troisièmes.

Je remonte donc au dortoir pour y enfiler mon short de sport et mes tennis.

- Que fais-tu ici ? (C'est le capitaine Gâche. Je ne sais pas comment réagir car je ne comprends pas pourquoi il m'engueule.) Alors tu as perdu ta langue ?

- Pardon mon capitaine, je suis juste venu pour me changer pour aller m'inscrire à l'athlétisme.

- Eh donc, tu veux aller t'entraîner à la course ? Ne savais-tu pas que les dortoirs sont interdits d'accès de neuf heures à dix-neuf heures ? (Je secoue la tête.) C'est ça et tu n'as pas lu le règlement dans ton carnet de correspondance ? (Si je lui dis que je n'ai pas reçu ce carnet, il me frappe ?) Bon aller dépêche-toi et viens ! En bas, la cours sera tout à toi. Trois tours !

Oh non, ce n'est pas vrai, c'est son obsession ou quoi ?

J'ai presque fini mon second tour quand je me retrouve face au colon.

- Cette fois, c'est pour quoi ?

Je m'arrête et le salue. Au moins, je peux reprendre mon souffle et un peu me reposer.

- Je suis monter dans le dortoir pour chercher mes affaires de sport pour aller m'inscrire à l'athlétisme puisque je n'ai pas de maillot de bain et donc je ne peux pas m'inscrire à la piscine.

- Et que préféreriez-vous, piscine ou athlétisme ?

- Piscine mais je n'ai pas de maillot.

- Oui, vous l'avez déjà dit. En attendant finissez votre punition bien méritée, les dortoirs étant interdit en journée.

- Heu mon colonel.

- Oui.

- Pourquoi, je n'ai pas de carnet de correspondance ? (Il ne me répond pas, je dois lui avoir posé une colle.) Et pourquoi je suis avec les troisième pour dormir et pas avec ceux de ma classe ?

- Parce que vous avez quatorze ans et donc avec ceux de votre âge et qu'il n'y a plus de lit de libre en haut. Je sais que ma réponse ne vous convient pas mais c'est comme ça ! Filez !

 

Non, sa réponse ne me convient pas mais je ferai avec car je n'ai pas le choix, mais j'estime une fois de plus être maudit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 janvier 2010

Robert Jeudi 4 septembre 1975 élections

    Robert mercredi 4 septembre 1975 élections



- Messieurs, nous allons donc procéder aux élections des délégués de classe.

Je me tasse sur mon siège, pas envie d’être délégué.

Mes voisins se penchent vers moi, très synchrones.

- T’es le plus jeune, tu vas être élu d’office.

Je lève la main.

- Weissenbacher, je note que vous vous présentez.

- Monsieur, j’ai droit à un discours, non ?

Il sourit amusé.

- Hum, oui, normalement, mais cela nous fera perdre du temps.

Je joins les mains. Il soupire et me fait signe de venir au tableau.

- Alors voilà ! Votez pour moi car de vous tous, je suis le plus beau mais surtout le plus fort en tout.

Je me tais car ils font un tel chahut que je dois hurler pour être entendu. Le prof me regarde en fronçant les sourcils puis se lève.

- Silence ! Au prochain signe d’irrespect envers l’orateur, ce sera dix pages, avez-vous compris ? Continue !

- Nous ne nous connaissons pas encore mais sachez que mes qualités sont aussi mes défauts. Je suis honnête et franc, je ne sais pas mentir donc sachez que lorsque nos professeurs m’interrogeront, je ne saurai cacher vos travers ou vos fautes aussi minimes soient-elles. Que je suis un bosseur, le travail ne me fait pas peur et plus on m’en donne, plus j’en redemande donc je ferai toujours en sorte que nos professeurs nous poussent à nous dépasser bien au-delà de nos limites qu’elles soient physiques ou intellectuelles. Ne sommes-nous pas les futures élites de notre très chère nation à laquelle plus tard, nous comptons donner nos âmes comme nos vies. Alors votez pour moi et je vous entraînerai tous dans mon sillage d’exception.

Les mecs sont rouges de rage. Le prof me fixe.

- Tu joues à quoi ?

Je lui fais un grand sourire innocent.

- A rien monsieur, je veux qu’ils sachent que grâce à moi, cette classe deviendra un exemple pour les siècles futurs.

Je sens qu’il se retient de rire.

- Les siècles, carrément.

Très droit, je soutiens son regard.

- Oui monsieur.

Il semble dépité.

- A ta place ! Non, attends, puisque tu es debout. Distribue les papiers puis tu les ramasseras.

Lentement, je donne un papier à chacun de mes camarades.

Trois me demandent d’épeler mon nom.

-W.E.I.S.E.N.B.A.C.H.E.R.

- ...

- Si tu veux je te l’écris.

- …

Après avoir posé mon propre bout de papier sur mon bureau, je vais jusqu’au tableau et y écris mon nom et mon prénom puis retourne à ma place avec un grand sourire et le pouce levé.

Je ne connais aucun de ces gars, ah si, il y en a un qui me gonfle déjà : Marion Garrot.



Je passe avec la poubelle et chacun y jette son bulletin puis je viens la vider sur le bureau du prof qui fait signe à deux élèves de venir. Nguyen pour marquer les résultats sur le cahier de jour et Jussieu pour les marquer sur le tableau. Ce dernier efface mon nom du tableau.

L’épouillage commence :

- Garrot Marion.

- D’Aureilhan

- Nguyen

- Nevière

- Weissenbacher…

J’ai envie de mourir, quel est le con ? Bon, je n’ai qu’un vote, ouf ! Nevière l’emporte avec dix votes et Nguyen avec sept votes. Semblerait que le vote n’étonne pas le prof, les deux meilleurs élèves.

Pour l’instant…

Mais je refuse d’être délégué ! Je l’ai été pendant six ans, j’en ai ma dose.

Je félicite mon voisin qui semble blasé.

- Septième année…



Passons aux remplaçants…







27 janvier 2010

Robert mercredi 4 septembre 1975 cauchemars

 

Robert Jeudi 4 septembre 1975 Aix cauchemars

 

Je m’assieds sur mon lit.

J’ai froid, je remets de l’ordre dans mes draps et couverture et m’en recouvre.

Je ferme les yeux mais les ré-ouvre de suite.

Je m’assieds à nouveau, secouant la tête et me frottant les yeux.

Comment fait-on pour enlever de son esprit ces images, ces sensations, cette douleur qui se rappelle à moi à chaque instant.

Je veux oublier !

Je m’allonge et commence à tenter de faire le vide dans mon esprit. Le docteur Péret m’a dit : tu fixes ton esprit sur le bout de tes orteils. Mes orteils mais par lequel commencer ? Et si je pense à tous en même temps… je m’arrête, ça me stresse, je n’y arrive pas.

 

Je suis allongé sur le dos, mes bras le long de mon corps mais cela me rappelle mes jours et mes nuits d’hôpital alors je les croise sur la poitrine puis me mettant sur le côté, je me roule en boule, en coinçant bien le drap autour de moi comme un cocon sécurisant. Mais quelques secondes après, j’ai l’impression qu’il m’étouffe tel un linceul.

Dans l’obscurité, le souffle des autres enfants autour de moi me font penser au sien, à sa respiration lorsqu’il s’est approché de moi.

Je sursaute lorsqu’un de mes camarades pousse un cri dans son sommeil, je me demande si lui aussi, certains de ses souvenirs viennent le torturer nuit après nuit.

Pourquoi ne puis-je pas oublier ses coups, ses gestes, pourquoi doivent-ils, nuit après nuit, venir me hanter ?

 

Me revient alors le doux souvenir de la voix douce de ma sœur qui chantait pour moi lorsque blotti contre elle, tout le reste s’effaçait... j’oublie alors, momentanément mes cauchemars... fredonnant en silence avec elle, les paroles de cette berceuse alsacienne.



 

 



 



 



 

26 janvier 2010

Richard mardi 2 septembre 1975 cartable or not cartable ?

Richard mardi 2 septembre 1975 cartable or not cartable ?



- Papa, je peux utiliser ton sac à dos pour aller au collège cet après-midi pour ma rentrée ? Juste pour aujourd'hui, promis !

- Non, je l'ai déjà prêté à quelqu'un et pose-moi ce calot !

- Mais j'ai enlevé tous tes insignes et regarde comme il est chouette avec tous ces pins.

Richard admire sa fille préférée même s'il refuse de se l'avouer. Les mêmes cheveux roux vifs que sa mère, ses tâches de rousseur et son petit nez pointu.

- Votre mère ne vous a pas acheté un cartable neuf ?

- Si justement, encore un cartable en cuir comme les bébés. On lui a dit avec Isabelle qu'on voulait un sac à dos, pas un cartable. On va encore être les seules et ce sera la honte totale. Pareil, on lui a demandé des jeans et elle refuse, les pantalons c'est pour les garçons, alors un jeans, ça la fait carrément paniquer, c'est pas possible d'être aussi vieux jeu. Papa s'il te plaît, parles-lui, toi.

Elle s'est assise sur ses genoux entre le bureau et lui et a passé ses bras autour de son cou et a posé sa tête contre son épaule. D'abord, on le voit hésiter où poser ses mains puis il en pose une sur sa cuisse sur le pantalon de pyjama et l'autre sur sa taille.

Adossée à la porte, Isabelle les regarde en entortillant ses longs cheveux blonds dans ses doigts.

- Toi aussi, les achats de ta mère ne te conviennent pas ?

- Elle nous aurait demandé notre avis, cela n'aurait pas été plus mal, mais bon, tu la connais, elle aurait tout de même fait selon ses goûts et envie à elle. Tant pis, mon cartable de l'année dernière va reprendre du service même si elle va me casser les pieds tous les matins et tous les soirs. C'est comme les chaussures, pourquoi refuse-t-elle de nous offrir des Converses, ça aussi ce n'est que pour les garçons ? Moi, elle m'épuise, j'ai hâte de vieillir et de quitter la maison franchement.

Ses filles, ses princesses grandissent, un jour… il ne veut pas penser à ce jour où elles quitteront la maison. On dirait que Gisèle ne les voit pas grandir ou alors ne veut-elle pas le voir. Oui avec elle ce serait plutôt ça. Il soupire et leur sourit, il a une idée.

- Et si samedi on allait en ville tous les trois, où mieux à Plan de Campagne voir ces nouveaux grands centres commerciaux, cela vous dit ? Mais chut pas un mot à Maman !

Isabelle vient elle aussi se jeter au cou de son père l'embrassant vingt fois sur une joue, Véronique sur l'autre.

- Oh oui, merci !

Malgré la joie de ses filles, une ride plisse le front de l'homme.

Après il lui faudra affronter sa femme.

25 janvier 2010

Robert Mardi 2 septembre 1975 Aix Rentrée

Robert Mardi 2 septembre 1975 Aix Rentrée

 

Finalement j'ai du dormir mais peu.

Les autres mecs me regardent en biais et m'évitent.

Comme je suis perdu, je suis le mouvement en observant ce que font les autres. Ce matin, j'aurais un temps de retard sur les autres que je n'aurai plus demain.

Première course, descendre aux sanitaires du rez de chaussée en pyjama et pieds nus comme la plupart. Sanitaires où, en tant que troisième donc les plus grands on bouscule les sixièmes. Les plus virulents sont bien sûr les trois cons, ceux-là, je leur rentrerais volontiers dans le lard mais pour l'instant, je garde mes distances, je reste avec Philippe qui n'est pas plus tendre avec les petits, même si certains sont plus grands que nous ce qui me plonge dans un abyme de honte, pas lui, apparemment.

Heureusement la salle des lavabos bordés de box avec des WC non fermés et des urinoirs de l'autre côté, est grande mais encore trop petite pour cent vingt gamins pas tendres du tout entre eux. Mon père aurait dit : ça forge le caractère. Mais moi, je suis septique. On apprend à pisser à trois au même urinoir et à pas trop se poser de questions à savoir à qui appartient l'urine sur son pantalon. Quand, parfois aussi, le jet dévie volontairement...

On a pas le temps de se poser ce genre de question existentielle car déjà on doit remonter pour s'habiller car très vite les gradés nous envoient chier nous trouvant trop lents.

Là-haut, on doit s'habiller, ranger et nettoyer puis attendre au pied de notre lit fait, que le gradé passe inspecter. Et je comprends vite que pour un lit mal fait, tous sont à refaire, pareil pour des chaussures mal cirées.

Enfin on court tous pour descendre se mettre en rang, la dernière compagnie en place sera de corvée chiottes et de ça, personne en a envie.

Philippe me rassure, presque tout le premier trimestre ce sont les sixièmes qui s'y collent, enfin le premier mois, après c'est moins sûr.

Je découvre l'appel avant le lever des couleurs, j'envie Philippe, je serai à sa place bientôt, je me le jure.

Puis c'est le petit déjeuner, cette fois ce n'est pas de l'eau que je trimballe mais le lait et le café. Au menu : lait, café, pain, rillettes et confiture de fraise.

- Prends une tranche de pain dans chaque poche, à dix heures tu auras faim. Je reste avec toi pour le débarrassage pour t'emmener aux salles de classe. En fait, il sait en tant qu’ancien que le cuistot donne des biscuits à ceux qui sont de service.

Puis, c'est à nouveau la course pour remonter au dortoir récupérer les sacs de cours avant d'aller en classe.

Mais là, je commence une méga crise d'angoisse. Je le suis mais j'ai du mal car j'ai le souffle court et mes jambes me portent mal.

- Putain mais tu fais quoi ? Grouille !

- J'ai pas de sac, pas d'affaires et encore une fois je ne suis pas en troisième.

- Bon arrêtes tes conneries, t'es dans le même dortoir que nous donc t'es en troisième.

- Non merde, j'ai déjà mon bac moi, j'suis inscris ici en math sup !

Le groupe m'entraîne dans la salle mais si tous vont s'asseoir au bureau marqué de leur nom, moi, je reste les bras ballants prêt à fondre en larmes devant le prof qui me regarde aussi perdu que moi.

- Et bien tu n'as pas de place ?

- Non, monsieur, car je suis normalement en maths sup.

Explosion de rire générale. Il sourit et va me dire quelque chose lorsque la porte s'ouvre brusquement sur le colon.

- Ah ! Désolé Monsieur Brian pour cette erreur. Toi, viens ici ! (Sans douceur pris par le col, je me retrouve dans le couloir.) Tu joues à quoi là ?

- Mais mon...

- Tais-toi et prends ça. S'il te manque quelque chose dis-le à Lorient compris ? Et QUE, à lui, compris ?

- Oui mon colonel.

- Bon et maintenant viens ! (Je jette le sac kaki sur mon dos.) Ah oui, dedans il y a mon nom, alors tu fais en sorte que personne ne le voit, compris ? (Mais déjà, je cours derrière lui qui marche. Deux étages plus haut, il toque à une porte.) Monsieur Logent, je vous emmène le nouveau qui s'était perdu.

Et il me pousse sans douceur sur le siège qui doit être le mien et ressort.

Le gars à côté de moi est celui qui hier soir m'a traité de sixième, il fait une drôle de gueule.

- Dernier arrivé, premier au tableau !

Des rires fusent. M'en fous, aller au tableau j'adore !

A midi, j'arrive au mess avec eux et d'Aureilhan, Vermont et L’Hiver m'empêchent d'aller m'asseoir avec les troisièmes. Du coup, on est un peu serré sur le banc et j'ai pas d'assiette. Cela qui fait tiquer Lorient qui me dit d'aller chercher la mienne sur la table des troisièmes où je suis accueilli par un grand silence.

L'après-midi se passe comme le matin, l'ambiance dans la classe est studieuse et très compétitive, je m'y sens comme un poisson dans l'eau. Sauf... que, après le repas, à vingt heures, je ne peux pas remonter avec eux et dois descendre deux étages pour rejoindre mon dortoir où je suis accueilli par un grand « Bziiiiiit ».

- Eh ! t'as volé le sac de qui ? C'est un vrai sac de l'armée celui-là.

- Maxime, j'aime bien le drapeau français qui est dessus, je peux le prendre, tu crois ?

Je balance vite fait le sac dans mon armoire et ferme la porte mais je suis en pantalon d'uniforme et torse nu car je n'ai pas pu prendre mon pyjama.

Lorsque les trois viennent vers moi, je passe par dessus mon lit vers celui de Philippe dans l'espoir d'être soutenu mais ce dernier se casse.

J'enlève le fil de ma clef de mon cou et l'attache à mon poignet la coinçant entre deux doigts, je les attends.

- Que se passe-t-il encore ici ? Ah tiens donc, tu aimes être torse nu ? Grand bien te fasse, enfile tes tennis et viens. Les autres, je vais éteindre la lumière. (Je suis le Capitaine, en me demandant ce qu'il me va bien pouvoir me faire. Contre lui aussi, je suis prêt à me défendre, j'ai remis ma clef au creux de ma main. Certains à Munster ont déjà goûté à ce genre de chose et en ont gardé des souvenirs.) Aller mon gars, deux tours de cours et après tu pourras aller te coucher.

Deux tours ? Il est fou. Un tour de stade et je m'étouffe et là, elle fait bien la taille de deux ou trois stades.

Je finis plié en deux et en marchant. Quand j'arrive devant lui, il a les bras croisés et un immense sourire.

- Au sol, vingt pompes.

J'essaie tant bien que mal mais à trois mon ventre ne décolle pas du sol, il m'attrape par le bras et me jette dans les escaliers.

En haut, il m'éclaire avec sa lampe torche pendant que je déshabille et me couche. Ma clef dorénavant restera attachée à mon poignet.

Lorsqu'il passe au niveau du lit de Lorenzo, je l'entends lui dire " Toi, je t'ai à l’œil !"

 

 

24 janvier 2010

Richard Lundi 1 septembre1975 Accueil rentrée

Richard Lundi 1 septembre 1975 Accueil rentrée

 

- Bonjour mon amour, reste au lit, tes donzelles ne font leur rentrée que demain profite !

- Mais il est six heures.

- Oui, je sais, mais aujourd'hui les premiers gamins arrivent vers sept heures. Je t'aime.

 

 

Au grand portail, un camion s'avance.

Richard soupire, les vacances sont vraiment terminées et son intendant qui est bloqué en Corse à cause des grèves de ferry. Il pourrait se payer un billet d'avion franchement. Eux, ils volent. Je laisse Cohen gérer.

Petit détour par la cuisine où Firmin est déjà au boulot, lui au moins, on peut compter sur lui. Quand son cuistot le voit, il lui sert un bol de café.

- Et le coiffeur c'est pour quand ?

- Jamais ! Foutez-moi à la porte si vous voulez, mais je suis comme Samson, sans mes cheveux, je ne suis plus rien. Et avouez que vous êtes jaloux ?

- Bordel c'est une question d'hygiène quand le comprendrez-vous ?

Le cuistot mets une main à son oreille.

- Hein ? Quoi ? Vous dîtes quoi ?

Le colonel lui fait un geste de la main en souriant.

- Tout à l'heure je vous ramène un gamin, vous me le faîtes déjeuner et si vous pouviez veiller à ce qu'il mange tous les jours correctement, ce serait sympa.

- No problème, il a quoi ce gosse ?

- Rien de spécial mais quand vous le verrez, vous comprendrez en sachant qu'il a quatorze ans...

 

L'enfant dort profondément. Il est trempé de sueur, il a du encore se battre contre ses démons, j'espère que quand il y aura les autres gamins, cela se passera bien.

Richard ouvre tous les rideaux.

Ce soir, cette chambre sera pleine.

- Aller debout mon gars. (Il le secoue d'abord doucement mais comme cela ne suffit pas, il rejette le drap et sourit, toi je ne sais pas quels sont tes rêves mais ce ne sont pas des cauchemars. Il attrape le gosse par le bras et le redresse.) Debout petit gars, je n'ai pas toute la journée devant moi.

Le gamin s'habille pendant qu'il enlève de son lit tous les draps et l'oreiller qu'il va ramener à Gisou.

Lorsqu'il pose sa petite valise sur son lit, il le voit défaillir et il n'est pas sûr de comprendre, il n'aurait pas du y toucher ? Là, il pousse le bouchon un peu loin.

- Je suis déjà viré ?

Oh, non pardon !

- Non, non, je la pose sur le lit juste pour montrer qu'il est déjà prit. (Et dire que certains font tout pour que je les vire et lui angoisse déjà du contraire.) Aller hop maintenant tu vas déjeuner puis tu vas voir Madame Calliop et te faire couper les cheveux.

 

Lorsqu'il ouvre la porte de l'appart, il tombe sur Véronique encore en chemise de nuit, il lui colle le paquet de linge dans les bras puis l'embrasse sur le front.

- Tu sais que t'es la plus belle, toi !

Puis repart de suite, laissant la gamine embarrassée qui continue vers la cuisine.

- Maman, Pa vient de me mettre ces draps qui puent dans les bras, c'est quoi encore cette blague ?

- Ah oui, ce sont les draps qui ont servi pour le gamin. Elle enlève la taie et tend l'oreiller nu à sa fille. Tu le remettras sur le fauteuil de ta chambre.

Cette dernière le prend en soupirant et le cale sous son bras tout en se servant du lait et une grosse part de brioche.

- Et pourquoi as-tu du lui fournir des draps, l'école ne le fait pas ?

- Si, mais Madame Calliop n'était pas encore là. Et puis qu'est-ce que ça peut te faire, est-ce toi qui va les repasser ?

- Bin manquerait plus que ça ! Moi, plus tard je ne repasserai rien, trop chi... fatiguant.

Et fait un immense sourire à sa mère.

 

 

Ce soir, deux cent soixante garçons de onze à vingt et un ans envahiront cette école, tout doit être parfait ! Et déjà hier Monsieur Cohen lui a indiqué un soucis avec la chaudière du bâtiment quatre mais heureusement ce n'est pas celui des dortoirs.

Sa secrétaire l'accueille fraîchement sans se lever de son bureau, le téléphone dans la main gauche dont elle cache

une partie de sa main droite.

Devant elle, trois gros classeurs sont ouverts plus quatre agendas ainsi que plusieurs dossiers d'élèves.

- Vous avez déjà trois rendez-vous, à neuf heures quinze, trente et quarante cinq. Je n'en ai pas pris après comme vous me l'avez demandé mais faudra me dire quand je pourrai en reposer.

- Demain, demain, aujourd'hui je me dois d'être là pour l'accueil des parents et des élèves. Des élèves surtout d'ailleurs, les parents, ils me gonflent.

La femme sourit.

- Les frères Fontaine n'arriveront que dans quinze jours, ils ont la scarlatine.

- Quelle bonne idée qu'ils la gardent loin de mon école, pas envie d'avoir à gérer une épidémie comme il y a quatre ans, non merci !

- J'ai gardé le meilleur pour la fin. Il allait rentrer dans son bureau et se retourne vers elle, en enlevant ses lunettes et en plissant les yeux, elle a l'air amusée. Madame Calliop a forcé la porte de votre bureau, bon courage !

Elle le voit reprendre sa respiration comme un nageur avant de plonger puis il pousse sa porte.

Son bureau disparaît sous un tas de pantalons, chemises et draps sans aucun respect pour tout ce qui s'y trouvait avant.

Encore cette bonne femme, il n'est même pas encore huit heures et déjà à pied d’œuvre pour me harceler. Il soupire, encore une année à devoir subir ses récriminations quotidiennes.

- Ah mon colonel ! Je refuse de distribuer les paquetages si je n'obtiens pas une promesse de votre part d’obtenir du neuf et aussi une apprentie.

- Pour l'apprenti, je vous en ai envoyé deux, vous les avez récusés, je ne peux pas faire mieux, à vous d'y mettre aussi du votre.

- Mais c'était des garçons, je vous ai demandé des apprenti"e"s.

- Et pour le reste, le mieux que je puisse faire c'est vous offrir un aller pour Paris que vous alliez vous plaindre directement au ministère. Mais moi, avec les finances que l'on m'alloue, je ne peux vous donner plus. Et de toute façon ce n'est pas moi le comptable.

- Oh, je sais, mais il n'est pas là !

- Hélas, je ne le sais que trop !

- Mais regardez mon colonel, nous allons encore les repriser mais s'ils tiennent plus d'un jour, nous aurons de la veine.

Elle lui tend des pantalons déchirés ou usés.

- Bah, c'est que vos reprises ne sont pas assez bien faîtes.

(Il voit la petite femme devenir rouge pivoine.) Bon OK ! Je sais tout ça. C'est pour cela que je me suis mis d'accord avec le tailleur de Sainte Mitre pour lui envoyer les parents des plus fortunés pour y faire tailler les uniformes de leur chérubins. Cela vous en fera déjà moins à distribuer. De plus, à partir de l'année prochaine chemises et sous vêtements seront à leur charge intégrale pour tous. Ensuite, les élèves du second et troisième cycle des derniers étages en chambre et non en dortoir, devront porter leurs propres draps et couverture, ce qui nous permettra aussi de sérieuses économies. Mais maintenant au-revoir, j'ai d'autres chats à fouetter.

- Pardon ?

- Non rien. Il sourit. Ah d'ailleurs en parlant de chat, j'ai un gamin dont j'ai la charge et qui est à traité un peu mieux que les autres vu son passé, voici son nom, merci d'avance ! (Il lui tend un petit bout de papier qu’elle plie et glisse dans son corsage) Quant à vous, que je ne vous retrouve plus dans mon bureau ou c'est la porte, et pas que celle de mon bureau !

Il ouvre la fenêtre pour évacuer un peu l'odeur entêtante du parfum de la fourrière qui debout les mains sur les hanches semble prête à exploser.

- Ah bin ça, j'aimerais bien voir, vous seriez bien mal sans moi !

- Vous voulez voir de suite ? Il saisit quelques pièces de tissus et les jette par la fenêtre. Il va pour recommencer mais la petite femme se saisit du reste de son tas de chiffons, faisant au passage tomber le cadre contenant la photo de sa femme et de ses filles qu'il rattrape de justesse avant le sol, mais tous les dossiers empilés sur le bureau, éparpillent leurs feuilles aux quatre coins de la pièce. Elle sort précipitamment en grommelant cédant la place à la secrétaire amusée.

- Oh non, mon colonel, vous avez osé ? Attendez, allez-y je vais ramasser et je rangerai. De toute façon, c'est moi qui les ai remplis ces dossiers, je m'y retrouverai mieux que vous. aller, aller filez, on vous attend !

Il sort poussé dehors par la jeune femme qui lui prend le cadre des mains pour aller le reposer sur le bureau.

Il remet ses lunettes rageusement.

 

Et bien, l'année va être longue si je n'arrive pas plus à me faire respecter. Mon pauvre Richard, ta femme a peut-être raison : tu es trop faible avec les jolies filles !

C'est alors qu'il voit arriver le concierge avec une liasse de courriers. Encore combien de bonnes nouvelles ?

- Monsieur Cohen alors, comment c'est passé la journée d'hier ?

- Ce petit est très bien, ma femme au bout de deux repas en serait presque à vous proposer de l'adopter, c'est dire.

Le colonel sourit

- Ah non, le courrier vous le donnez à ma secrétaire. Aujourd'hui je n'est pas de temps pour la paperasse.

Des parents s'avancent vers lui avec un gamin sûrement en sixième, il abandonne le concierge avec une tape sur l'épaule.

- Monsieur, Madame, jeune homme bienvenus...

 

 

Mais qu'est ce qu'il fout avec ce plateau ? Firmin et son acolyte à la porte du mess sont hilares. Un jour, ces deux là je vais les étrangler.

- Où vas-tu avec ce plateau ?

- Chez Madame Calliop.

- Avec des cœurs en chocolat ? Tu veux avoir un traitement de faveur et n'est-elle pas un peu trop vieille pour toi ? (Le gamin rougit et balbutie une réponse.) C'est bon file !

Il le regarde amusé zigzaguer entre les gens. Puis il se retourne vers le mess, là, le cuistot referme vite la porte.

Allons bon maintenant il va me falloir me farcir une idylle entre les deux pires gamins de l'école, l'année va être longue, mais longue.

 

 

Ah ! Lorenzo et ses deux comparses, qui vont-ils prendre pour souffre douleurs cette année ? Secrètement le colonel

espère que cette année, il se trompera et tombera sur un garçon qui saura le remettre à sa place.

- Lorenzo, Mongeot et Trudeau, vous allez où comme ça? Les trois interpellés se figent au garde à vous. C'est quoi cette tenue ? Depuis quand, a-t-on le droit de mettre les mains dans les poches, et Trudeau allez cracher ce chewing-gum vous savez que c'est interdit, vous voulez commencer l'année en retenue ?

Le colon les abandonne pour serrer la main d'un couple mais les regarde retourner dans le bâtiment des dortoirs. Pourquoi a-t-il l'impression qu'ils préparent un mauvais coup ?

Peu de temps après, il voit le gamin avec sa valise à la main se diriger vers la sortie. Eh non, non, Houla pas de bêtise mon petit gars et il abandonne le couple précipitamment.

- Pardon désolé, une urgence à régler. (Non, il ne veut pas sortir mais jeter sa valise, mais pourquoi ? Passant derrière lui, il la saisit. La pauvre valise n'est plus qu'une loque, on dirait qu'un camion lui a roulé dessus, qu'est- ce qui s'est encore passé ? Purée, on est le premier jours les gars !) C'est qui ?

- Un accident mon colonel et pareil pour ça.

Il lui tend le cadenas dont la tige a été sectionnée.

Là, il comprend le grand sourire satisfait de Lorenzo, il a déjà trouvé son souffre douleur pour l'année. Et bien vraiment cette année commence fort. Et l'autre petit imbécile qui refuse de le dénoncer comme à chaque fois. Ras le bol !

Il l'attrape par le bras et le ramène à Lorient à qui il donne les restes du cadenas.

- Lorient vous lui donnez un autre cadenas et costaud celui-là puis vous me coincez Lorenzo car je crois qu'on tient sa nouvelle cible.

 

 

 

 

Les parents sont tous partis, c'est la première fois où les rangs se forment. Voir les sixièmes se placer est un plaisir renouvelé chaque année. Et dans un mois, ils seront les premiers rangs formés.

A côtés, les plus âgés sont nonchalants, voir leur certitude de force tranquille l'amuse aussi. C'est devant eux qu'il aime se tenir, observant et ne loupant aucun manquement, gare à celui dont le calot penche ou la cravate baille. Richard rejoint son capitaine dans son plaisir de casser leur certitude, de toujours leur rappeler que non, ils ne sont pas au-dessus des autres et que eux doivent continuer à tendre vers l'excellence et ont toujours à le craindre, lui.

Les troisièmes ne sont toujours pas descendus, pour tromper son angoisse il passe dans les rangs.

- Pas de duvet jeune homme. - Toi, si tu n'es pas passé au coiffeur, demain, je le fais moi-même. - Madame Calliop ne t'a pas donné de cirage ?

Lorsqu'il sort du rang, il voit le gamin devant Nevière, il s'arrête.

- File minus va rejoindre les sixièmes !

- Mais suis en Math Sup aussi !

- Et moi,je suis le roi d'Angleterre.

Gâche a récupéré le gamin, Nevière se penche. Tant pis pour lui, il le pousse, l'ado perd l'équilibre.

- Le roi d'Angleterre lui, il tient debout. Zut le calot du roi d'Angleterre vole, il aurait du être sur sa tête et non par terre. Vous attendez quoi pour le ramasser ? L'ado fait trois pas puis revient. Vous avez de la chance que le premier jour, on a pour tradition de ne pas sanctionner car là vous cumulez Nevière en rompant ainsi les rangs tête nue de plus. Vous n'allez pas rester major longtemps si vous ne changez pas de comportement !

 

Là-haut Gisou et les filles regardent. Il enlève son calot et le fait claquer contre sa cuisse puis le remet. Elles ont disparues, ce petit code entre elles et lui, le fait sourire. Tout à l'heure des têtes vont tomber.

 

- Garde à vous ! Bienvenus à vous tous. Je serai encore cette année votre colonel. Rappelez-vous que vous êtes ici pour donner le meilleur de vous même et que nous n'acceptons ici, ni les paresseux, ni les tricheurs. Il s'est déplacé pour se mettre en face du gamin. J'espère que vous trouverez tous votre place parmi nous en apprenant le respect des règles mais aussi de tous ceux qui vous entourent. (Son regard se pose sur Lorenzo qui a un sourire qu'il n'aime pas.) N'est-ce pas Monsieur Lorenzo ? En tout cas je vous souhaite à tous une bonne année studieuse 1975 - 1976. Rompez et bon appétit ! Gâche, je vous les laisse. Vous savez où me trouver au cas ou ? Bonne soirée à tous.

 

L'appartement est silencieux, il rejoint sa femme dans la cuisine en enlevant sa cravate et en commençant à enlever sa chemise. Lorsqu'il l'embrasse celle-ci pose sa main sur sa poitrine nue.

- C'est bien calme, où ont donc ces terreurs que je les rosse ?

Elle sourit.

- Sûrement dans leur chambre.

Il jette en passant sa chemise dans le panier à linges sales dans la salle de bain sans éclairer la lumière. Il a entendu le rire étouffée mais ne réagit pas.

- Bon, les vilaines trop curieuses, j'arrive pour vous donner votre punition bien méritée. (Il ouvre les portes des chambres des filles.) Vous pouvez toujours vous cacher, je vous trouverai.

Il va alors dans sa chambre et s'assied sur son lit pour s'enlever ses chaussettes quand cinq amazones rousses en pyjama lui sautent dessus. Isabelle lui mettant le bébé en premier. Une bagarre de chatouilles démarre. De la porte Gisou les regarde en souriant.

 

 

 

 

 

 

 

 

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